Jerónimo de BLANCAS y TOMAS - AD REGUM ARAGONUM VETERUMQ. COMITUM DEPICTAS EFFIGIES, in regia Caesaraugustanensi deputationis (1587). Relié par Burgalla en plein maroquin pour Isidoro Fernandez.
AD REGUM ARAGONUM VETERUMQ. COMITUM DEPICTAS EFFIGIES, in regia Caesaraugustanensi deputationis aula positas, Inscriptiones : Quae summa uniuscuiusq. rerum, temporum, atqaetatum capita complectuntur. Hieronymo Blanca Caesaraugustano, Historico Regni, auctore [Blason]. Caesaraugustae, ex Officina Simonis à Porronarijs, Typographi Regni. Anno 1587.
In-4°, s.f.t., 4 ff.impr.n.ch. dont t., 40 ff.impr. au recto, ill. de 40 blasons gravés sur bois en tête de chaque folio chiffré, lettrine, culs-de-lampe.
Edition originale. Rare. Texte en latin, dans un double encadrement de filets noirs. Important ouvrage sur l’histoire des rois d’Aragon. Dans cette œuvre, Jerónimo de Blancas recueille les inscriptions latines qui accompagnaient les portraits des comtes et rois d’Aragon, ornant le Salle Royale de la Diputacion du Royaume d’Aragon à Saragosse. Les inscriptions donnent un bref résumé des actes de ces personnages. Une réimpression de cette œuvre fut réalisée en 1680, avec des additions faites par Diego José Dormer. Le blason de la page de titre représente les armes d'Aragon. Selon le catalogue de Christie’s The Library of a Spanish Bibliophile, N° 49 (London, 20 mars 2013), seuls deux exemplaires sont passés en vente aux enchères.
¶ Juan M. Sanchez, Bibliografia Aragonesa del siglo XVI, Madrid, 1914, Tome II, N° 655. Palau y Dulcet, N° 30.147. Quinta muestra de Documentacion Historica Aragonesa : Cronistas de Aragon, Zaragoza, 1992, N° 11. Jimenez et Catalan, N° 956. Brunet, I, 962. Salva, II, 2838. Documentos del Tiempo, Coleccion Miguel Angel Cordoba, 2006, pp. 36-37.
Exemplaire sur grand papier, relié plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs, super-libris doré de Isidoro Fernandez au centre chaque plat dans un encadrement orné à froid, dentelle dorée intérieure, double filet doré sur les coupes, tranches dorées sur témoins [reliure signée du maitre relieur espagnol: Burgalla]. Ex-dono manuscrit au titre : D. D. Josephi Sanzo de Larrea, imper[ialis]. ac mai[oris]. D[omini] Jacobi Colleg[ii]. Oscens[is]. alumni, anno 1784. Le premier D est à interpréter comme l'initiale de Donum ou Donativum 'don', le second comme l'initiale de Domini. Cette mention manuscrite relèverait donc de l'ex-dono et indiquerait le nom du donateur mais non du donataire. L’inscription pourrait donc se traduire de la façon suivante : Don de don José Sanz de Larrea, étudiant du Collège impérial et majeur de Saint Jacques de Huesca, l'an 1784. Le terme d'étudiant est sans doute trop restrictif : l'alumnus a ici son sens latin d'élève au sens de nourri, donc de pensionnaire, boursier. [La lecture et l’interprétation de cette mention latine sont dues à l’amabilité et à l’érudition de Jean-François Le Nail].
Discret timbre humide rouge non identifié sur la page de titre et le dernier feuillet.
Deux ex-libris différents dorés sur cuir d’Isidoro Fernandez collés au revers du premier plat. Sur les dernières gardes, le dernier possesseur, Isidoro Fernandez, a noté au crayon l’origine de l’exemplaire : Porter 19. 2. 52 [Il s’agit du Libraire José Porter, qui pendant la seconde guerre mondiale, lui vendit beaucoup de livres, provenant notamment du stock de la Librairie Barba de Barcelone] et la date de reliure : Burgalla 18. 6. 52. Très bel exemplaire.
Provenance
• José Sanz de Larrea (1762-1 ?), né à Calatayud, commença ses études de droit à Saragosse et obtint son doctorat en Droit Canon à l’Université de Huesca dont il fut reçu collegiat le 8 novembre 1782, puis recteur de 1787 à 1788. Il était célèbre pour l’importante bibliothèque qu’il avait réunie, riche notamment en manuscrits. Parmi ses œuvres il faut retenir un volumineux manuscrit concernant les Mémoires de l’Université de Huesca et l’histoire du Collège de Saint Jacques dans cette Université [d’après la Gran Enciclopedia Aragonesa].
• Isidoro Fernandez (1878-1963), homme d’affaires (marchand de jouets en gros) et bibliophile. Il vint de Bilbao à Barcelone vers 1906-1907 et c’est là qu’il réunit son importante collection. En 1911, il rencontra Antonio Palau y Dulcet, probablement dans sa Librairie de vente de livres anciens, lequel dans ses Memories d’un llibreter catala [Barcelona, 1935] le désigne affectueusement sous le terme de Fernandez, alies El Bilbaï, et décrit comment il évolua du statut de collectionneur de magazines vers celui de bibliophile enragé. Il acheta beaucoup de livres français dans la décennie 1920, puis des livres espagnols dans les décennies 1930-1940. Il fit d’abord relier chez les libraires parisiens, puis par Emilio Burgalla, le maitre relieur catalan.
L’ex-libris d’Isidoro Fernández fut dessiné par son plus jeune fils, il a plusieurs formes, l’une d’elles est aussi utilisée comme super-libris doré sur les plats des reliures de Burgalla. Sur la dernière page de ses ouvrages il notait au crayon le lieu et la date d’achat, de même que la date de la reliure.
Sa bibliothèque comportait surtout des ouvrages sur la bibliophilie et l’histoire du livre, et des livres français et espagnols du XVIe au XXe siècle. Après son décès, sa collection de livres français et espagnols fut maintenue par sa fille Flora qui décéda en 1984, la collection devint alors la propriété de Carlos, fils de Flora. Carlos décéda en 2009 à l’âge de 94 ans, et c’est la fille de Carlos : Elisa Fernández Stoykovich qui vendit une partie de la Bibliothèque chez Christie’s. Le total des ventes a atteint 624.775 Livres (729.230 €), il y avait 746 ouvrages répartis en 427 lots. Les ouvrages allaient de 1544 jusqu’à l’époque moderne. Le clou de la vente fut Quilatador de la plata, oro y piedras (1572) de Juan de Arfe y Villafañe, un des premiers manuels métallurgiques publiés en Europe qui fut adjugé pour 40.000 Livres (60.433 $).
• Christie’s, London, South Kensington, vente de la Bibliothèque d’Isidoro Fernandez, Mars 2013 [N° 49]
• Bibliothèque Privée.
Références
• [Catalogue de vente aux enchères] - The Library of a Spanish Bibliophile. Christie’s, London, South Kensington, Marsh 2013 [N° 49].