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Les Amis du Livre Pyrénéen-

Actualités du bibliophile

Janvier 2023

 

 

Samedi 14 et dimanche 15 Janvier 2023 : 16e Salon du Livre Ancien de Bordeaux (Cour Mably)

Dans la superbe salle capitulaire et sous les arcades de la Cour Mably, 3, rue Mably, au centre du « triangle d’or » bordelais, le XVIe Salon du Livre ancien regroupera environ 25 libraires et professionnels du livre ancien venus de toute la France. Un atelier de reliure sera aussi représenté. Il sera ouvert le samedi 14 et le dimanche 15 janvier de 10 h à 18 heures (entrée libre).

Ce rendez-vous incontournable des bibliophiles et amoureux du livre et de l’écrit proposera à tous des ouvrages rares et curieux dans tous les genres : livres anciens et contemporains, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, etc., mais aussi des gravures, des photographies, des autographes, des vieux papiers... Chacun pourra chercher, découvrir, peut-être acquérir, le livre ancien ou plus moderne de ses vœux : un livre épuisé à quelques euros ou bien un ouvrage de haute bibliophilie beaucoup plus rare et onéreux, tous proposés par des libraires passionnés.

Le Salon est organisé par l’association Les Amis du Livre ancien et moderne (ALAM) et le Syndicat National des Bouquinistes et Brocanteurs (SNBB), avec l’aide de la Ville de Bordeaux. Son accès respectera les protocoles sanitaires en vigueur.

 

 

Novembre 2022

 

 

Les deux premières éditions de La Sepmaine de Guillaume de Saluste Seigneur du Bartas (1578)

Le mois dernier nous signalions la vente aux enchères de la deuxième partie de la Bibliothèque poétique de Jean Paul Barbier-Muller, dans laquelle figurait le très rare ouvrage de François de Belleforest : La Pyrénée [1571]. Nous sommes en mesure de publier maintenant les photographies de deux autres ouvrages, tout aussi rares qui figurèrent dans lette même vente.

Il s’agit des deux premières éditions de La Sepmaine, ou Création du Monde de Guillaume de Salluste, Seigneur du Bartas [1578], qui outre de très nombreuses mentions des Pyrénées contient, dans le Troisième jour, les cinquante vers qui constituent après l'Ode du Gave de Bernard du Poey [1551] et La Pyrénée de Belleforest [1571], le troisième texte poétique consacré aux Pyrénées. Cette Sepmaine ou Création du Monde, fut l’un des grands succès littéraires des XVIe et XVIIe siècles et eut de très nombreuses éditions, souvent augmentées de volumineux commentaires.

                                     

La première édition, publiée en 1578 est de toute rareté, en fait en cette année 1578, il y eut deux types d’éditions, toutes deux ayant un privilège double chez les libraires parisiens J. Février et Michel Gadoulleau. Ces deux éditions qualifiées de Type A ou de Type B plutôt que de Première et Deuxième éditions furent recensées et longuement étudiées en 1983 par Isabelle Pantin dans le Tome III du Bulletin du Bibliophile, qui a répertorié les exemplaires connus dans les collections publiques européennes, soit six exemplaires du Type A [Février, 2 exemplaires, Gadouleau, 4 exemplaires] et deux exemplaires du Type B [Février, 1 exemplaire, Gadouleau, 1 exemplaire].

Dans chacune de ces éditions comporte 2 ff. et 224 pp., les différences de présentation sont nombreuses, mais la plus facile à repérer est que dans le Type A, le verso du 2e f° [Au Lecteur] est occupé par les Fautes survenues en l’impression, tandis que dans le Type B ce verso est occupé par un sonnet signé des initiales J. D. CH. qui désignent le médecin et poète Joseph du Chesne.

                         

Les exemplaires passés en vente portent tous les deux l’ex-libris du célèbre bibliophile JEAN PAUL BARBIER MUELLER en lettres dorées sur une pièce de maroquin chocolat. L’édition originale de Type A, réglée, est reliée en plein maroquin noir, avec un décor à la fanfare vide mosaïqué de maroquin fauve, chiffre doré au centre des plats, dos orné, entre-nerfs encadrés de maroquin fauve et chiffre central répété, doublure de maroquin fauve avec un encadrement de filet doré, gardes de moire, étui bordé signé G. Plumelle [reliure signée Plumelle]. Sur le dernier ff. de garde de cette édition J.-P. Barbier a écrit les commentaire suivants au crayon : C’est l’édition B décrite par Mlle Pantin (Bull. du Bibliophile III, 1983, mais la reproduction des titres A et B est inversée dans son article]. Quand j’ai acheté cette très rare édition originale de la Semaine elle était reliée en cartonnage du tout début du XXe siècle. Malheureusement ce vêtement était à peu près détruit et j’ai fait faire une nouvelle reliure par Plumelle en été 1975. Le titre et les premiers feuillets ont été un peu décalés lors de ce nouveau brochage ; On pourrait se demander s’ils provenaient d’un autre exemplaire : il n’en est rien, mon horreur de ce genre de « combinazione » le garantit. Barbier le 9. 10. 75. PS. On remarquera que ce ne sont pas seulement les cinq premiers ff qui sont un peu plus courts (marge inférieure). Par exemple les ff. signés K 2 3 4 et les ff T2 et 3 surtout présentent la même particularité.

                      

L’édition originale de Type B, réglée, est elle aussi reliée en plein maroquin noir avec les armes dorées de Barbier Mueller au centre des plats (d’argent à la bande d’azur chargée de trois cœurs d’or), avec le chiffre du collectionneur répété aux entre-nerfs, un triple filet doré en encadrement sur les plats, des doublures et gardes de moire chocolat, un étui bordé [reliure signée Honegger].

 

 

Octobre 2022

 

 

Samedi 15 et dimanche 16 octobre 2022 : 24e Salon du Livre Ancien et Moderne de Bordeaux

Sous les voûtes de la superbe Halle des Chartrons, le Salon du Livre Ancien et Moderne reprend après deux ans d’interruption liée à la crise de la COVID. Les samedi 15 et dimanche 16 octobre, il se tiendra de 10 h à 19 h dans la Halle des Chartrons, place du Marché des Chartrons à Bordeaux (entrée libre).

Le salon regroupera une trentaine d’exposants qui présenterons un large éventail d’ouvrages rares et curieux dans tous les genres : livres anciens, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, etc., ainsi que des gravures, des photographies et des vieux papiers. Des professionnels de la restauration-reliure du livre seront aussi présents. Ce Salon est organisé par l’association ALAM (Les Amis du Livre Ancien et Moderne) avec l’aide de la Ville de Bordeaux.

 

 

De très beaux livres pyrénéens vendus aux enchères les 5, 6 et 7 octobre

Les journées des 5, 6 et 7 octobre 2022 ont vu passer aux enchères plusieurs ouvrages pyrénéens rares et/ou dans des états exceptionnels.

Le 5 octobre, un exemplaire du Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons (1613) de Pierre de Lancre, bien complet de la planche dépliante, relié en plein vélin ivoire de l'époque, titre manuscrit au dos, avec quelques défauts d’usage, fut adjugé pour 3 600 €, soit 4 589 € avec les frais. Cette seconde édition du Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons est non seulement rare, mais c’est aussi la plus recherchée car elle seule possède la grande planche dépliante intitulée Description et figure du Sabbat des Sorciers qui manque à presque tous les exemplaires. Deux autres ventes de cet ouvrage, complets de la planche, sont répertoriées dans La Bourse aux Livres : l’une le 6 avril 2019 lors de la vente Goytino à l’Hôtel des Ventes Sainte Croix de Bordeaux : adjugé à 4 000 € (4 920 € avec les frais) et l’autre, en novembre 1924 (!!) lors de la dispersion d'une partie de la bibliothèque Bordes de Fortage à l’Hôtel des Ventes de l’Athénée, toujours à Bordeaux : adjugé à 200 Anciens Francs (236 Anciens Francs avec les frais).

         

Le lendemain, le 6 octobre, à l’Hôtel des Ventes de Royan, un Dietrich : Description des gites de minerai, des forges et des salines des Pyrénées, relié en deux volumes plein veau marbré époque, dos à nerfs, pièces de titre et tomaison maroquin brun, tranches rouges, épidermures, légères craquelures au dos, coins émoussés, s’est vendu à un prix très raisonnable vu la condition : 2 250 € adjugés, soit 2 722 € avec les frais.

A cette même vente figuraient des ouvrages dans des reliures exceptionnelles, notamment une Compilation d’auguns priviledges et reglamens deu Pays de Bearn, feyts et octroyats à l'intercession deus Estats, ab los Serments de Fidelitat deus Seignors a soos subjects, et per reciproque deus subjects à loor Seignor (1716), dans une somptueuse reliure signée Pagnant, de plein maroquin bleu nuit, dos richement orné de cinq nerfs soulignés de pointillés dorés, armoiries de Galard de Béarn au centre des plats dans des encadrements de guirlande fleurie aux angles ornés de fleurons fleurderlysés, de chaînons et de filets dorés, tranches dorées sur marbrure, double filet doré sur les coupes, dentelle intérieure, étui bordé, cet exemplaire était aux armes de Laure-Henri-Gaston de Galard de Béarn-Brassac, Prince de Béarn et de Viana, il a été adjugé pour 3 400 €, soit 4 114 € avec les frais.

                                  

Une autre somptueuse reliure était sur le Mirasson : Histoire des troubles du Béarn au sujet de la religion, Dans le XVII Siècle ; Avec Des Notes Historiques et Critiques (1758), un plein maroquin vert, avec un dos richement orné de 5 nerfs soulignés de pointillés dorés, des plats richement ornés aux petits fers, tranches dorées, double filet doré sur les coupes, dentelle intérieure, étui bordé. La reliure était signée Chambolle-Duru, l’exemplaire portait un ex-libris gravé aux armes de Galard de Béarn, il fut adjugé à 3 700 €, soit 4 447 € avec les frais.

Enfin, le 7 octobre, Giquello et Associés dispersaient à l’Hôtel Drouot la deuxième partie de la Bibliothèque poétique de Jean Paul Barbier-Muller. Au catalogue figurait l’édition originale très rare de la pastorale romanesque entremêlée de vers, ayant pour cadre les Pyrénées, patrie de l'auteur François de Belleforest : La Pyrénée, et pastorale amoureuse, contenant divers accidens amoureux, descriptions de païsages, histoires, fables & occurrences des choses advenues de nostre temps, servant comme l'avant-coureur de l'Adolescence [Gervais Mallot, 1571] ; exemplaire relié en veau blond glacé, triple filet doré, chiffre doré en pied du premier plat, dos orné, triple filet intérieur, tranches dorées (reliure signée de Simier R. du Roi) ; malheureusement, le premier plat de la reliure qui fut anciennement restaurée est maintenant à nouveau séparé du corps de l’ouvrage, il reviendra à l’acheteur de le faire restaurer. L’ouvrage a été adjugé pour 600 €, soit environ 800 € avec les frais ; sa rareté est telle qu’il est inconnu de la plupart des bibliophiles pyrénéens.

 

 

Le 6 octobre à Royan : vente de quelques beaux livres sur les Pyrénées

Le jeudi 6 octobre 2022 à 14 h 15, de beaux ouvrages pyrénéens seront vendus à l’Hôtel des Ventes de Royan (SVV Jean-Renaud Geoffroy), 6, rue Raymond Poincaré. L’important catalogue, rédigé par l’expert Christine Chaton, concerne les ventes du mercredi 5 et du jeudi 6 octobre, il comprend 821 lots.

                                            

Le 6 octobre sera vendu un bel exemplaire de l’un des Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares : la Description des Gites de Minerai, des Forges et des Salines des Pyrénées [1786] de Dietrich, qui, outre sa rareté, présente ici la caractéristique peu commune d’être relié en deux volumes. Lors des ces deux ventes il faut noter aussi de très beaux exemplaires reliés aux armes des princes de Béarn par Edouard Pagnant, ces ouvrages traitent de thèmes pyrénéens et aussi d’autres thèmes.

                      

On pourra voir une étude sur ces reliures dans notre chronique de décembre 2015. A noter que le catalogue de cette vente, rédigé avec beaucoup de sérieux, est dans une présentation très lisible et agréable. Les frais en sus des enchères seront de 21,10 % TTC pour les livres et de 24 % TTC pour les autographes. On pourra télécharger le catalogue en cliquant ici.

 

 

Septembre 2022

 

 

Le 30 septembre à Tarbes (Hautes-Pyrénées) : vente de livres sur les Pyrénées et la région pyrénéenne

Le vendredi 30 septembre 2022 à 14 h 30 un important ensemble d’ouvrages pyrénéens sera vendu à l’Hôtel des Ventes Henri Adam, 22 rue du Docteur Roux à Tarbes. Le catalogue comprend un peu plus de 400 lots concernant la région pyrénéenne : pyrénéisme, histoire locale, cartographie, gravures, manuscrits, photographies, etc..

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A noter pas moins deux exemplaires de l’édition de 1888 des Souvenirs d’un Montagnard d’Henry Russell et de nombreux classiques du pyrénéisme, Ramond, Beraldi, Palassou, Picqué, Laboulinière, Dralet, etc. L’expert de la vente est Michel Convert, les frais en sus des enchères sont de de 21 % TTC.

Vous pouvez télécharger le catalogue de la vente en cliquant ici. La veille, le jeudi 29 septembre, environ 450 lots seront vendus à partir de 10h et ensuite à 14h30 : Révolution française, régions, livres anciens, atlas, affiches, gravures.

 

 

11-12 septembre 2022 : 24e Salon du Livre Ancien et Moderne à Cahors

Le samedi 11 et le dimanche 12 septembre 2022 le 24e Salon du Livre Ancien et Moderne se tiendra à Cahors dans l’Espace Valentré. Est prévue une trentaine d’exposants : libraires, artistes et artisans du livre qui présenteront environ 30 000 livres et documents ; de quoi trouver quelques intéressants ouvrages pyrénéens. Le salon est organisé par l’association culturelle Le Temps du Livre.

Une relieuse locale, Catherine Lemouzy présentera du matériel et des matériaux utilisés pour la reliure.

                                                 

Une conférence de Marie-Hélène Pottier, conservatrice honoraire du Musée Champollion de Figeac : Le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, est annoncée pour le dimanche à 15 heures, dans le même Espace Valentré. Rappelons que de mai à octobre 2022, Figeac fête le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion.

 

 

Aout 2022

 

 

Les ex-libris du bibliophile palois et pyrénéiste Paul Dubié (1880-1939)

Charles Louis Henri Paul Dubié, journaliste, directeur de Pau-Pyrénées et de Pau-Saison, qui a collaboré aussi à La Revue du Midi, à la Gazette de Bagnères-de-Bigorre, la Gazette de Cauterets, au Mémorial des Pyrénées, est bien connu des pyrénéistes notamment pour sa réédition du Voyage au Sommet du Mont-Perdu de Ramond, en 1914, élégante plaquette tirée à 125 (plus 1) exemplaires. On lui doit aussi plusieurs ouvrages tels Le carnet d'un flâneur avec une Lettre Préface de Paul O'Quin, Un lundi artistique au Palais d'hiver, Une saison de chasse au renard à Pau publiée sous le pseudonyme de Fox-Fox et de très nombreux articles dans les journaux locaux ; il fut aussi collaborateur de L’Echo de Paris, de L’Epoque, du Temps, etc…, membre de la Société des gens de lettres et du Syndicat des journalistes français. Outre Fox-Fox il utilisait aussi le pseudonyme de Lou Guit.

     

Nous l'avons déjà évoqué dans ces chroniques, notamment en Novembre 2019. Au cours de sa longue carrière d’érudit et de journaliste il réunit une très importante bibliothèque de pyrénéisme, d’auteurs locaux qui lui envoyèrent et dédicacèrent leurs œuvres, mais aussi d’ouvrages de haute bibliophilie notamment un incunable vénitien en reliure d’époque sur ais de bois. Des dizaines de ses livres, à lui dédicacés par des auteurs pyrénéens,  ont été vendus aux enchères à l’Hôtel des Ventes de Tarbes ces dernières années, notamment le 25 mars 2017 et encore le 15 mars 2018.

                              

Paul Dubié ne possédait pas moins de quatre ex-libris différents, dont trois nettement palois et un quatrième plus intriguant. Tous ces ex-libris furent dessinés par Raymond Prévost (1891-1974) en 1928 et gravés sur bois à Orléans, ils firent l’objet d’une étude dans la revue spécialisée bien connue L’Ex-Libris [3e année 1931, 3e trimestre : Ex-libris de M. Paul Dubié, pp. 130-132]. L'auteur de l’article y reproduit bien les quatre ex-libris et les qualifie d’inspiration locale. En effet, trois d’entre-eux sont nettement palois, l’un montre une vue partielle du bureau de Pau Dubié par la fenêtre duquel on voit nettement la chaîne des Pyrénées vue de Pau avec la silhouette bien caractéristique du Pic du Midi d’Ossau et les feuilles d’un palmier sur le côté ; l’autre représente le même paysage toujours avec l’Ossau, un palmier et les armes de la ville de Pau, le troisième montre une chouette et les armes de la ville de Pau.

                                   

Un autre ex-libris représente un moulin à vent qui laisse quelque peu perplexe car il serait difficile de localiser dans une région pyrénéenne. Une piste nous est donnée par le premier ex-libris cité plus haut sur lequel on distingue, au-dessus du bureau palois de Paul Dubié, deux tableaux : l’un sans surprise représente le château de Pau et l’autre le Mont Saint-Michel qui devait certainement avoir une importance notable pour Paul Dubié. Il s’avère que sur la côte maritime faisant face au Mont-Saint-Michel possède toujours plusieurs moulins à vent, le dessin de l’ex-libris n’est pas incompatible avec la représentation du plus célèbre d’entre eux : le moulin de Moulin de Moidrey. Quant à savoir les raisons de l’importance du Mont Saint-Michel et de ce moulin pour Paul Dubié, c’est une autre histoire que nous n’avons pas élucidée, peut-être que l’un de nos lecteurs pourra apporter quelques précisions que nous reproduirons avec plaisir. Jacques Labarère.

 

 

Juillet 2022

 

 

L’Histoire abrégée des plantes des Pyrénées (1818) de Picot de Lapeyrouse, avec un supra-libris aux armes de la ville de Toulouse

Pour cet ouvrage on ne connait que trois exemplaires dont les plats portent un supra-libris aux armes de la ville de Toulouse : ceux des collections Caillau-Lamicq et Doazan et un nouvel exemplaire qui vient d’être découvert. L’exemplaire de la bibliothèque P. Caillau-Lamicq, fut vendu aux enchères à Pau le 19 mars 2005. L’expert Bernard Hauvette avait très judicieusement signalé une anomalie dans ces armes où les fleurs de lys en chef avaient été grattées et remplacées par un fleuron ; il signalait aussi qu’un autre exemplaire [collection Doazan] présentait la même particularité. L’exemplaire Lamicq, auquel il manquait comme souvent les pages de faux-titre et de titre du Supplément, fut adjugé 2 100 euros, soit 2 431 euros avec les frais.

                   

Les armes de la vile de Toulouse ont varié au cours des temps, celles qui sont représentées sur cet ouvrage ont ensuite été fixées par lettres patentes du 19 juillet 1825, dernier acte à définir les armes de cette ville : de gueules à la croix de Toulouse d'or, posée sur un bâton du même et qui lui sert de support en forme de bannière accostée de deux tours ou châteaux d'argent, chacune donjonnée d'une autre du même, un bélier d'argent, la tête contournée, et passant devant le pied de la croix, et un chef semé de fleurs de lys d'or" On peut s’interroger sur les raisons -politiques ?- et sur le moment de cette modification du supra-libris originel après qu’il ait été apposé sur les plats des exemplaires. La modification, fut probablement réalisée au moment de la distribution des exemplaires. La collection du chanoine Doazan possédait un exemplaire similaire : là aussi les fleurs de lys avaient été grattées et remplacées par un fleuron. Sa reliure en est représentée ci-dessus.

Nous venons de découvrir un troisième exemplaire de cet ouvrage, toujours avec le supra-libris aux armes de la ville de Toulouse, mais dans ce cas, unique, le blason n’a pas été modifié, on le retrouve dans son état originel : les fleurs de lys n’ont pas été effacées et surchargées. Il est représenté ci-dessous.

                           

Rappelons que Philippe Picot de Lapeyrouse nommé maire de Toulouse en 1800, conserva cette fonction jusqu’en 1806, date à laquelle il sera le premier président du conseil général de Haute-Garonne et le 1er mars 1808, il sera fait baron d’Empire. Son importante bibliothèque est en partie conservée dans les Bibliothèques de Toulouse, il mettait deux types d’ex-libris sur ses ouvrages : un ex-libris manuscrit [signature] et un ex-libris gravé à ses armes : écartelé aux 1 et 4, d'azur à 3 fers de lance d'argent ; au chef du même chargé d'un coq issant de sable, crêté et barbé de gueules ; aux 2 et 3 d'or ; à un arbre de sinople fruité de gueules ; au lion léopardé du même brochant sur l'arbre.

                   

Cette édition de 1818 de l’Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, est en fait une remise en vente des pages de l’édition de 1813 avec des pages de titres recomposées, augmentée du Supplément à l'Histoire abrégée des plantes des Pyrénées. Elle présente une anomalie de pagination qui répète le numéro de la page 389 au début du Tome II, car le texte de la page 389 de l’édition originale de 1813 est ici réparti sur deux pages : l’une à la fin du Tome I et l’autre au début du Tome II. D’autre part, la date est écrite I8I8 : comme pour l’édition de 1813, les chiffres un de la date sont en caractères romains et non en caractères arabes. Last but not least, il existe une variété de tirage pour cette édition de 1818 caractérisée par les particularités suivantes : (i), les deux premiers feuillets du Tome I ainsi que la p. 389 sont sur du papier non vergé; de même que les deux premiers feuillets et les pp. 389-390 du Tome II ; (ii) le titre porte …Itinéraire des botanistes dans ses montagnes, par M. le Baron… ; (iii) l’adresse de l’éditeur est rédigée de la façon suivante : Toulouse, Bellegarrigue, Editeur, Imprimeur, rue Filatiers, 40, Se trouve chez Privat, Libraire, rue des Tourneurs, 1818 ; dans ce cas la date est correctement écrite 1818 et non pas I8I8.

Signalons aussi que très souvent, comme c’était le cas pour l’exemplaire Caillau Lamicq, mais pas pour l’exemplaire Doazan, les pages de titre et de faux-titre du Supplément ne sont pas reliées dans cette forme de l’ouvrage. Enfin, toujours à propos de cette Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, rappelons que l’exemplaire personnel de Picot de Lapeyrouse, imprimé sur grand papier, enrichi de très nombreuses corrections et modifications ,figure dans l’exposition des Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes.

 

 

Juin 2022

 

 

Nouvelle Suite de Costumes des Pyrénées de Ferogio, exemplaire truffé, vendu aux enchères au Mans.

Le 19 mars dernier, la Salle des Ventes Thomas Enchères, au Mans, vendait un bel exemplaire de la Nouvelle Suite de Costumes des Pyrénées de François Fortuné Ferogio, d’après Raymond Marc Lagarrigue [Lith. d'Auguste Bry, rue du Bac, 134. Paris, chez Gihaut frères, éditeurs, boulevart [sic] des Italiens]. Cet album comprend 12 planches de costumes lithographiées, numérotées de 1 à 12 et une page de titre lithographiée ; il a paru en 1841 en plusieurs livraisons possédant des couvertures de livraison blanche ou violette.

                            

Les planches sont lithographiées en deux tons et rehaussées à l'aquarelle. L’album passé en vente était, complet de la page de titre et des 12 lithographies de Ferogio, la plupart des planches étant richement aquarellées.

                            

 

L’exemplaire est dans une bonne reliure d’époque en demi-chagrin bleu à coins, avec un dos lisse orné en long de motifs romantiques.

                                                                       

Elément intéressant il contient en plus 7 planches de costumes pyrénéens de Pierre Gorse, provenant de la série in-folio intitulée Souvenir des Pyrénées de l’Imprimerie Lemercier, vendues Chez A. Bassy Papetier Md d’estampes, en face la Place Rle à Pau, dont nous donnons ci-dessous la reproduction de trois planches. Cette série de grand format, par P. Gorsse, est de toute rareté, elle comprend 16 planches numérotées de 1 à 16. Il ne faut la confondre avec les séries de plus petit format intitulées Costumes des Pyrénées (8 lithographies in-4° oblong) ou la série de 24 costumes de format in-12 avec des lithographies montées en soufflet.

                 

Nous ignorons si elle comprenait une page de titre et nous n’avons jamais vu de collection complète. La série la plus importante fut réunie par le Chanoine Doazan, elle comprenait 10 lithographies (: N° 2 – 3 – 4 – 7 – 8 – 9 – 10 – 11 – 12 – 13), la Bibliothèque Municipale de Toulouse en possède neuf lithographies (N° 1 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7 – 9 – 12 - 13) et la collection P. Caillau-Lamicq en avait réuni sept (N° 4 – 6 – 8 – 9 – 10 – 12 - 16).

Celles qui sont reliées avec l’album de Ferogio décrit ci-dessus sont elles aussi au nombre de sept : N° 3. Scène du Marché (Pau) ; N° 4. Danse (Eaux-Bonnes) ; N° 5. Pendant la Messe (Laruns) ; N° 6. Marchands de lait et de beurre (Eaux-Bonnes) ; N°10. La demande (Eaux-Bonnes) ; N°11. Porteuses d’eau (Eaux-Bonnes) ; N°13. Chasseurs à l’affut des Isards, au Pic du Ger (Eaux-Bonnes).


 

Mai 2022

 

 

Les préemptions dans les ventes aux enchères publiques

Il est parfois arrivé à des bibliophiles, d’apprendre après un achat réussi, que leur achat était préempté par une structure publique, bibliothèque ou archives. L’aventure est toujours fort contrariante pour le bibliophile concerné, mais que faut-il en penser objectivement ?

Pour acquérir des livres ou documents aux enchères, les collections publiques ont deux solutions : soit enchérir jusqu’à obtenir l’objet convoité, soit attendre la fin des enchères et préempter l’objet au prix de la dernière enchère. Nous eûmes une longue conversation sur ce thème avec un Conservateur de la Bibliothèque Nationale de France, qui nous expliqua en détail la problématique et les contraintes de la préemption. Si des acheteurs publics n’utilisent pas la préemption et suivent le jeu normal des enchères, c’est dans la plupart des cas, afin de ne pas contrarier les bibliophiles locaux qu’ils connaissent et avec lesquels ils ont des relations. Cependant cette méthode a pour conséquence inéluctable d’augmenter le montant des achats, lesquels sont, ne l’oublions pas, réalisés avec des finances publiques.

 

La préemption, elle, n’augmente pas le coût sans léser cependant le vendeur, puisque le prix de vente est celui qui a été fixé par le dernier enchérisseur. Cependant toute action de préemption demande un minimum de conditions. L’une, impérative, est que le projet de préemption demeure dans le secret le plus absolu jusqu’au moment de l’achat, ceci afin d’éviter des dérives que l'on peut aisément deviner et qui ne peuvent qu’être dommageables pour le vendeur. Si les conservateurs de collections nationales respectent scrupuleusement ce devoir de réserve, il n’en va pas toujours de même en province. Enfin, les textes de loi régissant la préemption disent de façon explicite que toute préemption doit être pertinente. La pertinence est certes une notion subjective, cependant il est arrivé que des collectionneurs fassent annuler ce type d’achat (dure bataille) pour défaut de pertinence. Un motif très valable est que le même ouvrage est déjà présent, dans une condition similaire, dans une collection publique voisine de celle du préempteur, parfois même dans la même ville.

Un excellent exemple de préemption efficace, présentant toutes les garanties de discrétion, de pertinence et d’intérêt pour les collections publiques est celui que firent les Archives départementales des Hautes-Pyrénées, en mars 2021 pour le manuscrit des Leçons de botanique dictées à Tarbes en février 1797 par Ramond. Dernière remarque, les achats judicieux dans les ventes aux enchères, demandent un minimum de vigilance de la part des acheteurs institutionnels et des bibliophiles. Cette vigilance doit dépasser la lecture des catalogues envoyés par les salles des ventes ou par les libraires locaux ; plusieurs sites internet constituent des outils perfectionnés pour mettre en place une vigilance efficace au niveau national et peu coûteuse en temps (moins de 20 minutes par semaine).

Si la majorité des bibliophiles ont, à regret il faut le dire, une préférence pour la préemption qui ménage les finances publiques, ils ne doivent cependant pas trop s’inquiéter car la vigilance institutionnelle est souvent défaillante : la dispersion de la riche succession de la Princesse de Béarn, à Drouot, en 2016, fut ignorée et deux très importants manuscrits uniques furent acquis par un bibliophile : l’Histoire et généalogie des maisons de Galard et de Béarn par Jean de Jaurgain, le seul exemplaire complet connu (un autre exemplaire, incomplet, est en dépôt aux Archives nationales), ainsi que le superbe manuscrit original des Lettres de Noblesse et des armes octroyées par le roi Alphonse XIII à Sanche de Galard, Prince de Béarn et de Viana (1894), qui figurent tous deux dans l’exposition des Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes. On peut aussi consulter la transcription complète du second ouvrage sur le site de Viana Digital Archives à la page consacrée à Sancho principe de Bearn y de Viana.

 

 

Avril 2022

 

 

5200 euros pour la carte postale de Picasso envoyée de Biarritz

Dans notre chronique de mars nous annoncions le passage en vente futur d’une carte postale de Biarritz écrite et signée par Pablo Picasso en 1918.

La carte vient d’être vendue aux enchères le 5 avril 2022 à Neuilly par Aguttes lors de la 47e vente des Collections Aristophil, pour la somme de 5 200 euros...

 

 

Mars 2022

 

 

Séjour de Pablo Picasso à Biarritz à l’été 1918 : une nouvelle carte postale

Dans nos Actualités du mois de juin 2015, nous annoncions la vente d’une carte postale adressée par Pablo Picasso à Guillaume Apollinaire, lors de son séjour à Biarritz  en 1918 ; la carte, qui comportait un dessin de Picasso, fut mise aux enchères en Allemagne et vendue pour 202 520 euros (frais inclus).

Une nouvelle carte postale, illustrée en couleurs, représentant une vue de Biarritz. Le Casino Bellevue et la Rampe mobile, postée à Biarritz le 9 août 1918, adressée à André Revel, 21 R. de Londres, Paris, va être mise aux enchères prochainement à Neuilly, dans la longue série de dispersion des collections Aristophil.

      

Cette carte postale est intéressante car elle donne l’adresse -déjà connue- de la résidence de Pablo Picasso à Biarritz : Villa Mimoseraie, Route de Bayonne, en voilà le texte complet : Mon cher ami, je n'ai pas eu un moment pour aller vous dire au revoir avant de partir. Mais voici mon adresse à Biarritz Villa Mimoseraie Route de Bayonne où j'espère que vous me enverrez de temps en temps de vos nouvelles. Bien à vous et écrivez moi. Picasso.

Le destinataire, André Level (1863-1947), homme d’affaires et collectionneur d’art moderne, avait créé avec des amis un fonds commun d’investissement intitulé La Peau de l’ours, qui achetait des œuvres d’artistes alors peu connus : Picasso, Matisse, Derain, Van Dongen, Dufy, etc… contribuant ainsi à les faire connaître. Après dix ans d'achats, la collection qui comprenait 145 œuvres fut vendue aux enchères à Drouot le 2 mars 1914 ; ce fut un grand succès commercial.

 

 

Février 2022

 

 

Il y a cent ans Louis Le Bondidier fondait le Musée Pyrénéen

En 1920, à l’initiative de Louis Le Bondidier qui concrétisait ainsi un rêve vieux de sept ans, était signée la convention établissant un Musée Pyrénéen au Château-fort de Lourdes. La revue Pyrénées, à l’instigation de son Rédacteur en chef, Jean-François Labourie, va consacrer un important numéro double à la commémoration de cet évènement.

Dans un courrier au comte A. de Saint-Saud, daté du 19 janvier 1920, Louis Le Bondider faisait part des détails de son projet et, à titre confidentiel, demandait à Saint-Saud d’être l’un des sept membres du Comité Local d’Administration. Nous donnons ici le texte intégral de cette lettre (collection privée) :

                           

Mon cher ami,

Après toute une série de démarches que je vous conterai plus tard en détail la Ville de Lourdes a avant-hier par délibération officielle de son Conseil municipal affecté pour 99 ans le Château fort et son enceinte (la colline) à un Musée Pyrénéen. C'est la réalisation d'un rêve vieux de 7 ans.

Elle charge de l'organisation et de l'administration le Touring Club. Celui-ci a voté une subvention de 10.000 fr, l'office national 4.000 fr ; Thévenot donne 3.000 ; Dupuy, Fould, Rothschild suivront. Puis on s'adressera à l'Etat.

Nous comptons faire :

- Un musée de folklore Cf. par exemple la chambre d'un pêcheur de Capbreton, celle d'un pelotari basque, celle d'un pâtre ossalois, celle d'un chasseur d'isards de Gavarnie, celle d'un tisserand de Bayonne, celle d'un sandalier catalan, etc… avec les meubles, les costumes, les ustensiles de la région et de la profession,

- un musée d'art pur (peinture et sculpture),

- un musée d'art décoratif et industriel,

- des jardins pyrénéens présentant par grandes masses florales les espèces botaniques des Pyrénées,

- un jardin pyrénéiste : sur une face écartée et abrupte on ménagerait un sentier étroit , quelques terres pleins seraient pratiqués avec un banc rustique en face d'une vue étendue ; sur le rocher on encarterait ici un médaillon et un bronze de Ramond, là un médaillon de Chausenque, là un de Russell, etc… Le tout au milieu de plantes pyrénéennes. Ce serait en quelque sorte les Champs Elysées du pyrénéisme,

- un musée pyrénéiste dans une salle spéciale : livres, estampes, lithos, manuscrits, autographes, registres de sommets, films cinématographiques de scènes locales, etc… Les pièces uniques seraient placées dans une salle du donjon (2m d'épaisseur de mur). Ce serait le grand dépôt d'archives du pyrénéisme et les pièces importantes ne seraient communiquées qu'en présence du conservateur, Etc…

L'administration se fait par l'intermédiaire d'un Comité local de 7 membres, 3 représentant Lourdes, 3 représentant le TCF et les donateurs et un 7e nommé par les 6 autres pour les départager le cas échéant.

Les 3 Lourdais sont : 1°) le Maire de Lourdes président d'honneur 2°) Syrès, architecte du musée chargé de la surveillance, etc… 3°) Berdou trésorier.

Les 3 du Touring Club et côté donateurs sont : 1°) Le Dr Meillon président représentant spécialement le TCF, 2°) Votre serviteur, Conservateur du Musée, représentant spécialement la Fédération pyrénéiste et la Fédération Pyrénées-Guyenne-Gascogne, 3°) Combéléran représentant la Fédération Pyrénées-Languedoc, c'est-à-dire l'Est des Pyrénées car notre Musée englobera les Pyrénées d'Hendaye à Cerbère et les plaines sous-pyrénéennes.

Reste le 7e qui doit être nommé par les 6 autres à la première réunion. Il nous faut quelqu'un qui ait ou qui ait eu des attaches à Lourdes sans être exclusivement Lourdais.

         

Il nous faut un pyrénéiste, un nom incontesté, le plus grand nom du pyrénéisme actuel. Voyez-vous ce septième ? Si vous ne le voyez pas, regardez-vous dans une glace. J'ai proposé votre nom ; il a recueilli tous les suffrages officieusement puisqu'il ne pouvait y avoir scrutin. J'attends votre autorisation, votre acceptation de principe pour le proposer à la première réunion officielle (dans quelques semaines, après les formalités d'autorisation préfectorale). Voulez-vous être des nôtres pour cette œuvre grandiose et belle ? L'élection ne serait qu'une formalité.

J'écarte d'avance une hésitation possible. Un article des statuts prévoit que tout membre du Comité empêché peut déléguer sa voix à un autre membre. Si vous ne pouviez venir à une séance vous pourriez donc donner mandat à l'un de nous.

Tout le détail je vous l'expliquerai de vive voix. Ne viendrez-vous pas aux Pyrénées dans quelques semaines pour les épreuves de sports d'hiver, les tanks, etc… Je suis en ce moment surchargé de besogne. Jugez-en : l'affaire du musée pyrénéen et la souscription à mettre sur pied ; la Féder. des Synd. d'Init. Pyr. Guyenne Gascogne qui me tombe sur les bras par suite de la démission du secrétaire en titre ; enfin le Touring Club et l'Union des Féd. des S. I. viennent de créer un "Service de l'organisation touristique de France" et de me mettre à la tête. Il y a de quoi en perdre la mienne (de tête) si elle n'était solide. Je suis allé à Paris pour 48 heures la semaine dernière ; j'ai vu à l'ONT Cuenot et Gatisse. Que devient la section du S. O.

Je fais le 12 mars à Paris et le 14 à Lille une conférence sur les Pyrénées. Je compte la refaire au cours d'un voyage que je dois faire ce printemps à travers toute la France pour le "service de l'organisation touristique". Cordialement / Votre dévoué / Le Bondidier.

Le 31 janvier, la Convention fondatrice, dans laquelle se retrouvent nombre de passages de cette lettre, sera finalisée, puis signée par le Touring Club de France, le Maire de Lourdes et le Préfet des Hautes-Pyrénées. C’était le début d’une longue épopée.

 

 

Janvier 2022

 

 

Les livres de la Bibliothèque du comte d’Arlot de Saint-Saud (1853-1951)

Le comte Jean-Marie-Hippolyte-Aymar d’Arlot de Saint-Saud dont la longévité fut exceptionnelle -il mourut presque centenaire- avait fréquenté la quasi-totalité des pyrénéistes au cours de sa longue carrière. Il avait constitué une très importante bibliothèque répartie entre ses trois domiciles : les châteaux de Clisson, de La Valouse et son appartement bordelais du 25 Cours Pasteur. Il avait apposé l’un de ses multiples ex-libris aux premiers contreplats de ses livres et souvent les avait fait relier à ses armes, y faisant apposer l’un de ses six super-libris. Pour ce qui est du nombre de ces marques, ex-libris et super-libris, le comte de Saint-Saud est certainement le champion des bibliophiles pyrénéens car leur nombre est plus proche de la trentaine que de la vingtaine. Nous en avions reproduit quelques-unes dans les Actualités du Bibliophile de Février et de Mars 2014. En attendant la publication de leur liste complète nous reproduisons ci-dessous l’un de ses six super-libris, celui-ci étant aux armes d’alliance Saint-Saud - Rochechouart.

Au début de l’année 2022, nous avions signalé qu'une quinzaine d’ouvrages de ses bibliothèques, dont l’édition originale des Bellezas del Alto Aragon de Lucien Briet, avaient été vendus à la salle des ventes de Draguignan. Avant de retracer les devenirs de sa bibliothèque et de ses archives, rappelons que A. d’Arlot de Saint-Saud avait épousé en 1884 Marguerite de Rochechouart, petite fille du marquis de la Rochejaquelein, dont il eut cinq enfants qui se répartirent sa bibliothèque et ses archives : Léonard (1884-1943) marié en 1914 avec Marie-Thérèse Philippini ; Cécile (1886-1973), mariée en 1917 avec le bordelais Pierre Arné (1884-1943) ; Isabelle (1889-1979) mariée en 1913 avec Louis Lefèbvre de Plinval (1886-1914) ; Adeline, née en 1891, qui entra en religion. Actuellement ses ouvrages sont dispersés entre les nombreux descendants des troisième et quatrième générations.

                                     

Peu après le décès du comte de Saint-Saud, l'une de ses filles, Madame Arné, faisait don d’environ 200 ouvrages (d'un poids total de 205 kilogrammes !!), essentiellement sur l’Espagne, au Musée Pyrénéen du Château-Fort de Lourdes. En, effet, l’on retrouve dans une collection privée cette lettre de Margalide Le Bondidier conservatrice du Musée Pyrénéen, adressée à Raymond Ritter, datée du 8 Juillet 1951 : Livres de Saint-Saud. Je viens d’en recevoir 205 kilogs légués par notre vieil ami au Musée. Il y a environ 200 volumes, presque tous espagnols, dont la plupart très bien reliés. J’ai écrit aussitôt à sa fille pour la remercier et lui rembourser le port. Raymond Ritter lui répondit le 11 juillet : J’enregistre avec beaucoup de satisfaction la geste généreux de Mme ARNE. Il y a certainement des ouvrages fort rares dans ce lot. Il me tarde de pouvoir y jeter un coup d’œil, car je vois là un enrichissement précieux pour votre bibliothèque.

                                

Ces quelques 200 ouvrages espagnols ne représentaient qu’une infime partie des livres de Saint-Saud. Une première mention de ses bibliothèques apparait dans la revue Pyrénées, N° 25 de 1956, où dans un article intitulé Périgord-Pyrénées, Paul Deguiral décrit sommairement la bibliothèque du château de La Valouze et en cite quelques titres. Les premiers ouvrages de provenance Saint-Saud apparurent vers 1955 sur le marché du livre, à la Librairie Maronne (Bordeaux) : il s’agissait de recueils de ses propres plaquettes, constitués par Saint-Saud pour son usage personnel.

Dans le courant de l’année 1983, un libraire de Périgueux, de Sèze vendit la quasi-totalité de la correspondance pyrénéiste adressée à Saint-Saud, soit un peu plus d’un millier de pages, avec aussi des cartes manuscrites sur papier de soie (carte de Wallon) et différents états préalables à l’impression de cartes des Picos de Europa de Saint-Saud et Prudent. De nombreuses annotations y indiquaient qu’à différentes époques de sa vie, Saint-Saud avait fait le tri de cette correspondance qui devaient être colossale, pour n'en conserver que les lettres les plus intéressantes. Un bref compte rendu en fut donné par Jacques Labarère dans le N° 136 de la revue Pyrénées. Trois ans auparavant, le même libraire, qui avait fait l’acquisition d’une dizaine de volumes regroupant des tirés-à-part dédicacés à Saint-Saud par ses collègues pyrénéistes, eut la mauvaise idée de les dépiauter pour les vendre à l’unité. Le bibliophile Christian Galau racheta les tirés-à-part offerts par H. Russell à Saint-Saud ainsi que la carcasse d’une reliure afin de reconstituer l’un de ses volumes : plus tard, cet exemplaire est passé en vente aux enchères à Bordeaux le 20 octobre 2018.

Un autre libraire de Périgueux conserva pendant longtemps dans sa bibliothèque privée, un précieux exemplaire d’œuvres de A. Meillon dédicacées à Saint-Saud et relié à ses armes, à son départ en retraite, il le mit en vente pour la plus grande joie d’un bibliophile. Épisodiquement, on voit passer sur le marché du livre ancien des ouvrages de provenance Saint-Saud, mais ils sont rares, aussi fort peu de bibliothèques pyrénéistes actuelles en possèdent.

 

 

Décembre 2021

 

 

L’édition originale des Bellezas del Alto Aragon (1913) : le rare exemplaire du Comte de Saint-Saud

Le 9 décembre 2021, l’Hôtel des Ventes de Draguignan (Commissaire-priseur Maître Grossetti), mettait en vente, dans un vaste ensemble de livres divers en lot ou en cartons, une quinzaine d’ouvrages ayant appartenu au Comte Aymard Arlaud de Saint-Saud. Les thèmes des ouvrages étaient variés, ils possédaient tous l’une de la vingtaine de marques du Comte de Saint-Saud : fers aux armes, ex-libris, etc…

Parmi ces titres, un seul était pyrénéiste : l’édition originale des Bellezas del Alto Aragon de Lucien Briet, dans une modeste reliure demi-percaline à la bradel enrichie d'une lettre d’envoi de l’ouvrage à Saint-Saud. Est-il nécessaire de préciser que l’estimation initiale de l’exemplaire, inférieure à 100 euros, fut pulvérisée : l’ouvrage fut adjugé à 4 100 euros, soit 5 002 euros avec les frais ! C’est le second exemplaire répertorié dans une bibliothèque privée française.

           

Cette rarissime édition originale était accompagnée d’une lettre de Enrique Gistau Gabas qui offrait l’ouvrage au distinguido Señor Conde de Saint-Saud, à l’instigation de leur ami commun Manuel Conrotte, l’un des traducteurs de Briet. Cet envoi est fort intéressant, car Enrique Gistau Casbas, important personnage de la vie politique sociale et culturelle de Boltaña, fut un ami proche et un soutien de Lucien Briet. Il était avocat, correspondant du Crédit Lyonnais à Boltaña, correspondant du Diario de Huesca, propriétaire du commerce Hijos de Ramon Lascorz qui vendait les cartes postales de Briet ; à partir de mars 1907 il fut élu député à la Diputación Provincial de Huesca, dont il deviendra plus tard le Vice-Président. Son ex-libris était constitué par un timbre humide que l'on retrouvera dans l'ouvrage à paraitre sur les ex-libris des bibliothèques pyrénéennes.

                     

C’est à son initiative et grâce à son influence que la Diputacion décida de faire imprimer les Bellezas del Alto Aragon chez Justo Martinez à Huesca ; l’ouvrage tiré à 500 exemplaires fut largement distribué dans les institutions de la province et à des personnages importants ; s’il faut en croire le Diario de Huesca des 8 et 31 janvier 1913, il était appelé à recevoir un accueil très favorable dans les librairies d’Aragon. Malgré son tirage important, cette édition publiée à la veille de la première Guerre mondiale est aujourd’hui de toute rareté ; comme nous l’avons dit plus haut, on en connait un seul autre exemplaire dans une collection privée,  dans les collections publiques françaises seul le Musée Pyrénéen possède cette édition originale. Le Worldcat en localise un seul exemplaire : à la Biblioteca AECID de Madrid.

 

 

Novembre 2021

 

 

Archibald Robertson : les premières gravures sur les Pyrénées de la collection de Lord Derby

Les premières gravures parues sur les Pyrénées constituent une série de six très rares aquatintes gravées par Archibald Robertson et publiées à Londres de 1783 à 1787, elles font partie des 12 planches de la Short Descriptive Account of the Pyrenean Part of Bigorre…. On en connait seulement deux séries complètes : l’une au British Museum, l’autre dans une collection privée, cette dernière série, qui appartint initialement au 14e comte de Derby, est en fait un unicum : c’est le seul exemplaire qui possède les pages de texte ; on peut le consulter dans l’Exposition Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes. Dans le vaste monde des bibliothèques, la Austrian National Library possède quatre de ces planches, Pierre Caillau-Lamicq en a possédé cinq dont quatre sur les Pyrénées, Hubert Dupont a possédé quatre planches pyrénéennes.

           

Si nous reparlons de ce rarissime album aujourd’hui, c’est que vient d’être découverte une fort intéressante lettre qui complète l’itinéraire suivi par cet unicum pendant plus de deux siècles. Dès sa parution il entra dans la prestigieuse bibliothèque de Smith-Stanley (1799-1869), 14e comte de Derby, homme d’état britannique, chevalier de l’Ordre de la Jarretière, Grand-Croix de l’Ordre de St-Michel et St-Georges, trois fois Premier Ministre, leader du parti conservateur, Chief Secretary pour l’Irlande, Secretary of State for the Colonies. Conservé dans la Bibliothèque des Comtes de Derby au château de Knowsley Park, il se transmit de génération en génération jusqu’à sa vente aux enchères par Christie’s, Manson et Woods à Londres. Le catalogue de la vente du 19 octobre 1953 le décrivait ainsi [page 47, N° 259] : Robertson (A.) : Series of Seventeen Aquatint Views in the Pyranees [sic] in black or sepia. Large oblong in folio. Half morocco. London, 1783. On le retrouve ensuite dans la collection du bibliophile Lourdais Jean Senmartin dont il constituait le fleuron.

           

Dans ce pédigrée prestigieux manquait un maillon : quand et comment l’ouvrage était-il passé de la vente Christies à la Bibliothèque de Jean Senmartin à Lourdes ? Ce manque vient d’être comblé par une lettre du 15 mars 1955 provenant de la librairie britannique d’origine française : Mme J. Dupont et Fils, 68 Lincoln Road, London. Cette lettre est adressée à Maître J. Senmartin, Lourdes, voilà ce qu’écrivait Mme Dupont :[…] Je me permets toutefois de vous signaler l’ouvrage suivant qui est de toute rareté : Roberston (A.) Short Descriptive Account of the Pyreneen [sic] Part of Bigorre…Texte Français/Anglais avec description des 8 premières gravures […] Le texte des 4 dernières vues n’a vraisemblablement jamais paru […]. Certainement l’un des plus rares Pyrenaica qui soit, conclut avec justesse la lettre.

Il est fort probable que ce fut Mme Dupont qui acheta l’ouvrage à la vente Christies ; comme le font beaucoup de libraires, elle le garda quelque temps avant de le mettre en vente. On peut donc maintenant suivre sans interruption l’itinéraire de cet exemplaire sur plus de 230 ans : (i) bibliothèque du 14e comte de Derby – (ii, iii, iv, v) transmission familiale ininterrompue pendant quatre générations (15e, 16e, 17e et 18e comtes de Derby) – (vi) 19 octobre 1953, vente aux enchères à Londres (Christies) – (vii) acheté par la Librairie londonienne de Mme J. Dupont – (viii) 1955, entré dans la bibliothèque de J. Senmartin – (ix) 1993, entré dans la bibliothèque du chanoine Doazan – (x) août 2000, entré dans une autre bibliothèque pyrénéenne.

 

 

Octobre 2021

 

 

A paraitre : un répertoire des ex-libris pyrénéens par Jacques Labarère (2 volumes in-8°)

Les lecteurs des Actualités du Bibliophile et des Expositions virtuelles (Henry Russell ou Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes), ont souvent manifesté leur intérêt pour les nombreux ex-libris pyrénéens qui y sont présentés. Nombreux sont les bibliophiles qui ont constitué de petits dossiers à partir du téléchargement de ces images d’ex-libris et des notices sur leurs propriétaires ; nous encourageons vivement nos membres à le faire, car ils permettent d’ores et déjà de réunir un ensemble important de données.

Dossiers réalisés à titre privé bien entendu, car, est-il nécessaire de le rappeler ? images et textes du site des Amis du Livre Pyrénéen sont protégés par un copyright.

             

Les ex-libris présentés dans différentes pages de ce site internet, ne représentent qu’une très faible partie de la collection d’ex-libris constituée au cours d’une riche carrière de bibliophile par Jacques Labarère, dont les Amis du Livre pyrénéen, vont publier un ouvrage réunissant les quelques 1200 ex-libris pyrénéens de sa collection. Ce sera d’ailleurs, grâce à la récente découverte de papiers familiaux de quelques grands collectionneurs du siècle passé, le moment d’amener des précisions ou de corriger quelques approximations qui se sont parfois glissées dans ces chroniques. Ces quelques 1200 ex-libris avec les notices correspondantes représentent un nombre important de données dont la quantité excèdera de beaucoup le contenu d’un seul volume.

                            

Le manuscrit de Jacques Labarère sur les Ex-libris pyrénéens devrait être remis à l’imprimeur d’ici à quelques semaines pour être publié sur beau papier, en deux gros volumes qui seront réalisés avec le soin habituel que les Amis du Livre Pyrénéen apportent à leurs publications. Nous en reparlerons au fur et à mesure des différentes étapes de la réalisation.

 

 

Le 22 octobre, vente de livres sur les Pyrénées et le Sud-Ouest à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

Le 22 octobre 2021 à 14 h 30 un très important ensemble d’ouvrages pyrénéens sera vendu à l’Hôtel des Ventes Henri Adam, 22 rue du Docteur Roux à Tarbes. Le catalogue intitulé Pyrénées - Histoire - Bibliothèque Occitane - Autographes - Manuscrits comprend 363 lots, tous concernant la région pyrénéenne : histoire locale, documentation, littérature, manuscrits, etc... principalement centrés sur le Béarn et la Bigorre. De nombreux lots du catalogue comportent plusieurs ouvrages, aussi lces 363 lots ne donnent-ils qu’une faible idée de l’importance de cet ensemble de plus de 2000 ouvrages qui passeront en vente le vendredi 22 octobre.

             

Cette bibliothèque, dans laquelle on trouvera de nombreux livres reliés par Dresseyre, constituera la dernière des ventes issues des riches collections d’un libraire-expert maintenant retraité, lequel, des décennies durant, anima la vie bibliophilique des Pyrénées. Tous les bibliophiles se rappellent les catalogues que ce successeur de Madame Roth, laquelle avait créé la Librairie Rivarès à Pau, rédigea avec une remarquable intelligence et une grande érudition ; ils sont aujourd’hui des documents précieux que conservent soigneusement les bibliophiles. Nombre d’entre eux figurent d’ailleurs dans les lots de cette vente.

A noter que l’énorme lot N° 226 de ce catalogue comprend toute une Bibliothèque Occitane : livres en langue gasconne et provençale, de linguistique, de bibliographie, sur les us et coutumes, etc…, ainsi qu’une réunion unique de manuscrits sur les mêmes thèmes et un important fond d’archives provenant de Philadelphe de Gerde.

Les précédentes ventes (Tarbes, Bordeaux) de la collection de ce libraire-expert d’exception qui s’est maintenant orienté vers d’autres passions, avaient concerné plus particulièrement le pyrénéisme ; nombre de bibliophiles y ont trouvé avec bonheur des textes rares qui ont enrichi leurs collections.

 

 

Septembre 2021

 

 

Un volumineux ouvrage pyrénéen de poésie : Ecos de las Montañas, de José Zorrilla (Barcelona, 1868)

Le 11 septembre 2021, est passé en vente à l’Hôtel Drouot, la première édition d’un gros ouvrage de poésie peu connu concernant les Pyrénées, il s’agit de : Ecos de las Montañas. Leyendas históricas. Dibujos del eminente artista Gustavo Doré, abiertos en acero por los mas acreditados grabadores ingleses. Leyenda primera El Castillo de Waifro, por D. José Zorrilla. L’ouvrage a été édité en 1868 à Barcelone par Montaner y Simón et imprimé, toujours à Barcelone, par l’Imprimerie de Narciso Ramirez y Ca.

Les Pyrénées, sont très présentes, évoquées fréquemment tout au long de l’ouvrage. L’Introduction est un chant romantique très beau dédié aux Pyrénées et aux légendes ; la majeure partie des Légendes qui la suivent sont d’inspiration pyrénéenne. Le Tome I contient le début du Castillo de Waifro, le Tome II contient la fin du Castillo de Waifro [pp. 6-146], La Fe de Carlos el Calvo. Leyenda histórica (epilogo de la del Castillo de Waifro) [pp. 147-184] et Los encantos de Merlín, Cuento [paginé de 1 à 48].

                    

La collation de ce grand in-folio (43,5 x 30,5 cm) est la suivante : Tome I, XVI pp. [f.t., t., Introducción], 193 pp., 1 f.impr.n.ch. [Pauta para la colocación de las laminas de la Primera Parte], front. et 15 pl. h.-t. ; Tome II 184 pp. [dont f.t. et t.], front. et 12 pl. h.-t., 48 pp., front. et 7 pl. h.-t. 1 f.impr.n.ch. [Pauta para la colocación de las laminas de la Segunda Parte], VI pp. [Lista de los Sres. Suscritores]. La reliure est une reliure éditeur avec quatre gros cabochons d’ivoire aux angles des plats, nous dirons qu’elle est typiquement espagnole. Il s’agit ici du premier ouvrage illustré par Gustave Doré qui ait été publiée par Montaner et Simon, dans une édition luxueuse qui fut très vite épuisée. Les caractères utilisés étaient le Great Primer de l’entreprise Miller and Richard.

                                                                

Il faut noter que les 36 illustrations de Doré avaient été réalisées initialement pour illustrer Idylls of the King de Tennyson, aussi Zorrilla a parfois dû adapter… son texte aux illustrations ! alors que c’est généralement l’inverse. La plupart des gravures sont accompagnées d’un feuillet portant un court texte et la référence de la page, A noter que la Table ne signale pas la totalité des gravures. En 1894, Montaner y Simón publièrent une nouvelle édition plus populaire dans laquelle les illustrations de Doré sont de taille réduite et d’assez mauvaise qualité.

Ce texte eut de nombreuses éditions : 1868 [édition originale dont il est question ici], 1873, 1878 [Montevideo, Imprenta de La Reforma], 1894 [gr. in-4°, Montaner y Simón, XVI + 446 pp.], ca. 1940 [gr. in-4°, Montaner y Simón, 446 pp.], ca. 1943 [gr. in-4°, Librería Santarén y el Ayuntamiento de Valladolid : texte sur 2 colonnes, papier Bible], 2007 et 2011 [Extramuros Edición : fac-similé de l’édition de 1894].

Si ces Ecos de las Montañas sont bien connus des hispanisants, il n’en va pas de même pour les bibliophiles français, en effet Henri Leblanc à la page 373 de son Catalogue de l’œuvre complet de Gustave Doré (Paris Ch. Bosse, 1931) ne signale que la deuxième édition publiée par Montaner y Simon (1894), il n’a pas eu connaissance de l’édition originale de 1868 pourtant de qualité très supérieure à celle de la deuxième édition dont il écrit avec justesse que l’illustration y est réduite par un procédé photographique qui a détruit les qualités des belles gravures de lédition anglaise.C'est la raison pour laquelle il faut préférer, et de très loin, l'édition originale de 1868.

 

 

Août 2021

 

 

Les reliures à la Bradel réalisées par Ad. Lavaux pour le Chanoine Doazan

Il y a quelques temps, est passé en vente l’un des rares exemplaires en circulation de ces reliures à la Bradel en papier Evette ou plus exactement Evette et Germain caractéristiques de la collection du Chanoine Doazan. Dans l’armoire bibliothèque de son bureau de l’Hôpital Saint-Fray, le raffiné bibliophile qu’était le chanoine Doazan avait consacré toute une étagère aux quelques 70 reliures à la bradel, habillées de papier Evette, qu’il avait faites réaliser par le relieur parisien Adrien Lavaux sur des plaquettes et petits guides pyrénéens. La majorité avaint le titre en long appliqué directement en lettres dorées au dos des reliures ; dans quelques cas, lorsque l’épaisseur de l’ouvrage le permettait, le titre était appliqué horizontalement avec quelques filets.

                         

Adrien Lavaux avait son atelier de reliure Le Mors Doré, à Paris, au numéro 16 de la place Dauphine sur l’île de la Cité ; en 1937, il avait succédé à son père prénommé lui-aussi Adrien, qui fut contremaître chez les célèbres relieurs Durvand puis Petitot. Après quelques tentatives et pas toujours réussies, de reliures plutôt rustiques exécutées dans des couvents des Hautes-Pyrénées, le chanoine Doazan fit relier ses livres à Paris chez Adrien Lavaux. Il affectionnait tout particulièrement les reliures en plein papier Evette, de différentes couleurs : rouge essentiellement, mais aussi brun, vert bouteille, vert émeraude et plus rarement noir.

             

Seuls quelques rares exemplaires de ces reliures sont en circulation car, lorsqu’il vendit sa bibliothèque, il céda la presque totalité de ses reliures en plein papier Evette, une soixantaine environ, à un bibliophile de ses amis qui les appréciait particulièrement et continua à faire exécuter ce type de reliure par le collaborateur puis successeur de Lavaux : Didier Montécot, jusqu’à épuisement du stock de papier constitué par Adrien Lavaux. Cependant, son successeur, écumant les vieux stocks de papier de ses collègues relieurs parisiens, put leur racheter les quelques feuilles de papier Evette qu’ils pouvaient avoir et continuer ainsi réaliser des nouvelles reliures jusqu’en 2003 date de l’épuisement, hélas irrémédiable, de ce dernier stock.

Les deux maitres relieurs du Mors Doré signaient en général leurs reliures, mais pas toujours. Ls reliures de D. Montécot se distinguent de celles d'Ad. Lavaux, par des gouttières plus profondes et des dos moins larges.

                                      

La maison qui fabriquait ce papier fut fondée en 1802. Elle fut reprise par Eugène Vacquerel puis totalement transformée en 1881 par la construction d’une usine à Aubervilliers pour la fabrication mécanique du papier de fantaisie et du carton. E. Vacquerel s’associa à ses gendres, Armand Evette et Gaston Germain qui lui succédèrent en 1891. En 1925 l’usine fut reprise par les petits enfants du fondateur et prit le nom de Evette, Germain et Cie, elle se spécialisa dans la fabrication des papiers destinés aux impressions de luxe et de papiers de fantaisie pour cartonnages de luxe, en particulier, pour l'industrie florissante de la parfumerie.

En effet, ce papier utilisé pour la reliure, était initialement destiné à recouvrir des cartonnages de parfumerie de luxe, comme il possédait la caractéristique d’être teinté dans la masse, il fut aussi utilisé pour la reliure. Sa fabrication s’arrêta il y a quelques 70 ans, et il semble aujourd’hui totalement épuisé ; les relieurs qui exécutaient ces reliures sont soit décédé (A. Lavaux) soit retraité (D. Montecot), aussi il semble peu probable d’en voir surgir de nouveaux exemplaires.

 

 

Juillet 2021

 

 

Deux partitions de musique sur Cauterets : valses pour piano 1876 et 1878

Les pièces de musique consacrées aux Pyrénées en tant que montagnes, ne sont pas très nombreuses ; les plus célèbres, qui n’ont pas échappé à Beraldi, sont de la fin du XIXe siècle. L’une est LA MALADETTA, Ballet en deux actes et quatre tableaux, D'après une Légende gasconne par Pierre Gailhard, Musique de Paul Vidal, dont l’'action est censée se dérouler dans les Pyrénées espagnoles à la fin du XVIIIe siècle ; elle fut présentée pour la première fois à Paris, le 24 février 1893. H. Beraldi fait de l’humour lorsqu’il écrit à propos des danses : entre des épisodes du pas de la cruche et de danses de gitanos… L’autre, sur un poème de Emile Zola mis en musique par Alfred Bruneau est MESSIDOR, Drame Lyrique en Quatre Actes et Cinq Tableaux, dont l’action se situe dans la vallée de Bethmale. Messidor a été représenté pour la première fois à Paris, sur la scène de l’Académie Nationale de Musique, le 15 février 1897.

                       

Les deux partitions qui sont passées en vente ces derniers temps sont des valses plus précoces, éditées en 1876 et 1878. Ces grandes pièces de musique de 4 pages chacune, de format in-folio, sont intéressantes car leurs premières pages sont illustrées de fort belles compositions lithographiées. Les deux sont des valses de salon pour piano composées par Edouard Marçais, éditées à Paris par Benoit Aîné, au 31 Rue de Meslay.

La plus ancienne est Le Lac de Gaube (Souvenir de Cauterets). Valse de Salon Pour Piano par Edouard Marçais (1876), illustrée d’une belle lithographie signée Louis Denis, représentant le Lac de Gaube avec des personnages et le Vignemale en toile de fond. Cette valse est dédiée à la toute jeune Mademoiselle Hélène Latapie (1866-1949), fille du pharmacien de Cauterets, laquelle épousa en 1883 Adolphe Pédebidou (1854-1925), médecin de Cauterets, qui se lança très vite en politique et devint plus tard député, sénateur puis Président du Conseil Général des Hautes-Pyrénées.

                   

L’autre pièce, de deux ans plus tardive est consacrée à un évènement notable de Cauterets : Souvenir de Cauterets. Meillon-Hôtel. Valse Poétique Composée à l’occasion de l’Ouverture du Grand Hôtel d’Angleterre (Le 1er Mai 1878) par Edouard Marçais (1878), elle est dédiée A Madame A. Meillon. La dédicataire est Albertine Senn (1840-1918) qui, en 1861, épousa Alfred Meillon (1833-1911), constructeur et propriétaire du Grand Hôtel d’Angleterre dont il est question ici. C’est en 1862 que leur est né un fils : Alphonse, le célèbre pyrénéiste.

Le Catalogue collectif de France et le WorldCat ne localisent ces partitions qu’à la Bibliothèque nationale de France, c'est dire leur rareté ; le dessin représentant le Grand Hôtel d’Angleterre a été reproduit, isolé de la page d'origine,  dans la revue Pyrénées [1988, N° 153, p. 38].

 

 

Juin 2021

 

 

Un rare ouvrage vendu aux enchères à Bruxelles le 18 juin 2021

Le 18 juin 2021, la société de ventes aux enchères de Bruxelles, Arenberg Auction, a mis aux enchères dans sa vente de Manuscrits, Atlas et Livres Rares un ouvrage fort rare intitulé : Le vallon aérien, ou Relation du voyage d'un aéronaute dans un pays inconnu jusqu'à présent; suivie de l'histoire de ses habitans et de la description de leurs mœurs, publié par Jean Baptiste Losneron de Launay, chez Chamerot en 1810.

                                                             

Cet in-12 de VIII + 325 pages relate la découverte utopique, par M. de Montagnac, lors d’une ascension en ballon dans les Pyrénées, d’une communauté huguenote retirée du monde après la révocation de l’Edit de Nantes et vivant dans un vallon inaccessible. Le bonheur de cette communauté contraste avec les tourments de l'histoire. L’utopie du Vallon aérien est restée célèbre, Gaston Tissandier la qualifie de fiction ingénieuse et pleine d’intérêt. Mosneron (1738-1830), protestant et chef d’une des plus importantes maisons de commerce de Nantes, fut député à la Constituante et lutta contre l’esclavage ; après 1800, il vint à Bagnères-de-Luchon pour des cures thermales, il s’y remaria et s’installa ensuite à Saint-Gaudens où il mourut. François de Gain de Montagnac, qui est censé avoir "découvert" ce vallon utopique,  fut évêque de Tarbes de 1782 à 1801.

L'exemplaire vendu à Bruxelles, relié en basane racinée moderne, dos lisse orné d'aérostats et filets dorés avec étiquette de maroquin rouge fut adjugé pour 160 € (soit 200 € avec les frais), est fort rare ; dans les collections publiques françaises le CcFr en localise deux exemplaires à la BnF ; deux autres exemplaires seulement sont répertoriés au WorldCat : un à la Hofstra University Library (Hempstead, NY, U.S.A.), un au Massachusetts Institute of Technology Libraries (Cambridge, MA, U.S.A.). Inutile de préciser que le prix d’adjudication était bien faible et que l'acquéreur a fait une bonne affaire.

On peut lire à ce sujet un compte rendu dans le Mercure de France [1810, Tome IV, pp. 347-357] ou Monglond : La France révolutionnaire [VIII, 1199], ou encore G. Tissandier : Bibliographie aéronautique [p. 49] et J. Castonguay-Bélanger : Les écarts de l'imagination : Pratiques et représentations de la science dans le roman au tournant des Lumières [Montréal, 2008, pp. 221-289].

 

 

Mai 2021

 

 

Vente de la Bibliothèque cynégétique Jean-Pierre Lemanissier à Paris

Depuis quelques années, de nombreuses bibliothèques cynégétiques sont passées en vente aux enchères à Paris, nous en avons rendu compte en leur moment dans ces Actualités. Il est bien connu maintenant que le thème bibliophilique sur la chasse renferme de nombreux titres pyrénéens, souvent rares ou même très rares. La Bibliothèque cynégétique Jean-Pierre Lemanissier, vendue par Alde les 26 et 27 mai 2021, en possédait elle aussi son lot.

                                

Nous donnons ici quelques prix atteints lors de cette vente, augmentés des frais d’adjudication : La chasse au fusil de Magné de Marolles, bien complet des Suppléments, relié en demi-basane (437 €) ; la rare Chasse à la palombe dans le Bazadais, brochée (250 €) ; la Chasse Landaise de Botet de Lacaze, reliée en demi-chagrin (150 €) ; le rare A propos de chasses à l’isard, à l’ours et au sanglier de A. Fouquier, relié en demi-chagrin époque (562 €) ; La chasse aux petits oiseaux dans le Sud-Ouest de Georges Caule, brochée avec envoi de l’auteur (250 €) ; les Notes sur la Chasse dans l’Agenais de Georges Tholin, relié en pleine percaline verte par Lobstein-Laurenchet (437 euros) ; un petit lot composé de deux plaquettes du Comte de Bouillé : L’ours dans les Basses-Pyrénées et Quelques lacs des Pyrénées, chasse et pêche (500 €). Tous ces ouvrages possédaient l’ex-libris en couleurs de J.-P. Lemanissier.

Signalons aussi, que quelques jours après, le 3 juin, le rare album de Marc et Duruy : Croquis de Chasse, Le Drag de Pau, relié en pleine percaline rouge éditeur, complet des 14 planches, s’est vendu à Drouot pour la somme respectable de 2860 €. Toujours dans le courant cette année 2021, à l’automne, il y aura à Paris trois autres grandes ventes de bibliothèques cynégétiques, nous en reparlerons alors.

 

 

Avril 2021

 

 

Les Discours et Eloges de Ramond de Cabonnières (1827)

Le mois dernier est passé en vente un manuscrit des Leçons de botanique dictées à Tarbes en février 1797 et mois suivant par Mr. Ramond, provenant de la prestigieuse collection Barante. Ce très intéressant texte, avec notamment des renseignements sur les plantes du département des Hautes-Pyrénées, souligne l’un des aspects de la carrière de Ramond qui fut aussi un botaniste averti. Après son décès, les grands scientifiques de l’époque : Cuvier, Brongniart, de Mirbel prononcèrent ses éloges dont il existe de rares tirés à part.

Est moins connu le Discours prononcé à l’Académie Royale de Médecine, par Jean Baptiste Nacquart (1780-1853), médecin et aussi ami de Balzac : Discours prononcé sur la tombe De M. le Baron Louis-François-Elisabeth Ramond, Associé Libre de l’Académie, Membre de l’Académie des Sciences, etc. Le 16 mai 1827, au Nom de l’Académie [4 pp.], c’est pourtant le discours qui fait, proportionnellement, le plus de place aux écrits montagnards de Ramond : sa traduction des Lettres de Coxe, les Observations sur les Pyrénées, le Voyage au Mont Perdu.

                     

Le texte plus célèbre est l’Eloge prononcé par le baron Cuvier, qui était alors Secrétaire perpétuel de l’Académie Royale des Sciences : Eloge historique de Louis-François-Elisabeth Baron Ramond, Conseiller d'Etat honoraire, Commandeur de la Légion-d'honneur, chevalier de Saint-Michel, membre de l'Académie des Sciences, de l'Académie de Médecine et de plusieurs autres Sociétés savantes [27 pp.]. Cet Eloge fut repris en 1861 dans la seconde édition du Recueil des éloges historiques de Cuvier [tome III, pp. 51-81] ; c’est de très loin, le plus complet et le plus fouillé des Eloges et Discours sur Ramond.

                        

Le troisième document, consacré aux Funérailles de M. le Baron Ramond, a été publié par l’Académie Royale des Sciences et pour ces discours aussi, il existe un tiré à part. Le texte débute ainsi : Le 16 mai 1827 ont eu lieu les Funérailles de M. le Baron Ramond (Louis-François-Elisabeth), Membre de l'Académie Royale des Sciences. M. Brongniart, Président de l'Académie, et M. de Mirbel, Membre de l'Académie, ont prononcé les discours suivants... Le discours de Brongniart occupe les pages 1-4, et celui de C. F. Brisseau de Mirbel les pages 5-6.

Cet ensemble de textes est de toute rareté, pour réunir les photographies illustrant cette notice nous avons fait appel à plusieurs (riches) collections privées car aucune ne réunit ces trois tirés à part, il en va de même pour les collections publiques.

 

 

Mars 2021

 

 

Plusieurs ventes d’ouvrages pyrénéens au mois de mars (Toulouse, Biarritz, Bordeaux)

Ce mois de mars 2021, verra de nombreuses ventes aux enchères d’ouvrages pyrénéens. Nous avons déjà signalé dans la chronique précédente, la vente de Toulouse qui aura lieu le 3 mars. Ensuite, le 9 mars à Biarritz, la SVV Biarritz-Enchères dispersera une centaine de lots de régionalisme : Pyrénées, Béarn, Landes, Gascogne et Pays Basque, beaucoup de lots comprenant plusieurs ouvrages ; cette vente aura lieu à huis clos et les enchères se feront sur le Live ou par téléphone, les frais seront de 26,4 % TTC, l’expert est Michel Convert.

Le 11 mars, à l’Hôtel des Ventes Bordeaux Sainte-Croix, 12 rue Peyronnet à Bordeaux, une importante vente intitulée Livres et Matériels de Pêche, Gastronomie, dispersera les Collections de deux passionnés du Sud-Ouest ; dans les 258 lots concernant les livres, les amateurs trouveront des ouvrages sur les Pyrénées et le Sud-Ouest.

         

Les 13 et 14 mars, toujours dans la même maison de ventes bordelaises, auront lieu deux ventes consacrées à la tauromachie, sur les 700 lots de ces ventes de nombreux ouvrages concernent le régionalisme pyrénéen. Pour ces trois ventes bordelaises les amateurs pourront être présents physiquement dans le respect des normes sanitaires ou bien enchérir par Live ou par téléphone, l’expert est Michel Convert et les frais seront de 23 % TTC.

Enfin, le 25 mars, aura lieu à Clermont Ferrand, la troisième partie de la vente de la Bibliothèque du Baron de Barante effectuée par la S.A.R.L. Vassy et Jalenques, le catalogue est rédigé par les experts spécialisés Gérard Oberlé et Tristan Pimpaneau de la célèbre librairie du Manoir de Pron. Parmi de fort beaux exemplaires, signalons aux bibliophiles pyrénéens deux lots concernant Ramond de Carbonnières. Les frais seront de 26,4 %.

 

 

Février 2021

 

 

Des ouvrages du baron Marc de Lassus en vente à Toulouse le 4 Mars 2021

Le 4 mars prochain, la Maison de Vente aux Enchères Suduca dispersera un bel ensemble d’ouvrages du baron Marc de Lassus à la Salle des ventes située au 2, rue de Languedoc à Toulouse, l’expert étant le Libraire toulousain bien connu Eric Castéran.

Cette vente, que l’on pourra suivre en Live ne comportera que 65 numéros provenant en majorité (ou en totalité) de la bibliothèque d’un érudit commingeois, auteur de plusieurs ouvrages sur le Comminges publiés dans la seconde moitié du XIXe siècle : Jean Pierre Marie Morel, dont ils portent le bel et complexe ex-libris reproduit ci-dessous à côté d'un rare portrait avant la lettre de Marc de Lassus.

                                              

Dans cet ensemble, nous signalerons plus particulièrement les rares ouvrages du baron Marc de Lassus, à tirages très limités, tous numérotés à la presse : Une Ascension Manquée dans une reliure de l’époque de demi-maroquin rouge à coins, dos orné, tête dorée, tirée à 50 exemplaires en 1856 ; Les Deviz Commingeois publiés sous le pseudonyme transparent de Marcuz en 1869, avec un envoi autographe de l’auteur, relié en demi-chagrin vert-bronze à coins, dos à nerfs orné, tête dorée, tiré à 25 exemplaires ; l’Oraison funèbre de Messire Marc-François de Lassus, seigneur de Camon, publié en 1862, tirée à 100 exemplaires numérotés.

Sur le site Interenchères, les photos permettront de se rendre compte de l’état des ouvrages ; à noter que pour Les Deviz Commingeois, le descriptif ne signale pas les gravures hors-texte. A remarquer aussi dans cette vente, les rares Lettres inédites de M. Ramond… adressées à M. Lacassagne, publiées à Toulouse en 1834, reliées avec Un Voyage d’artiste de Clausade et Malbos [Toulouse, 1835], ou encore les Grandes Ascensions des Pyrénées d’une mer à l’autre de Henry Russell. Les frais en sus des enchères seront de 22 % TTC.

 

 

Janvier 2021

 

 

Jean Arlaud en costume thibétain (10 juillet 1937), une photo retouchée.

Dans son numéro 27 d’avril 1939, le Bulletin Trimestriel de la Section du Sud-Ouest du C.A.F., publiait à la page 72, une photographie intitulée Le Docteur J. Arlaud, en costume de Lama thibétain. Cette photographie avait été prise le 10 Juillet 1937, par G. Wagner, ingénieur des Arts et Manufactures, administrateur de la Section du Sud-Ouest, lors de l’inauguration du nouveau refuge d’Espingo, dans la vallée du Larboust, refuge qui donne accès aux hauts sommets du Luchonnais.

                   

Rappelons que le premier refuge d’Espingo fut construit entre 1923 et 1925 à l’initiative du CA.F. de Toulouse. Dix ans après, pendant l’hiver 1934-35, il fut détruit par une avalanche ; le nouveau refuge fut reconstruit et inauguré en 1937. Il est géré par la section du C.A.F. de Toulouse. Sur la photographie parue dans le Bulletin du Sud-Ouest, dans le tiers inférieur de la robe de Lama portée par Jean Arlaud, on distingue une bande rectangulaire plus claire semblant indiquer une retouche, un examen plus attentif montre d’autres retouches discrètes.

                   

Nous avons retrouvé la photographie argentique originale, de dimensions 18 x 13 cm, non seulement la photo avait bien été retouchée : une table pliante métallique qui empiétait sur la robe avait été effacée, mais le cadrage avait éliminé le personnage qui posait avait Jean Arlaud. Ce personnage était Charles Cadart, Président de la Section du Sud-Ouest du Club Alpin Français, directeur de la Société Générale Bordeaux, Vice-président de la Société Bibliophiles de Guyenne, grand bibliophile pyrénéiste qui réunit une fort belle bibliothèque et un riche ensemble de documentation pyrénéistes.

Au dos de la photo, une première écriture, celle de Charles Cadart, identifie le sujet ; la légende écrite au crayon, qui fut ensuite reprise à l’identique dans le Bulletin du C.A.F., semble montrer que ce fut Cadart lui-même qui fournit la photographie et qui probablement ne souhaita pas figurer sur la reproduction. La mention au-dessous [A Gauche Mr Cadart (Président de la section du S. O. du C.A.F.)] est de la main de Hubert Dupont, autre bibliophile bordelais qui fit l’acquisition de la bibliothèque et des documents de Charles Cadart.

 

 

Maurice Barrès à Pau, la Bibliothèque de Latrille de Lorencez ancien propriétaire du château de Laas

Les relations de Maurice Barrès avec la ville Pau furent évoquées après ses obsèques dans une plaquette tirée à 200 exemplaires, imprimée par J. Empérauger pour la Collection Fébus : Maurice Barrès à Pau, 11 Décembre 1926. En effet, en 1911, Maurice Barrès avait fait un séjour à Pau en compagnie de sa femme et de son fils Philippe, ce séjour fit une profonde impression sur Barrès et lui inspira un chapitre intitulé Souvenir de Pau en Béarn dans son célèbre ouvrage Amori et Dolori Sacrum.

               

Un intéressant exemplaire d’origine paloise, de l’édition originale de Amori et Dolori Sacrum (1902) vient de passer en vente, il est relié en plein vélin à recouvrement aux armes des Latrille de Lorencez, avec le monogramme L.L. couronné en queue de dos, la reliure est signée de Thierry successeur de Petit-Simier. Latrille de Lorencez est une famille de militaires originaire de Pau. Ses membres les plus connus sont le général Guillaume Latrille de Lorencez (1772-1855), baron (1808) puis comte (1813) de l'Empire, né à Pau et son fils Ferdinand Latrille de Lorencez (1814-1892), propriétaire du château de Laàs (Pyrénées-Atlantiques) où il décéda. Ils avaient réuni une très importante bibliothèque qui fut enrichie par le fils de Ferdinand : Etienne Latrille (1864-1916) comte de Lorencez, lequel fit graver par Agry un ex-libris à ses armes, de dimensions 45 x 70 mm.

Le palois Guillaume Latrille s’engagea au 2e bataillon de volontaires des Basses-Pyrénées le 12 septembre 1791, il participa à de nombreuses batailles napoléoniennes : Ulm, Austerlitz, Iena, Eylau ; son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile. Son fils Ferdinand commanda la division militaire de Pau, participa à la guerre de Crimée puis à l’expédition du Mexique ; en 1856 il avait épousé Caroline Lloret à Méritein (Pyrénées-Atlantiques), c’est la raison pour laquelle la mairie de ce village lui consacra une exposition en 2014.

                                                             

Le fer des armes figurant sur les deux plats de la reliure, dont nous donnons la reproduction, fut vendu à Drouot le 2 juin 2010 lors de la dispersion de l’atelier de Simier ; les armoiries [coupé au 1 : parti d’azur à une épée haute d’argent en pal et de gueules au chevron d’or ; au 2 : d’argent au lion léopardé d’or] sont dans un écu ovale inséré dans un cartouche baroque, la croix de la Légion d'honneur en abîme, posé sur huit drapeaux et sommé d'une couronne comtale [Lot N° 169].

Ce fer, réalisé pour le général Guillaume Latrille, a été utilisé ensuite pour les ouvrages de la Bibliothèque familiale par son fils Ferdinand, puis par son petit-fils Etienne, c’est la raison pour laquelle on le retrouve sur cet ouvrage édité en 1903. Nous ne savons dans quelles conditions cette bibliothèque fut dispersée mais il faut souligner que la provenance Latrille de Lorencez est rare.

 

 

Décembre 2020

 

 

Une très rare plaquette sur l’Andorre parue à Rouen en 1889

Les ouvrages sur l’Andorre sont des plus recherchés et ont été répertoriés par de nombreux biliographes. Nous signalons ici une très rare plaquette, inconnue des bibliographies sur l’Andorre, et dont on ne trouve aucun exemplaire répertorié ni au Catalogue collectif de France, ni au Worldcat. Il s’agit de : Une excursion au Val d’Andorre par le Dr. Brunon, tiré à part du Bulletin de la Société normande de Géographie, publiée à Rouen, Imprimerie de Espérance Gagniard, en 1889.

                         

Cette paquette de 21 pages au format gr. in-8°carré, est le texte d’une conférence relatant un voyage de neuf jours en Andorre fait à cheval par le Dr. Brunon et deux de ses amis catalans, MM. Vernis (de Bourgmadame) et Lafabrègue (de Prades). Le voyage débute à Bourgmadame, passe par Bellver, Montella, Puente-de-Bar, pour arriver le premier soir à la plaine d’Urgell où les excursionnistes logent à la fonda Llabrette. Le lendemain ils partent pour San-Julia-de-Loria puis pour Andorre-la-Vieille ; après une nuit dans une posada ils rendent visite au Président de la République d’Andorre qui leur fait visiter le « palais des vallées » et leur explique la structure politique du pays. Après deux jours de repos ils se dirigent vers Saldeo en passant par Les Escaldes et Hix ; ils vont loger à la posada Clavo. Le lendemain les trois voyageurs partent pour l’Hospitalet, mais, suite à un incident, doivent rebrousser chemin et refaire leur itinéraire en sens inverse, pour revenir à Bourgmadame quatre jours plus tard.

Les soirées dans les posadas donnent prétexte au narrateur pour observer les mœurs andorranes, il s’étend longuement sur la situation de la femme dans ces régions. Le récit est habilement construit et constitue un document faisant l’état des modes de vie en Andorre à la fin du XIXe siècle.

 

 

Novembre 2020

 

 

Vente aux enchères de livres pyrénéens sur la chasse : la troisième vente Du Verne, chez Alde

Le 19 novembre, la Maison de ventes spécialisées Alde, vendait aux enchères la troisième partie de la Bibliothèque cynégétique du Verne. La première partie fut vendue par Sotheby’s le 5 octobre 2016 et la deuxième partie par Alde à l’Hôtel Ambassador le 20 novembre 2019 (voir les comptes rendus de ces ventes dans cette même rubrique, aux dates indiquées).

Dans cette troisième vente, comme dans les ventes précédentes, il y avait des ouvrages pyrénéens qui ont atteint des sommes respectables, justifiées par la provenance et l’état exceptionnel de la plupart des exemplaires.

La chasse Landaise (1929) de Botet de Lacaze en cartonnage moderne de papier marbré à la Bradel : 350 euros (455 euros) ;

Cauterets, Hautes-Pyrénées, Chasses, excursions (1897) de A. Meillon, en reliure moderne demi-cuir de Russie rouge, dos lisse : 300 euros (390 euros) ;

Les Chasses Pyrénéennes (1902) de H. Miègemarque, relié demi-basane fauve : 460 euros (598 euros) ;

Un exemplaire sur papier fort blanc (inconnu jusqu’ici) de A la poursuite des izards (1952) de l’abbé Pragnère, relié demi-chagrin brun : 600 euros (7 80 euros) ;

Les causeries béarnaises. La chasse en Béarn (1895), de Adrien Planté, relié demi-chagrin violine à coins avec motif cynégétique sur la reliure : 450 euros (585 euros) ;

Le Coq de Bruyère (1914) de Louis Sadoul, relié en demi-maroquin vert : 900 euros (1 170 euros) ;

Une saison de chasse au renard à Pau (1912) de Paul Dubié, relié demi-maroquin violine : 700 euros (910 euros) ;

Une rare petite plaquette sur le 100e anniversaire du Pau Hunt : 1 050 euros ( 1 365 euros) !!

et un tapuscrit de Henri de Vaufreland intitulé Le Pau Hunt : 1 250 euros (1 625 euros).

                               

Citons aussi un très rare album de dix lithographies humouristiques légendées à la main, intitulé Huit jours de chasse à Lescun, inconnu de toutes les bibliographies de la chasse et des Pyrénées comme l’ont souligné les experts Cédric et Ithier de Fougerolle, a été adjugé 700 euros (910 euros).

Il faut noter la grande qualité des catalogues de ces trois ventes Du Verne qui sont à conserver précieusement. Dans les nombreuses Bibliographies sur la chasse figurant à cette vente, citons les grands classiques : la Bibliographie des ouvrages français sur la chasse de Jules Thiébaud, exemplaire N° 1 sur Annam, relié demi-chagrin rouge à coins, tête dorée a atteint 750 euros (975 euros), et son Supplément par Mouchon, toujours l’exemplaire N° 1 dans la même reliure à été adjugé 500 euros (650 euros).

 

 

Octobre 2020

 

 

Ventes de livres pyrénéens à Tarbes, Pau et Saint-Jean-de-Luz

En cette fin d’octobre, plusieurs salles des ventes proposent des ensembles de livres pyrénéens les 29 et 30 octobre.

Le 29, l’étude de Maître Henri Adam à Tarbes, propose un important ensemble d’ouvrages dont une bonne partie de régionalisme Béarn, Pays Basque et Pyrénées ; la majorité est regroupée en lots qui feront plus particulièrement le bonheur des libraires d’ancien ; on y trouve cependant des ouvrages vendus seuls, tels la Monographie des Picos de Europa de Saint-Saud, le Voyage dans les Hautes-Pyrénées de Marcellus, des Ramond et beaucoup d’autres. Les frais sont de 21 % en sus des enchères.

Le 30 octobre à Saint-Jean-de-Luz, Côte Basque Enchères propose une trentaine d’ouvrages basques et landais dans un très bel ensemble régional de peintures et d’objets, nombre de titres ont hélas des rousseurs, ce qui semble le lot commun pour ces ventes de fin octobre. Les frais sont de 24 % en sus des enchères.

Le même jour l’Hôtel des Ventes de Pau, propose un ensemble de 473 lots de livres en majorité pyrénéens. Les frais sont de 26,5 % en sus des enchères. Cet ensemble est présenté comme étant la bibliothèque de Jean Verdenal, collaborateur de la revue Pyrénées ; en fait il s’agit de la réunion des bibliothèques de Lorenz Preller et du Dr. H. Meunier augmentées de quelques ouvrages achetés par Jean Verdenal dans les années 1990.

La célèbre bibliothèque de Lorenz Preller, très pyrénéiste, était conservée dans la Villa Excelsior aux Eaux-Bonnes, qui fut un centre de départ d’excursions par où passèrent de nombreux et prestigieux pyrénéistes. Cette villa demeura inhabitée pendant plusieurs décades et l’état des ouvrages s’en ressent hélas, le temps et l’humidité n’y ont pas épargné les rousseurs.

                                                         

On y trouve les grands classiques du pyrénéisme dans des états souvent moyens, car n’oublions pas que ces ouvrages étaient destinés non pas à une vitrine mais aux loisirs des invités de la Villa Excelsior. Aussi sera-t-il prudent d’en examiner soigneusement la condition, les photos données sur le site Interenchères permettent de s’en faire une idée. La photo du N° 72 (Œuvres complètes de Ramond) semble montrer que l’ouvrage est incomplet du faux-titre, si cela est, le défaut n’est pas signalé au catalogue ;  le N° 252 (Schrader) qui provient de la bibliothèque de H. Moulin selon l’expert, pourrait bien être de la bibliothèque de … H. Meunier, mais tout moulin à son meunier. Nous pourrions multiplier les exemples.

                                                     

Il faut reconnaitre à ce catalogue qu’il renferme souvent des notices bibliographiques fort développées, d’une qualité et d’une érudition remarquables. Nombreux sont les bibliophiles vigilants qui ont remarqué que ces belles notices étaient en fait réalisées à partir de copier-coller, sans modification aucune et sans citer l’origine, des notices établies par Jacques Labarère pour l’exposition des Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes. Ces mêmes bibliophiles facétieux (ou naïfs) se demandent si, compte tenu de leur origine, l’expert facturerait ces notices aux vendeurs au tarif de 7% du prix adjugé de l’ouvrage.

 

 

La COVID-19 et les ventes aux enchères publiques

En août 2020, dans ces Actualités, nous évoquions les conséquences du confinement sur les ventes de livres anciens, en souhaitant qu’en septembre il y ait un retour vers la normale, ce qui n’est pas le cas. En cette période où sévit la COVID-19, l’accès aux livres mis en vente aux enchères publiques est limité et le Conseil des Ventes Volontaires a réaffirmé les consignes de sécurité sanitaire il y a une quinzaine de jours. D’une part, le nombre de personnes pouvant visiter les expositions de livres (ou autres objets) est limité et d’autre part la prise en main et la consultation des livres sur place doit respecter les règles élémentaires de prévention afin d'éviter la formation d'un cluster.

En même temps, depuis plusieurs années, on constate que le nombre d’enchères en Live, faites par des enchérisseurs géographiquement éloignés des salles des ventes est en incessante augmentation. Cet ensemble d’éléments donne la plus haute importance aux descriptions véridiques de l’état des exemplaires.

Nous en revenons, en quelque sorte à l’époque des catalogues papier, où l’acheteur éventuel, ne dispose pour se décider, que de la description de l’ouvrage faite par l’expert, lequel doit signaler avec les plus grandes précision et véracité les défauts de l’exemplaire : manques de pages ou d’illustrations, importance des éventuelles rousseurs, défauts à la reliure, déchirures, etc… Cette description est souvent complétée par une ou des photographies qui peuvent donner une bonne idée de l’état de la reliure, de telle sorte que l’enchérisseur puisse disposer de tous les éléments, comme s’il avait l’ouvrage en mains.

Parfois, il arrive qu’à la réception des achats, il y ait des déceptions causées par des défauts soit oubliés, soit décrits avec une trop grande pudeur. Dans ce cas, l’acheteur a toujours la possibilité de demander le remboursement de son achat à l’amiable ou, s’il rencontre des difficultés, il existe une possibilité de recours qui est la saisine du Commissaire du Gouvernement près le Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques. Nous avons évoqué cette possibilité dans les Actualités d’Août 2019, il est bon de la rappeler. Cependant la situation la plus confortable, pour les différents partenaires, est toujours celle où l’état de l’exemplaire est décrit avec la plus grande exactitude, ce qui permet à l’acheteur d’enchérir en toute connaissance de cause.

 

 

Souvenirs d’un Montagnard, édition de 1888 : l’exemplaire du 15e Duc de Norfolk

Les dédicaces d’Henry Russell sont très recherchées, plus encore lorsqu’elles sont adressées à des personnages célèbres. Un exemplaire de la seconde édition des Souvenirs d’un Montagnard, la première à être mise dans le commerce, nous est présentée par un heureux bibliophile, enrichi d’une dédicace au duc de Norfolk. Sur la page de garde, on peut lire : Presented to His Grace / The Duke of Norfolk / with the author’s very kind regards / and remembrance / Henry Russell.

Le dédicataire est Henry Fitzalan-Howard (1847-1917), 15e duc de Norfolk, politicien et philanthrope unioniste britannique qui fut ministre des Postes de 1895 à 1900. L’un des rares aristocrates britanniques à être catholique romain, en 1888 il fut chargé par le gouvernement britannique d’une mission spéciale auprès du pape, relativement à la question irlandaise. Dans une lettre à son frère Frank, datée du 19 juin 1895, Henry Russell écrit : A Londres, le Duc de Norfolk (que je n’avais pas vu depuis 25 ans) a eu la gracieuseté de me rendre ma visite le lendemain même et m’a montré une chaude cordialité (Cf. J. Labarère, Henry Russell, Bio-bibliographie, I, pp. 157-158).

           

Il est fort probable que c’est en 1895, lors de cette visite à Londres, qu'Henry Russsell remit cet exemplaire au duc de Norfolk. Il a pu aussi le lui envoyer lors de sa parution en 1888, mais c’est peu probable, car il utilisait fréquemment ses ouvrages comme cartes de visites et les remettait à leurs dédicataires en mains propres ce qui lui faisait une introduction pour ses visites. Pour rendre visite au duc de Norfolk à Londres, qu’Henry Russell dit ne pas avoir vu depuis 25 ans, cette nouvelle édition des Souvenirs d’un Montagnard constituait une excellente introduction.

                                          

On peut d’interroger sur l’origine des relations entre Henry Russell et le 15e duc de Norfolk qui évoluaient dans des environnements sociaux très différents. Il n’y a aucun lien de parenté entre eux, mais le catholique Lord Russell de Killowen, dont nous reproduisons le portrait ci-dessus, était à ce moment-là, membre de la Chambre des Lords en même temps que le catholique duc de Norfolk. Ce Lord Russell de Killowen avait une parenté assez lointaine avec Henry Russell car il était issu de la branche des Russell de Ballystrew, tout comme Henry Russell [dont la famille avait hérité de la branche éteinte des Killough]. On peut y voir une possibilité de lien pour établir des relations mondaines avec le 15e duc de Norfolk, car Henry Russell n’était pas homme à négliger -loin de là- la possibilité de s’assurer de prestigieuses relations, suivant en cela les conseils donnés par son père qui lui recommandait de cultiver la fréquentation des grandes familles.

Cet exemplaire de l’édition de 1888 est d’autant plus intéressant qu’il est dans la rare reliure en pleine percaline bleue éditeur avec titre doré sur le plat supérieur. Rappelons que pour ce qui est des reliures en percaline éditeur, on connait pour cet ouvrage des percalines rouges avec titre en noir, des percalines bleues avec titre en noir ou en doré, ce dernier état étant le plus rare.

 

 

Septembre 2020

 

 

Un bel exemplaire de De l’Andorre [Toulouse, Vieusseux, 1823]

Parmi les ouvrages sur l’Andorre toujours très prisés des bibliophiles, l’édition originale de De l’Andorre publié à Toulouse chez Vieusseux en 1823 est l’un des plus recherchés. Les raison en sont rareté et aussi le fait qu’il s’agit de la première monographie de l'Andorre consacrée à la description du territoire, mœurs, fêtes et réjouissances populaires, courses en montagne, finances, productions, etc...

S'il est certain que son auteur a été viguier de la vallée d’Andorre, il existe une certaine ambiguïté sur son identité, il s'agit très probablement de Pierre-Roch de Roussillou comme l’indique Castillon d’Aspet dans son Histoire d’Ax et de la Vallée d’Andorre [p. 115]. L'ouvrage a parfois été attribué, à tort semble-t-il, à Baïchis. Dans son Romantisme et les Pyrénées, J. Fourcassié le donne comme anonyme. Le frontispice qui manque souvent est signé : Mme de Roquette del., Litho de Garnier.

        

Cette édition originale est parue en 1823, une seconde édition a paru en 1870 à Toulouse [Imp. Hébrail et Cie.]. Il faut signaler qu’une contrefaçon éhontée a paru en 1842 sous le titre Histoire de la Vallée d’Andorre et de ses rapports avec le ci-devant comté de Foix, elle est signée par  M. J. Sans cadet qui s’est approprié le texte sans vergogne et l’a dédié à son oncle curé du canton de Montlouis !

Une édition bilingue, catalan-français, a été publiée en 2005 dans la collection L'Andorra dels viatgers, la traduction catalane est de Goretti Lopez, cette édition comporte des préfaces de Juli Minovez Triquell et de Jean-Jacques Gaillarde, une étude historique de Joan Peruga et une étude littéraire d’Imma Tor Faus.

       

L’exemplaire de l’édition originale présenté ici, a été vendu aux enchères à Montignac le mois dernier, il est dans une fort belle et rare condition : relié en plein maroquin signé par A. Valat, lequel avait son atelier de reliure-dorure au 1, rue Cambacérès à Montpellier. Cet exceptionnel exemplaire en plein maroquin se trouve maintenant dans une belle et riche bibliothèque pyrénéiste du Béarn. En bref, un livre rare, dans une rare condition.

 

 

Août 2020

 

 

En 1968, les Amis du Livre Pyrénéen rééditaient Au Pays des Isards des Frères Cadier

Le premier texte édité par les Amis du Livre Pyrénéen fut la série complète des ouvrages des frères Cadier : Au Pays des Isards, publiée en deux volumes en 1968 et 1969, imprimés à Pau par Marrimpouey Jeune.

Le premier volume était précédé de textes de présentation écrits par Henri Cadier, Henri Mabille, Jean Cazayus, Jean et Pierre Ravier et Raymond Ritter, Premier Président et Fondateur des Amis du Livre Pyrénéen.

         

Pour la préparation de ses textes, Raymond Ritter avait l’habitude de noter ses idées sur des fragments de papier divers ; ensuite il retravaillait sans cesse ses textes y compris jusqu’aux premières épreuves. Il distribuait souvent ses manuscrits à des amis choisis, lesquels les ont souvent conservés précieusement.

         

Nous donnons ici la reproduction de quelques uns de ces feuillets préparatoires du texte que Raymond Ritter publia dans le premier volume de la réédition de Au Pays des Isards. Les lecteurs pourront les comparer au texte définitif publié aux pages 19 à 22 du premier volume, ils montrent le cheminement de la pensée de Raymond Ritter et la façon dont ils construisait ses textes.

 

 

Juillet 2020

 

 

Un superbe exemplaire aux armes des Ordonnances synodales du diocèse d’Oloron

Le 21 juillet, la maison de ventes Alde dispersait aux enchères publiques un bel ensemble de Livres anciens du XVe au XIXe siècle. Le lot 146 était l’édition de 1771 des Ordonnances synodales et réglemens du diocèse d'Oléron [sic, pour Oloron], par Monseigneur l'illustrissime et révérendissime François de Révol, évêque d'Oléron publié à Toulouse par Joseph Dalle, au format in-8°.

           

Cette seconde édition des Ordonnances relatives au diocèse d'Oloron, dans le Béarn, était dans une belle reliure signée de Pagnant en plein maroquin citron, avec triple filet et large bordure à froid sertie de filets et fleurons d'angles dorés, dos à nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure, étui bordé. Les armes sur les plats étaient celles de Marie de Talleyrand-Périgord (1854-1890), princesse de Chalais, épouse du comte Gaston de Galard de Brassac de Béarn (1840-1893), célèbre bibliophile qui réunit de superbes ouvrages dont beaucoup furent reliés par Édouard Pagnant. L’ouvrage s'est vendu 850 euros adjugé, soit 1 063 euros avec les frais.

Le catalogue de vente indiquait par erreur qu’il s’agissait de l’édition originale de ces Ordonnances, ce qui n’est pas exact car l’édition originale fut publiée en 1753 au format in-12, A Pau, Chez J. Desbaratz & G. Dugué, Imprimeurs de Monseigneur l'Evêque d'Oloron. Cependant, cela ne change rien à l'intérêt de l'exemplaire qui valait essentiellement de par son origine et par la qualité de la reliure.

 

 

Juin 2020

 

 

Un rare exemplaire de la seconde édition du Voyage de Wilhelm Von Ludemann (1826)

Le Züge durch die Hochgebirge und Thäler der Pyrenäen im Jahre 1822 [Voyage à travers les montagnes et les vallées des Pyrénées] de Wilhem von Ludemann a fait l’objet de deux éditions, tout aussi rares l’une que l’autre, la première fut publiée à Berlin en 1825 (1 volume) et la seconde à Vienne en 1826 (2 volumes). L'ouvrage est divisé en deux parties : I. De Toulouse à Bagnères-de-Luchon et II. De Bagnères à Bayonne, suivies d'appendices sur le Pays des Basques, Bagnères-de-Bigorre, Cauterets, Saint-Sauveur, Luchon, les Sources thermales des Pyrénées et d'une liste des hauteurs des Pyrénées.

     

La seconde édition, sans les cartes, comporte deux tirages légèrement différents pour la pagination, l’un avec comme adresse : Wien, 1826 et l’autre : Wien, 1826, Gedrudt und im Berlage ben Anton Strauss. Dans le tirage Anton Strauss, les pages [115] à 211 sont occupées par un texte non pyrénéen : Local-Umrisse kleiner Reisen von Friedrich Krug v. Nidda [Voyages dans les Sudètes, à Isergebirge et à Harz] qui date de 1814 et 1820. Le verso de la page 211 comporte une Table des Matières qui indique que ce texte fait bien partie des deux volumes.

     

Dans une  collection privée, nous avons découvert un exemplaire de cette édition Anton Strauss ayant conservé ses couvertures imprimées de papier gris-bleu. En première de couverture elles portent le titre de la collection : Bibliothek der neuesten Entdeckungsreisen, Zwenter Iahrgang, Drittes Bändchen pour le Tome I et : Bibliothek der neuesten Entdeckungsreisen, Zwenter Iahrgang, Biertes Bändchenpour le Tome II. Les quatrièmes de couverture portent seulement l’adresse de l’éditeur : Wien, 1826, Gedrudt und im Berlage ben Anton Strauss. Il est rare que les ouvrages de cette époque aient conservé leur couverture imprimée (lorsqu’ils en possédaient une), ce qui fait de cet exemplaire, déjà rare en lui-même, une précieuse rareté. A signaler aussi, que bien souvent, dans les exemplaires reliés du Tome II, on ne trouve que les pages 1 à 114 qui concernent les Pyrénées, les pages suivantes n’ayant pas été conservées.

 

 

Les ventes aux enchères de livres anciens reprennent

Avec la levée du confinement, les ventes aux enchères de libres anciens qui étaient quasiment au point mort, reprennent peu à peu dans le respect des règles de distanciation sociale et avec une assistance physique limitée. Le samedi 13 juin à partir de 10h, la Maison des Ventes aux Enchères Briscadieu-Bordeaux (12-14 rue Peyronnet) mettra en vente un certain nombre d’ouvrages pyrénéens.

         

Sur l’important catalogue de 542 numéros, les premiers lots seront consacré au Pays Basque et aux Landes (22 lots), puis aux Pyrénées (24 lots). Bon nombre d’ouvrages proviennent des précédentes ventes de la Collection Goytino, faites dans cette même salle, mais on trouvera quelques pièces fort rares et intéressantes. Signalons notamment : La Chasse aux Palombes, de l’abbé Henry d’Andichon (Pau, 1875) un des deux exemplaires de tête à grandes marges, imprimés sur papier Whatmann Turkey Mil millésimé, avec un fort intéressant envoi de l’éditeur Lespy à Paul Raymond ; l’un des Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares : le Discours en forme de dissertation… de Darcet, dans une bonne reliure pastiche  en plein vélin avec titre manuscrit au dos, exemplaire sans les pages d’Addition comme, hélas, nombre d’exemplaires. A noter aussi un bel exemplaire de la Carte générale des Monts Pyrénées de Roussel et La Blottière (Paris, 1630), entoilée en huit feuilles de 595 x 520 mm.

Les frais d’adjudication sont de 23 % TTC auxquels il faut ajouter 3,60 % TTC pour les achats faits par internet via Interenchères.

 

 

Mai 2020

 

 

Curieuse reliure sur un exemplaire du Gascogne (1929) de Raymond Escholier

Gascogne, le bel ouvrage de Raymond Escholier publié en 1929 aux Horizons de France dans la collection Provinces de France, Types et coutumes, est bien connu et apprécié aussi bien pour le texte que pour les belles illustrations de Clément Serveau.

                                       

Un exemplaire est passé en vente récemment, dans une reliure en plein maroquin mosaïqué signé de R. et A. Mondrac : les plats sont ornés d’un décor à motifs géométriques de pièces de maroquin vert, brun, noir, rose et rouge, dans le premier contreplat est monté un dessin original en couleurs de l’illustrateur avec un envoi autographe daté du 31 décembre 1941 : à Pierre et à Simone Fabre, En souvenir d’une chère amitié née en Gascogne placé dans un encadrement de maroquins rouge, brun et vert, le second contreplat est en plein maroquin vert mosaïqué d’encadrements rouges et bordeaux avec feuillages mosaïqués et pièces de cuir vert retourné, les gardes sont en cuir vert retourné. Aux quatre coins des plats et des contreplats sont des feuilles mosaïquées de différentes couleurs.

                 

Un nombre important de ces reliures signées Mondrac furent vendues à Richelieu-Drouot en mai 2017, ces reliures étaient toutes en maroquins mosaïqués de pièces géométriques ou ornementales de couleurs variées, elles sont parfois agrémentées d’éléments décoratifs complémentaires tels que fermoirs, cuivres originaux, dessins originaux. Il s’agissait d’ouvrages de luxe illustrés modernes.

                                 

Le style de ces reliures est reconnaissable au premier coup d’œil ; elles ont leurs admirateurs inconditionnels et leurs détracteurs féroces. Quelle que soit l’opinion que l’on puisse en avoir, il est important pour l’histoire de la reliure d’en posséder dans une bonne bibliothèque, c’est ainsi que la Bibliothèque Municipale de Lyon fit l’acquisition de quatre de ces ouvrages qu’elle conserve maintenant dans sa Réserve (Res 164503-04-05-06).

Pour ce qui est de la littérature pyrénéenne, outre cet ouvrage d’Escholier, on connait trois autres ouvrages dans des reliures Mondrac, Les Trophées de J.-M. de Hérédia [Société du Livre d’Art, 1928] superbe avec ses deux cuivres enchâssés dans les plats et deux ouvrages de Francis Jammes : Pomme d’Anis, illustré par Grau Sala [Le Cheval de Bois, 1946] et Jean de Noarrieu illustré par A.-D. Steinlen [Les Bibliophiles de France, 1992], enrichi d’une aquarelle originale et de l’une des 35 suites en couleurs sur vélin d’Arches.

 

 

Avril 2020

 

 

Les ventes de livres anciens et le confinement

Ces deux derniers mois ont vu une raréfaction drastique des ventes de livres anciens, liée au confinement et à ses conséquences. Les ventes aux enchères avec présence physique ont été les premières affectées, elles ont été soit reportées à une date postérieure au mois de juin, soit réalisées en vente live par internet sans qu’il y ait un public dans la salle. Mais ce dernier système, qui existait avant ne se traduit pas par l’excitation ou l’émulation habituelle que l'on observe dans les ventes aux enchères.

Les salons de livres anciens ont été supprimés et parfois remplacés par des salons virtuels comme ce fut le cas pour le salon annuel qui se tient habituellement en avril au Grand Palais à Paris.

Les catalogues de libraires se sont eux aussi raréfiés, car au confinement il faut ajouter les difficultés dans les livraisons de colis. En effet, quel que soit le mode d’achat : live, sites de ventes internet, catalogues, il faut ensuite que les livres achetés parviennent à leurs destinataires, ce qui pendant ces semaines de confinement fut plus que problématique.

Les circuits de distribution basés sur le dépôt du colis chez un commerçant n’ont pu fonctionner avec la fermeture des commerces, le service public de distribution des colis a eu un fonctionnement plus qu’aléatoire et nous ne comptons plus les acheteurs qui ont eu de sérieux problèmes de livraison, ou plutôt de non-livraison. Cette distribution était tellement aléatoire qu’un libraire parisien spécialisé dans les ventes aux enchères par internet a proposé a ses clients d’envoyer tous ses colis par une entreprise de livraison privée en prenant le surcoût à sa charge.

Beaucoup de ventes aux enchères ont été reportées au mois de juin par les Commissaires-priseurs, il sera intéressant de voir quel sera leur succès. Il est probable qu’il faudra attendre le mois de septembre pour voir se rétablir une situation à peu près normale dans la vente de livres anciens.

 

 

Mars 2020

 

 

Un beau manuscrit de voyage à Lourdes et dans les Pyrénées

Le 7 mars, un manuscrit intitulé Voyage aux Pyrénées en 1889. Lourdes. Excursion à Luz, Saint-Sauveur, Gèdre et Gavarnie, passait en vente aux enchères à Limoges. Daté de Cherbourg 1889 et signé par Henri de la Chapelle, il était relié avec deux textes imprimés contenant le compte rendu des pèlerinages du diocèse de Coutances à Lourdes en 1883 et 1889. L'exemplaire ne trouva pas preneur à 650 euros. Ce manuscrit n’est pas le premier rédigé par l’auteur comme nous le verrons plus loin. L’auteur, Henri de La Chapelle, ancien commis principal des Douanes, membre de la Société d’Horticulture de Cherbourg, publia, dans le Bulletin de cette société, un article intitulé Les jardins et les jardiniers de Cherbourg. Les serres de M. E. Liais (1883). En 1890-1891, il fit paraitre dans les Mémoires de la Société académique de Cherbourg le récit de deux voyages dans les îles anglo-normandes.

     

L’ouvrage de format in-8°, relié en demi-chagrin bleu foncé, dos à nerfs, tranches jaspées, comprend 43 ff. manuscrits richement illustrée de 5 en-têtes et 20 lettrines enluminées, 30 dessins à la plume et à l’encre noire dans le texte, 3 dessins coloriés et 2 photographies dans le texte, et 10 partitions musicales de cantiques. Il contient la relation d’un pèlerinage du diocèse de Coutances à Lourdes avec une excursion et des herborisations dans les Pyrénées : excursion à Gavarnie, en train par Boô-Silhem, Argelès-Vieuzac, Saint-Savin, Saint-Sauveur et Gèdre, il visita le Chaos de Gavarnie puis le Cirque de Gavarnie. L’auteur précise aussi qu’il a été témoin de la guérison d’une de ses parentes, avec laquelle il avait fait le voyage. Le 1er octobre, il est de retour à Cherbourg où il reçoit une caisse contenant des plantes des Pyrénées.

     

Concernant ces pèlerinages de Coutances à Lourdes on doit à H. de La Chapelle au moins un autre manuscrit intitulé Voyage à Lourdes en 1881. Cet autre manuscrit, rédigé avec beaucoup de soin est illustré de dessins très soignés représentant des sites pyrénéen, il contient aussi le texte imprimé du Deuxième Pélerinage du diocèse de Coutances et Avranches à Notre-Dame de Lourdes [1881]. Signé in fine H. de la Chapelle, il comprend 36 ff. et un très beau plan sur double page en couleurs, un frontispice, une page de titre en rouge et or, 1 f° de dédicace rédigé à l’encre dorée avec des blasons en couleurs, et une trentaine de ff. réglés, illustrés de 23 dessins à la plume dont 2 à pleine page, 7 bandeaux en couleurs très ornés, 4 dessins en couleurs, des musiques notées, 5 pl. h.-t., 1 très beau plan en couleurs de Lourdes sur double page et deux photographies d’époque. On y retrouve des excursions à Tarbes, Pierrefitte, Soulom, Château-fort de Lourdes, Cauterets, Pont d’Espagne, Lac de Gaube, Saint-Pé (Hautes-Pyrénées), Château de Pau, etc.

Cet exemplaire, de huit ans antérieur à celui qui vient de passer en vente à Limoges, porte une dédicace à [son] excellent et vieil ami Godefroy de Saint-Germain, il est relié en demi-chagrin vert à coins, dos à nerfs, filets dorés de mors et de coins, toutes tranches dorées, c’est celui dont nous donnons les photographies dans cette chronique.

 

 

Février 2020

 

 

Un bel exemplaire de Histoire et Généalogie de la Maison de Gramont (1874)

Il y a 50 ans, Raymond Ritter, le Président-Fondateur des Amis du Livre Pyrénéen publiait sa monumentale somme historique et généalogique sur la maison de Gramont, entreprise en 1947 pour continuer un travail commencé par Jean de Jaurgain et stoppé par sa mort en 1920. Les deux gros volumes de La Maison de Gramont, 1040-1967 ont obtenu le prix Broquette-Gonin de l'Académie Française, ils furent tirés à 1000 sur papier Edimat-typo, 100 sur vélin pur fil crème Lafuma numérotés de I à XCV et 5 marqués de A à E.

Fin février, est passé en vente un autre ouvrage concernant cette maison de Gramont : Histoire & Généalogie de la Maison de Gramont [Paris, Schlesinger frères, Libraires-Editeurs, 12, rue de Seine, 1874]. Ce gros volume in-4° de 486 pages comporte 6 tableaux généalogiques h.-t. sur double page montés sur onglets, il est richement imprimé et orné de bandeaux, culs de lampe et lettrines. Il est signalé par Soulice [p. 303, N° 47], Saffroy [III, 42165, qui annonce 8 tableaux par erreur] et par Barbe [N° 423].

     

Cet ouvrage, tiré à 165 exemplaires numérotés sur vergé de Hollande, ne fut pas mis dans le commerce. Son auteur est Agénor-Antoine-Alfred de Gramont (1819-1880), Duc de Guiche (jusqu'en 1855), puis Xe duc de Gramont et prince de Bidache, Ambassadeur à Rome (1857-1861), puis à Vienne (1861-1870), Ministre des Affaires étrangères (de mai à août 1870), Grand-croix de la Légion d'honneur (1866). La reliure éditeur, superbe, comporte les armes des Gramont dorées au centre des plats [Cf. Olivier-Hermal et Roton, planche 2162] et le monogramme de l’auteur dans chaque caisson du dos : plein veau fauve marbré, dos à nerfs cloisonné et orné à l'imitation, pièce de titre cerise, encadrement de triple filet doré sur les plats, armes poussées au centre des plats, double filet doré sur les coupes, tranches rouges, guirlande intérieure. Il faut noter que les premiers exemplaires tirés ne comportent pas de f° d’Errata.

     

L'exemplaire passé  en vente porte l’ex-libris armorié de Corisande de Noailles, petite fille de l’auteur de l’ouvrage : Agénor-Antoine-Alfred de Gramont. Corisande Marquise de Noailles (1880-1977), née de Gramont était fille du Duc Antoine XI - Agénor de Gramont et de Marguerite Alexandrine de Rothschild (fille du baron Charles de Rothschild et de Louise-Catherine de Rothschild) ; elle épousa le Marquis Hélie Guillaume Hubert de Noailles, 2e fils de Jules, duc de Noailles et de Clotilde de La Feté Meun-Molé de Champlâtreux.

Corisande de Noailles se consacra aux œuvres sociales, à la Croix Rouge et aux victimes de la guerre. En 1914 elle est infirmière des blessés militaires à Pau puis à l’ambulance de la Gare du Nord. En 1930 elle est déléguée à Londres pour la première Conférence Interalliée pour les mutilés et victimes de la guerre ; en 1932 elle fait partie du Conseil d’Administration des Dames Françaises (Croix-Rouge) et sera déléguée de la France au XVe Congrès International de la Croix Rouge à Tokyo. Elle a consacré une grande partie de son activité aux affaires sanitaires de l’Afrique française. Elle s’intéressa très tôt à l’aéronautique et organisa l’aviation sanitaire en France et en Afrique, accomplit de nombreux vols sur les lignes de l’Aéropostale et fut membre de la Fédération Aéronautique Internationale.

 

 

Janvier 2020

 

 

18-19 janvier 2020 : 15e Salon du Livre Ancien de Bordeaux

Les samedi 18 et dimanche 19 janvier, le 15e Salon du Livre Ancien se tiendra à Bordeaux dans la Salle Capitulaire et sous les arcades de la superbe cour Mably (3 rue Mably) de 10h à 19h.

Ce Salon, dont l’entrée est libre, regroupera une trentaine de libraires professionnels venus de toute la France qui présenteront des livres anciens et contemporains, des gravures, des photographies, des autographes et des vieux papiers.

         

Y est proposée une large gamme de livres des plus anciens aux ouvrages récents, du régionalisme, de la littérature enfantine, des ouvrages sur les voyages, sur les sciences et de nombreux autres thèmes. S’y côtoient éditions rares, BD anciennes, cartonnages des romans de Jules Verne, vieux papiers, gravures, belles illustrations, élégantes reliures, etc. Le salon est organisé par le Syndicat National des Bouquinistes et Brocanteurs (SNBB) et par l’association Les Amis du Livre Ancien et Moderne (ALAM) avec l’aide de la Ville de Bordeaux.

 

 

Décembre 2019

 

 

Un ouvrage "à peu près introuvable".

Dans son étude sur le Romantisme et les Pyrénées, Jean Fourcassié consacre plusieurs pages à un petit livre anonyme publié en 1841, intitulé Le Castillonais en précisant que l’ouvrage est à peu près introuvable. Comme tous les bons bibliographes, Fourcassié n’abuse pas de commentaires futiles sur le degrè de rareté réelle ou supposée, mais effectivement il s’agit bien d’un ouvrage plus que rare puisque ni le Catalogue Collectif de France, ni le Worldcat n’en répertorient le moindre exemplaire.

      

L’exemplaire dont nous donnons les photographies ci-dessus, habillé d’une élégante reliure à la Bradel signée Lavaux, provient de la bibliothèque du Chanoine Doazan, qui fut riche en pièces rares ou même uniques. L’auteur en est Léonce Guilhaud de Lavergne ; cet in-16 de 97 pages fut imprimé à Toulouse à l’imprimerie de Lavergne, Jean Foucassié qui lui trouve des accents dignes de Chateaubriand, conclut ainsi son analyse : parmi tant d’essais plats ou présomptueux de cette époque, celui-ci sonne clair. C’est un petit chant discret dont à peine quelques notes ont fané.

     

Le texte a paru aussi dans le Routier des Provinces Méridionales en 1842, pages 321 à 334 où il est signé in fine Léonce de Lavergne avec une illustration après la signature ; dans la plaquette le texte a un format et une composition typographique totalement différents. Henri Beraldi, auquel peu d’ouvrages ont échappé, semble ne signaler [Cent Ans, tome II, p. 92] que l’article paru dans le Routier des Provinces Méridionales et avoir ignoré l'ouvrage.

 

 

Novembre 2019

 

 

De rares ouvrages pyrénéens sur la chasse vendus à l’Hôtel Ambassador (Paris)

Le 20 novembre à 14h15, la maison Alde vendait aux enchères la deuxième partie de la célèbre Bibliothèque cynégétique du Verne dans les salons de l’Hôtel Ambassador ; le commissaire-priseur était Jérôme Delcamp et l’expertise assurée par la Librairie de Montbel, spécialisée depuis fort longtemps dans les ouvrages sur la chasse. Rappelons que dans une chronique d’octobre 2016, nous avions rendu compte de la première vente de la Bibliothèque cynégétique du Verne, faite par Sotheby’s, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris.

Comme c’est toujours le cas dans les grandes bibliothèques consacrées à la chasse, on trouve des ouvrages pyrénéens souvent rares et très souvent dans d’excellentes conditions de reliure ou de provenance, pour avoir appartenu à de grandes bibliothèques cynégétiques du passé. Ce fut le cas dans cette vente ; il faut dire que les prix furent soutenus et même très soutenus, nous en donnerons quelques exemples ci-dessous, les prix adjugés étant augmentés des 30 % de frais légaux.

      

Une fort belle pièce était la seconde édition de l’ouvrage de Gaston Phébus Deduitz de la chasse des bestes sauvaiges… [Paris Jean Treperel, ca. 1511], reliée dans un plein veau XVIIIe aux armes de Nicolas Joseph Foucault de Magny, l’exemplaire présentait quelques défauts, notamment 6 feuillets en fac-similé et les marges de plusieurs feuillets doublées avec quelques lettres refaites, il se vendit 13 000 €.

              

Parmi les pièces rares, il faut citer un beau manuscrit intitulé Souvenirs de Cauterets, Juillet 1864, un album in-folio oblong de 40 x 27 cm contenant 11 dessins originaux, inédits, au crayon ou à la gouache, légendés et signés par le marquis Adrien de Mun, qui retracent le voyage de chasse de l’auteur dans les Pyrénées. Cette petite merveille, regroupant des dessins d’excellente qualité, fut vendue au prix de 4 160 €.

  

A noter aussi un rare album publié par Henri de Vaufreland en 1910 : Pensées d'un enthousiaste, comprenant 14 planches en couleurs avec des scènes comiques de chasse à courre au renard en Béarn, tiré à 100 exemplaires. A l'état de tel que paru dans son très frais cartonnage éditeur, il provenait de la célèbre bibliothèque cynégétique de Richard Schwerdt avec son ex-libris héraldique gravé (1 690 €). Le Catalogue Collectif de France n’en répertorie aucun exemplaire. Son prix parait raisonnable surtout si on le compare à celui de L’Ours dans les Basses-Pyrénées du comte R. de Bouillé (JAM), dans une reliure moderne de demi-chagrin brun à coins, vendu pour 910 €.

Les Pyrénées, Chasse à l’izard des frères Peyrafitte, reliés en demi-chagrin bleu époque, avec le timbre de la Bibliothèque du Château de Veuillin (Apremont-sur-Allier, Cher) sur une garde blanche, se vendit 520 euros. La Chasse de Gaston Phébus, publiée à Paris, Au bureau du Journal des Chasseurs, en 1854, avec une longue étude biographique de Joseph Lavallée, un des très rares exemplaires sur papier de Chine, tirage inconnu des bibliographies, relié à l’époque en demi-chagrin brun à coins, avec un dos à nerfs orné d’un motif cynégétique, tête dorée, provenant des Bibliothèques cynégétiques du Comte de Beaufort avec son ex-libris héraldique gravé, puis de Richard Schwerdt avec son ex-libris héraldique gravé ne se vendit pas trop cher vu l'état et les provenances prestigieuses (390 €).

        

Enfin, citons les exemplaires N° 3 et N° 4, signés, de deux rares plaquettes de Marc François Marie de Lassus, imprimées par les Frères Douladoure à Toulouse, intitulées l’une : Souvenirs de chasses en Montagne [1950, 1 f.bl.n.ch., f.t., t., 6 ff.impr.n.ch., 1 f.bl.n.ch., 4 pl. h.-t., 1 f.bl.n.ch.] et l’autre : Gavarnie, Souvenirs d’une chasse à l’Isard, [1951, 1 f.bl.n.ch., f.t., t., 7 ff.impr.n.ch., 1 f.bl.n.ch., 9 ill. in-t., 1 dessin à pleine page], tirées respectivement à 100 et 60 exemplaires. Les deux plaquettes étaient reliées en un volume demi-maroquin rouge à coins, avec sur le premier plat un fer à la grenade qui est la pièce d’armes de la famille de Lassus, tête dorée (reliure signée Gruel), ce mince volume atteignit la somme plus que respectable, et même déraisonnable de 6 240 € ( !).

Le catalogue indiquait qu’il s’agissait d’exemplaires de la bibliothèque de l’auteur Marc François Marie de Lassus, ce qui est quelque peu ambigu car il est plus que probable que l’auteur se soit réservé les exemplaires N° 1. Cependant, tout comme son père Marie-Marc ou son demi-frère Bertrand, grand bibliophiles, il faisait habiller quelques exemplaires de tête de ses œuvres dans des reliures où la provenance de Lassus étant indiquée par un fer à la grenade, et/ou une dédicace, et/ou un ex-libris, afin de les offrir à la famille ou à des amis. Dans le cas de son père et de son demi-frère, qui éditaient à des tirages confidentiels de 25 ou 50 exemplaires numérotés, ces reliures que l’on pourrait qualifier "de présent" étaient souvent des pleins maroquins, plus rarement des demi-maroquins, signés par Pouget ou, comme c'est le cas ici, par Gruel.

 

 

La première réédition française du Voyage au sommet du Mont-Perdu de Ramond (1913)

Dans la chronique du mois de février nous avions évoqué les multiples traductions anglaises du Voyage au sommet du Mont-Perdu de Ramond de Carbonnières, initialement paru dans le Journal des Mines, N° 83, Floréal, an XI, [pp. 321-350]. Si l’on excepte une variante abrégée du texte, publiée par Ramond lui-même en 1804 dans les Annales du Muséum d'Histoire Naturelle [Tome III, An XII, pp. 74-84], la première réédition française fut tardive et réalisée par Paul Dubié, en 1913 et non en 1914 comme on le croit souvent.

          

En effet, le Voyage au sommet du Mont-Perdu publié en 1914 à Pau avec une Introduction par M. Paul Dubié [Pau, Garet et Haristoy, tire à 125 exemplaires plus un exemplaire 3 bis imprimé pour Maurice Heïd] n’est pas la première édition française. Paul Dubié publia d’abord ce texte dans La Petite Revue du Midi (11e année) dont il était le Directeur, dans les numéros d’Août-Septembre 1913 [pp. 161-172] et d’Octobre 1913 [pp. 198-204]. Nous en donnons les photos des couvertures et des premières pages des deux articles.

        

Il faut remarquer que le fascicule publié l’année suivante chez Garet et Haristoy par le même Paul Dubié n’est pas le tiré à part de La Petite Revue du Midi, mais a été recomposé. Le fac-similé des pages du Journal des Mines a ensuite été publié avec un très important appareil critique dans Voyage au sommet du Mont-Perdu par R.-J. Grenier [Carnets Pyrénéistes, 1925].

Paul Dublié qui a collaboré entre autres à L'écho de Paris, à L'Epoque et au Temps, était membre de la Société des gens de lettres et du Syndicat des journalistes français ; il a aussi publié sous le pseudonyme de Fox-Fox. Il possédait un ex-libris dessiné en 1928 par Raymond Prévost, ex-libris d’inspiration très paloise qui montre un bureau de travail par la fenêtre duquel on voit nettement la chaîne des Pyrénées vue de Pau avec la silhouette bien caractéristique du Pic du Midi d’Ossau, dans le bureau lui-même, une peinture montre le château d’Henri IV.

 

 

Octobre 2019

 

 

19 et 20 octobre : XXIIIe Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux (33)

Les samedi 20 et dimanche 21 octobre 2018, de 10 h à 19 h, le 22e Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux se tiendra sous les voûtes de la belle Halle des Chartrons, 10 place du Marché des Chartrons ; il regroupera environ 35 Libraires et de professionnels du Livre venus de toute la France ; l’entrée est libre, environ 3 000 visiteurs sont attendus. Le Salon se tient en même temps que la Fête de la Brocante et du Vin nouveau de la rue Notre-Dame, toute proche.

  

Ce rendez-vous est l’une des manifestations les plus importantes concernant le livre ancien dans le Sud-Ouest de la France, les amateurs pourront y trouver des ouvrages rares et curieux dans tous les genres : livres anciens, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, aussi bien que des gravures, des photographies ou des vieux papiers. Le Salon est organisé par l’Association ALAM (Les Amis du Livre Ancien et Moderne) en partenariat avec la Ville de Bordeaux.

 

 

3 octobre : vente de la 3e partie de la Bibliothèque A. Bourneton à Auch (32)

Le jeudi 3 octobre à 14 h 30 la troisième partie de la Bibliothèque A. Bourneton sera dispersée par Maître Anne-Laure Anglezio, à l’Hôtel des Ventes, 129, rue Victor Hugo, à Auch.

Les ouvrages seront exposés le matin de la vente de 10 h à 12 h et de 14 h à 14 h 30. La liste de vente comprend 272 numéros consacrés essentiellement aux Pyrénées, à l’Ariège, à la chasse. A noter la mise en vente de  : Etudes géographiques et excursions dans le massif du Mont-Perdu, par Franz Schrader, non pas le tiré à part qui est l’un des Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares, mais l'extrait factice avec la pagiation des Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Les ouvrages portent l'ex-libris et le timbre humide répété d’Alain Bourneton [voir la chronique du mois de Novembre 2018].

La liste de vente n’est pas illustrée. Les frais en sus des enchères, payables par les acheteurs sont de 18,46 % TTC pour les enchérisseurs en salle ou par téléphone et de 22,06 % pour les enchères réalisées sur le Live.

 

 

Septembre 2019

 

 

Le jeune duc de Montpensier aux Pyrénées (juin – juillet 1841).

En 1913, Louis Le Bondidier publiait dans le N° 3 de la revue La Montagne, un article de quelques pages intitulé : Le duc de Montpensier aux Pyrénées, Juin-Juillet 1841, dont il existe un tiré à part. Cet article fort intéressant retrace le séjour aux Pyrénées d’Antoine Marie Philippe d’Orléans, duc de Montpensier, cinquième fils du roi Louis-Philippe ; il est basé sur les lettres qu’envoya Antoine d’Orléans, alors âgé de 17 ans, à sa sœur Marie d’Orléans.

     

Le Bondidier écrit qu’il a trouvé la matière de son article dans l’improbable Revue Rétrospective de Janvier 1894, qui contient un texte beaucoup plus développé. Le récit original figure en tête de la revue, aux pages 3 à 46 du XXe volume qui contient les articles parus de Janvier à Juin 1894, il est intitulé : Fragment du Journal inédit d’un voyage du duc de Montpensier dans les Pyrénées (juin-juillet 1841) et est illustré d’un portrait de Marie d’Orléans. La Bibliothèque Nationale de France a numérisé la collection presque entière de la Revue Rétrospective dans Gallica, sauf…. le volume qui nous intéresse ! par chance on peut le consulter à la Bibliothèque Patrimoniale de Pau (Usine des Tramways), qui renferme le plus riche ensemble de livres pyrénéens de la Nouvelle Aquitaine, dont il convient de souligner la qualité et l’efficacité de la gestion des fonds patrimoniaux.

                   

Le récit du voyage est très vivant, on comprend bien qu’il est écrit avec toute la fougue et l’irrévérence d’un jeune homme de 17 ans, qui bien plus tard, épousera la sœur de la reine d’Espagne. Son voyage le conduit de Auch à Pau, puis à Barèges, Saint-Sauveur, Pierrefitte, Campan, Bagnères, Luchon, Bosost, avec des excursions classiques à Gavarnie, à Héas, au Pic du Midi. Ce récit très vivant plein de remarques et d’anecdotes est à lire absolument.

 

 

Samedi 14 septembre 2019, vente aux enchères de livres sur les Pyrénées à Bordeaux.

Le samedi 14 septembre à 14 h, la maison de ventes aux enchères Briscadieu vend aux enchères un très bel ensemble de livres sur les Pyrénées à l’Hôtel des Ventes de Bordeaux Sainte-Croix, 12 rue Peyronnet. Le catalogue de 335 numéros présente de nombreux ouvrages sur le pyrénéisme, l’histoire naturelle, les eaux minérales et la chasse.

A signaler un ensemble unique, comprenant pas moins de neuf des Vingt livres pyrénéistes les plus rares (l’un étant en deux exemplaires !) dont beaucoup proviennent de la bibliothèque du chanoine Doazan : le d’Angosse [Voyage au Pic du Midi de Pau], deux exemplaires du Darcet [Discours en forme de dissertation…] mais incomplets des IV pages d'Addition, le Dietrich [Description des Gîtes…], le Fournier [Le Marboré et le Mont-Perdu], le Prince de la Moskowa [Ascension au Vignemale], le Leroy [Mémoire sur les travaux.. de la mature…], le Ramond-Picqué allemand, le Saint-Amans [Fragmens d’un Voyage sentimental…] et enfin le Noguès [Voyage du Bourg des Bains de Barège…].

 

L’annonce de la vente signale aussi un ensemble de manuscrits dits de Pierre Bernard Palassou. Si ces manuscrits proviennent bien de la succession très béarnaise de Palassou puisqu'ils passèrent ensuite  chez A. Dartiguenave, puis Paul Raymond, puis Lespy, puis le Dr Adolphe Caula et enfin dans sa succession en 2001 ; il ne s’agit pas de manuscrits autographes de la main de Palassou mais probablement de textes écrits par son jeune domestique Pierre, en effet, comme le note Michel Durand-Delga dans son excellent article sur Palassou : en 1815, sa vue, déjà compromise par une ancienne ophtalmie, baisse au point qu’il [Palassou] doit dicter à son jeune domestique Pierre le courrier et le texte de ses manuscrits. Le poète Arbanère le voit en 1828, constate que l’abbé a des difficultés de parole, ne peut plus lire et a de fréquentes défaillances.

Dans cette vente, les bibliophiles pourront voir des ouvrages en reliure d’époque et beaucoup d’ouvrages reliés récemment par Benoît Dresseyre le sympathique relieur de Mazamet. Vous pourrez télécharger le catalogue en cliquant ici. Les frais en sus des enchères sont de 23 % lorsque l’enchère est faite en salle ou par téléphone et de 26,6% si elle est faite par internet.

 

 

Vendredi 13 septembre 2019, vente aux enchères de livres basques à Bordeaux.

Le vendredi 13 septembre à 10 h 30 puis à 14 h 30 est vendue aux enchères la seconde partie de la Bibliothèque de M. G. par la Maison de ventes aux enchères Briscadieu, Hôtel des Ventes de Bordeaux Sainte-Croix, 12 rue Peyronnet. La première partie de cette bibliothèque avait été vendue dans ce même Hôtel des Ventes le 6 juin dernier.

           

Le catalogue qui comprend 449 lots présente un bel et rare ensemble de livres, aquarelles, affiches et documents sur le Pays Basque avec aussi quelques ouvrages sur le Béarn. Les ex-libris montrent que la quasi totalité des exemplaires provient de la Bibliothèque de M. Dominique Goytino. Beaucoup de lots regroupent plusieurs ouvrages et/ou plaquettes ce qui fait que la vente présente au total environ 2 000 titres. Les bibliophiles y trouveront des ouvrages en reliure d’époque et beaucoup d’ouvrages reliés récemment par les ateliers Laurenchet.

L’ensemble des deux catalogues (juin et septembre 2019) constitue une source importante de bibliographie sur le pays et la langue basques. Vous pourrez télécharger le catalogue de septembre en cliquant ici. Les frais en sus des enchères sont de 23 % lorsque l’enchère est faite en salle ou par téléphone et de 26,6% si elle est faite par internet.

 

 

Août 2019

 

 

Les achats de livres anciens sur internet et leurs surprises

Les bibliophiles achètent la majorité de leurs ouvrages sans les examiner au préalable, notamment via internet qui offre des possibilités immenses d’accès aux sources de livres anciens : sites professionnels de libraires, ventes aux enchères, etc… Le temps est fini où ils effectuaient leurs achats dans les boutiques de libraires. Cette nouvelle situation peut réserver de mauvaises surprises après la découverte défauts non signalés : rousseurs, pages déchirées ou manquantes, ouvrages incomplets de gravure(s), de carte(s) ou même d’un volume, mors cassés, coiffes absentes, reliure moderne sur un ouvrage ancien, etc. Ce type d’évènement est relativement rare car le commerce du livre ancien est basé sur la confiance, cependant beaucoup de bibliophiles y ont été confrontés.

Sur internet, les ouvrages sont généralement décrits très honnêtement, cependant il peut arriver que des défauts soient oubliés, soit par étourderie, soit en raison d’une description par trop optimiste. L’acheteur peut alors contacter le vendeur et généralement le litige se règle facilement. Dans le cas de sites de vente aux enchères ou à prix marqués tels ebay, Delcampe ou Rakuten (ex Price Minister), le contact avec le vendeur est moins direct mais il est toujours possible de déclarer un litige, les régulateurs de ces sites veillent alors à faire respecter une saine éthique de vente. Nous n’avons pas d’exemple de tels litiges qui n’aient pas été solutionnés. Il faut ajouter que le règlement de l’achat par le système Paypal, permet aussi de trouver une solution aux litiges et de rembourser les achats non reçus.

         

Lorsqu’il s’agit de ventes aux enchères publiques, l’acquéreur est en droit de le faire reprendre son achat lorsqu’il découvre un défaut non signalé au catalogue : un coup de téléphone et éventuellement une photographie suffisent à régler l’affaire, notamment avec les grandes salles de ventes parisiennes : Christie’s, Sotheby’s, Drouot. Il peut arriver qu’un commissaire-priseur ne donne pas suite à une réclamation, dans ce cas, l’acheteur dispose un recours qui est la saisine du Commissaire du Gouvernement près le Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques, soit par internet soit par courrier. Cette institution accompagne la libéralisation du secteur des ventes aux enchères et assure une excellente protection des vendeurs et acheteurs, elle veille au respect de la réglementation et est dotée d’un pouvoir disciplinaire sur les opérateurs. Si la réclamation est justifiée – et le bibliophile en est informé rapidement-, les services du Commissaire interviennent énergiquement pour régler l’affaire.

 

 

Juillet 2019

 

 

Un rare ouvrage de la bibliothèque de Thomas-John, le père d’Henry Russell

Les ouvrages ayant appartenu à Henry Russell ou à des membres de sa famille sont rares dans les collections pyrénéennes et fort recherchés. Sa famille actuelle en possède quelques-uns, une dizaine environ ; l’on en connait fort peu dans d’autres bibliothèques : quelques ouvrages offerts par Henry Russell à sa mère (ouvrage sur l’Irlande) ou encore à son neveu Maurice à l’occasion de son mariage (bel ouvrage sur la Tunisie) et plusieurs plaquettes pyrénéennes ayant appartenu à son frère Frank.

                

A notre connaissance, un seul ouvrage de la Bibliothèque de Thomas-John, le père d’Henri Russell, figure actuellement dans une collection privée pyrénéenne, réunie avec beaucoup de goût par un érudit bibliophile. Il s’agit des Chroniques d’Enguerrand de Monstrelet [Paris, 1839], qui concernent l’histoire générale des relations franco-anglaises, lesquelles ont fortement intéressé Thomas John Russell comme en témoignent sa plaquette De la Noblesse de la Gentry [Pau, Vignancour, 1847] dans laquelle il compare les titres de noblesse d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse avec les titres français et aussi France et Angleterre [Paris, Douniol, 1871].

      

Ces Chroniques d’Enguerrand de Monstrelet sont reliées en demi-chagrin noir d’époque, la signature de Thomas-John Russell figure en haut d’une page de garde et l’ex-libris Count Russell-Killough est collé au premier contre plat. Ce dernier élément est fort intéressant, car jusqu’à présent on ne connaissait cet ex-libris armorié que sur des ouvrages ayant appartenu à Henry Russell. Sa présence sur un ouvrage de la bibliothèque de son père confirme l’hypothèse que cet ex-libris pouvait être aussi à usage familial et utilisé par plusieurs membres de sa famille paloise [Cf. J. Labarère, Henry Russell-Killough, Bio-bliographie, Tome I, p. 192], tout comme c’était d’ailleurs le cas pour le papier à lettres aux armes des Russell-Killough. Remarquons que les livres de Thomas-John Russell, conservés par sa famille, ne comportent que sa signature autographe et pas son ex-libris, la raison en est peut-être que dans ce cas il s’agit d’ouvrages techniques ou même scolaires (grammaires, etc…).

 

 

Juin 2019

 

 

L’ex-libris basque de Léonce Goyetche (1904)

Jean-Alfred-Marie-Léonce Goyetche (1852-1925), né à Bayonne, fils de Léonce Jean Goyetche (1822-1885), Conseiller général des Basses-Pyrénées et de Gabrielle-Félicie Petit (1824-1906). En 1881 il avait épousé Sofia Augustina de las Mercedes Marxen de Eraso. Il est l’auteur de la rare et précieuse plaquette intitulée Quelques ex-libris Bordelais [Bordeaux, Imprimerie G. Gounouilhou, 1911].

                   

Bibliophile raffiné, il avait réuni de nombreux ouvrages sur le Pays Basque et les Pyrénées. En 1904, il fit faire un ex-libris de 77 x 91 mm, tiré sur Hollande, dessiné par le peintre espagnol Santiago Arcos et gravé par Albert Paul Badufle.

       

Nous avons retrouvé un courrier de L. Goyetche daté du 19 septembre 1904, adressé à un confrère collectionneur d’ex-libris dans lequel il décrit son ex-libris : J’ai enfin été nanti, il y a quelques jours de mon ex-libris (Dessin de Santiago Arcos, le peintre espagnol, qui a illustré Carmen (Conquet), le Mariage de Figaro, le Barbier de Séville, etc, gravé par Bachelu [sic] de Paris […]. En ma qualité de Basque (originaire de St Jean de Luz) et admirateur passionné de nos Pelotaris, j’avais demandé à S. d’Arcos de s’inspirer d’une joute locale, au Fronton Luzien. L’encadrement représente des « cisteras » ou gants en osier et des pelotes.

Dans son courrier, Léonce Goyetche nomme le graveur Bachelu par étourderie, il a rétabli le nom exact : Badufle dans son ouvrage Quelques ex-libris bordelais. Albert Paul Badufle, exerçant à Issy-les-Moulineaux, illustrateur mais surtout graveur, il fut élève de Jouffroy et exposa au Salon de 1903 un Coucher de soleil sur les coteaux de Saint-Cloud.

 

 

Une rare photographie de Franz Schrader , Commissaire général de la République d'Andorre (1900)

Un bibliophile passionné de l’œuvre de Franz Schrader nous envoie un de ses portraits photographiques peu connus qui fut publié à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. Il s’agit d’une photographie réalisée par Eugène Pirou (1841-1909) publiée dans un album comportant 70 photographies au gélatinobromure d'argent des Commissaires de cette Exposition Universelle, le portrait est intitulé : Mr Franz Schrader, Géographe, Commissaire général de la République d’Andorre, Franz Schrader est alors âgé de 56 ans. La photographie de dimensions 13,5 x 20,5 cm est montée sur un carton fort de 23 x 31 cm.

          

Eugène Pirou, qui avait son atelier au N° 5 du Boulevard Saint-Germain à Paris, photographia toutes les personnalités de l’époque : Pasteur, Galliéni, camille Pelletan, etc… Les quelques objets présentés par l’Andorre tenaient dans une vitrine placée dans le Palais de l’Agriculture et des Aliments, dans la Tribune côté La Bourdonnais, elle contenait notamment un Andorran en costume du pays, par M. de Gaspary et une carte originale de l’Andorre au 1/50 000e réalisée par Franz Schrader avec le concours de Saint-Saud et de Huot. Restée inédite, la carte fut ensuite simplifiée et réduite dans les cartes du Ministères de la Guerre et de l’Intérieur.

La participation de l’Andorre à l’Exposition fut décidée tardivement, car trois pays, Andorre, la République d'Orange et le Siam, après s'être d'abord excusés, revinrent sur leur détermination primitive et demandèrent des emplacements, Franz Schrader fut membre étranger du Jury International de Géographie comme représentant de l’Andorre. A cette même exposition il présenta dans le pavillon du Club Alpin Français son monumental panorama du Mont-Blanc, de 60 mètres de long sur 16 mètres de haut, dont le succès fut considérable.

 

 

Mai 2019

 

 

Deux autres ouvrages pyrénéens de la Bibliothèque Pierre Chrétien, vendus à Drouot le 14 mai

Nous avons signalé ci-dessous la vente d’un somptueux exemplaire Une ascension manquée le 14 mai à Drouot. Deux autres ouvrages pyrénéens provenaient de cette même bibliothèque Pierre Chrétien. L’un était lui aussi l’un de ces tirages confidentiels à 50 exemplaires édités par le baron Marc de Lassus : Le Château de Gourdan, Récit du XIVe siècle, par M. de L. [Saint-Gaudens, Abadie, 1863], un récit historique autour d’une légende commingeoise. L’exemplaire était également somptueusement relié en plein plein maroquin rouge, avec un triple filet doré en encadrement sur chaque plat, dos à nerfs avec caissons très ornés, dentelle intérieure, toutes les tranches dorées, la reliure est signée P. Bernon.

             

L’autre ouvrage intéresse plus particulièrement les béarnais : les Lettres intimes [de Henri IV], avec une introduction et des notes par L. Dussieux [Paris, Baudry ; Versailles, Cerf et fils, 1876] dans une superbe reliure signée Thierry sr de Petit-Simier en plein maroquin rouge brique, encadrement de filets et pointillés dorés, grand cartouche de forme irrégulière dessiné par des filets droits et courbes, au centre motif polylobé chargé d’une initiale M et de petits fers disposés aux points cardinaux, grandes gerbes dessinées aux petits fers filigranés disposées autour et en écoinçons, initiales M et L répétées aux angles, dos orné, petit masque grimaçant et initiales frappés dans les caissons, dentelle intérieure, tranches dorées, non rogné.

L'ouvrage est orné d’un portrait d’Henri IV gravé à l’eau-forte par F. Boilvin et d’une planche en héliogravure montrant le masque mortuaire du roi. Cette correspondance est intéressante pour l’histoire politique les amours de Henri IV, ainsi que sa passion pour la chasse dont il est fait mention à de nombreuses reprises, notamment pour ses chasses au cerf. La belle reliure dans le style du XVIIe siècle, rappelle par sa composition et ses motifs les meilleures œuvres réalisées par l’atelier de Florimond Badier au XVIIe siècle.

 

 

Un somptueux exemplaire de Une Ascension manquée (1856) de Marie-Marc de Lassus, vendu à Drouot

Le 14 mai 2019, l’étude Binoche et Giquello vendait à Drouot un bel ensemble d’ouvrages anciens et modernes, dont des Livres de la Bibliothèque Pierre Chrétien. Dans cet ensemble, figurait un somptueux exemplaire de Une Ascension manquée de Marie-Marc de Lassus (Paris, Emile Martinet, 1856), édition tirée à 50 exemplaires numérotés à la presse. C’est le récit d'une ascension manquée au Mont-Vallier faite en 1850 par le jeune Marc de Lassus en compagnie d’un ami et du guide Poulet Rumatch ; le récit "est d’un pyrénéisme exquis", c’est une "rareté de la bibliographie pyrénéiste", "l’un des plus rares morceaux de la bibliophilie pyrénéiste", en écrit H. Beraldi.

L’exemplaire passé vente portait un envoi de l’auteur au comte Pillet-Will, probablement Alexis, son beau-père, relié par E. Pouget dans le genre de Bozérian ou de Simier en plein maroquin vert à long grain, encadrement de deux doubles filets se croisant aux angles, plats orné de gros rinceaux dorés et de petites fleurs aux angles, dos à nerfs orné d’un décor aux mille points et petit fer quadrilobé dans les caissons, triple filet doré intérieur, tranches dorées, couverture conservée.

Il s’agit de l’un des quelques exemplaires de tête de ces ouvrages que les barons de Lassus faisaient habiller d’une même reliure, la seule variation étant la couleur du maroquin. Un exemplaire similaire, qui fut en possession d’Henri Beraldi est conservé à la Bibliothèque Municipale de Toulouse et figure à l’Exposition Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes.

 

 

Vente aux enchères de beaux livres (Pays basque) le 18 mai à Saint-Jean-de-Luz

Le 18 mai 2019 à 14 heures, à l’Hôtel des Ventes Côte Basque-Enchères (8, rue Dominique Larréa, St-Jean-de-Luz), les Commissaires Priseurs Maitres Arnaud Lelièvre et Florence Cabarrouy-Lelièvre, proposeront un ensemble intitulé Livres anciens et modernes d’une prestigieuse bibliothèque locale et à divers avec de nombreux ouvrages sur le Pays basque, dont certains portent l’ex-libris de la Bibliothèque du Château d’Arcangues.

     

L’expert de la vente est Jean-François Bétis. Le montant des frais en sus des enchères sera de 21,5 % TTC.

 

 

Le Recueil des Eloges historiques par Cuvier (1861) : un bel exemplaire aux armes de Léopold Ier, Roi des Belges

Dans Cent Ans aux Pyrénées [Tome I, pp. 2, 88] et dans le Sommet des Pyrénées [Tome III, pp. 246-251] Henri Beraldi a attiré l’attention des pyrénéistes sur l’intérêt de la seconde édition du Recueil des éloges historiques lus dans les séances publiques de l'Institut de France, par G. Cuvier, publiée chez Didot en 1861.

         

En sa qualité de secrétaire de l'Institut, le baron Georges Cuvier (1769-1832) avait la charge de prononcer les éloges des membres décédés ; cette édition de 1861, qui regroupe les éloges prononcés de 1800 à 1832, contient l’Eloge historique de Jean Darcet, lu le 5 avril 1802 [Tome I, pp. 99-114] et l'Eloge historique de Ramond, lu le 16 juin 1828 [Tome III, pp. 51-81]. Chaque éloge comporte sa propre page de titre comprise dans la pagination ; cette édition est d’autant plus intéressante que, par rapport au texte initial, le texte de certains éloges est augmenté de détails biographiques. A noter qu’il existe des tirés à part fort rares des textes originaux de ces deux éloges parus dans les Mémoires de l’Institut National des Sciences et Arts. Sciences Mathématiques et Physiques et dans les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences de l'Institut de France.

     

L’exemplaire prestigieux de l’édition de 1861 qui vient de passer en vente est relié aux armes de Léopold Georges Christian Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld (1790-1865), devenu premier roi des Belges en 1831 et fondateur de la dynastie actuellement régnante sur la Belgique. Les trois volumes reliés à l’époque en plein chagrin chocolat, avec les armes dorées de Léopold Ier au centre de chaque plat, des dos à nerfs et le monogramme doré couronné au troisième caisson de chaque volume, possède des plats ornés de complexes encadrements à froid, les tranches sont rouges. Bref, un bel exemplaire avec une fort intéressante provenance, peu courante sur des ouvrages cités dans les Cent Ans.

Cet exemplaire fut initialement vendu, à Paris chez Sotheby’s en décembre 2003, lors de la vente de la Bibliothèque du Roi Léopold III conservée au château d'Argenteuil, bibliothèque qui comprenait aussi celles de Léopold Ier et de Léopold II. Il est repassé en vente récemment. Rappelons que seule la seconde édition des Eloges historiques est intéressante pour les pyrénéistes, car la première édition publiée par F. G. Levrault s’arrête aux éloges de l’année 1827 et ne comprend donc pas celui de Ramond.

 

 

Avril 2019

 

 

Un rare album de Jacottet, complet, vendu par Alde à l’Hôtel Ambassador (Paris)

Dans les albums de lithographies pyrénéens celui de Jacottet, Souvenirs des Pyrénées arrive dans le peloton de tête lorsqu’il est complet : en effet il se compose de deux parties comportant 100 lithographies auxquelles il faut ajouter 4 lithographies supplémentaires. Elles furent toutes deux publiées à Paris chez Gihaut frères, en 1835-36 pour la première partie et en 1841-42 pour la seconde partie. L’édition de la première partie fut partagée avec Jalon à Bagnères-de-Bigorre, ce qui fait que l’on peut trouver des adresses avec des libellés différents sur les pages de titre.

         

L’exemplaire vendu aux enchères par Alde ce 12 avril, comprenait les deux parties complètes (54 +50 pl. avec serpentes entre chaque planche) reliées en deux volumes en demi-maroquin rouge à grain long à coins, dos lisses ornés en long dans le style romantique, double filet doré de mors et de coins, titre doré et étoile(s) de tomaison sur les premiers plats et aux dos. Dans la Deuxième partie, est reliée à la fin une page imprimée sur le même papier que les planches, portant la liste des planches des deux parties, cette liste se retrouve au verso de la page de titre de la première partie. L'exemplaire vendu par Alde provenait de la collection Du Pré de Saint Maur qui avait été dispersée par la maison de Vente Piaza (Boulevard Saint-Honoré, Paris) le 24 novembre 2016. Pour ce qui est des exemplaires complets, le CcFr n’en répertorie qu’un seul à la Bibliothèque Municipale de Toulouse et le World Catalogue un seul à la Bristish Library, à noter que la BnF ne le possède pas. C’est dire l’insigne rareté de cet ouvrage, pourtant familier à tous les bibliophiles pyrénéens car la plupart des exemplaires ont été dispersés en planches séparées, ce qui explique la rareté des volumes alors que les planches isolées se trouvent fréquemment.

           

Cette même vente réalisée par Alde à l’Hôtel Ambassador, Jérôme Delcampe étant Commissaire-Priseur, comprenait d’autres ouvrages rares pyrénéens dont on retrouvera les prix dans la Bourse aux Livres, notamment l’un des Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares : le Moreau Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes (1841) dans une fine reliure d’époque, le Hardy traduit par Barère de Vieuzac : Voyage descriptif dans les Hautes Pyrénées (1839) à l’état de neuf, un Melling : Voyage pittoresque dans les Pyrénées Françaises et Espagnoles (1826-1830) relié en plein maroquin rouge, des albums de Cicéri, Mercereau, Petit, etc. Le tout présenté dans un beau catalogue d’une réalisation technique de haute qualité avec d’excellentes notices rédigées très sérieusement.

 

 

Vente de livres basques le 6 avril à Bordeaux : Modification d'horaire 

Le catalogue de la vente aux enchères de livres de la Bibliothèque Goytino à Bordeaux (Maitre Briscadieu Commissaire-Priseur), annonçait, de façon érronée, le début de la vente cataloguée le samedi après-midi 6 avril à 14h30.

En fait la vente des livres du catalogue intitulé Livres basques et Béarnais débutera non pas à 14h30 mais à 10h30   : les numéros 1 à 150 (probablement) du catalogue seront vendus dans cette session matinale et non pas les lots 500 à 620 annoncés, qui ne figurent d'ailleurs pas au catalogue. Après interruption, la vente reprendra à 14h30  .

 

 

Le cinq millionième document numérisé, mis en ligne sur Gallica

Les bibliophiles pyrénéens connaissent bien Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, où est mise en ligne un grande quantité de documents numérisés : livres, revues, cartes, manuscrits, etc.. Le cinq millionième document numérisé vient d’être mis en ligne, il s’agit d’un manuscrit autographe acquis à la fin du XVIIe siècle par Mgr. d’Inguimbert, conservé aujourd’hui à la bibliothèque de Carpentras. Ce manuscrit du début du XVIIe siècle, le plus ancien récit de voyage de flibuste connu, est intitulé : Relation d’un voyage infortuné fait aux Indes occidentales par le capitaine Fleury, avec la description des îles qu’on y rencontre, par l’un de ceux qui fit le voyage, il contient aussi la plus ancienne description connue de la Martinique et c’est la première source originale sur les indiens Caraïbes.

Ce manuscrit n’est bien sûr pas pyrénéen, il nous permet de rappeler que sur le site Gallica on peut consulter par exemple la totalité de la collection du Bulletin Pyrénéen, la revue Pyrénées des origines à 2004, la Revue Pyrénéenne depuis 1952, ainsi que de très nombreuses autres revues et ouvrages pyrénéens.

 

 

Samedi 6 avril 2019, vente aux enchères de livres basques à Bordeaux

Le samedi 6 avril est vendue aux enchères la première partie de la Bibliothèque de M. G. à l’Hôtel des Ventes de Bordeaux Sainte-Croix, 12 rue Peyronnet à Bordeaux. La catalogue de 430 numéros concerne les ouvrages qui seront vendus à partir de 14h30. Les ex-libris de plusieurs types figurant sur les ouvrages vendus sont ceux de Dominique Goytino ; la grande majorité des ouvrages concerne la langue Basque et le Pays Basque, on trouvera aussi quelques ouvrages concernant le Béarn voisin et quelques titres pyrénéistes. Les bibliophiles y verront quelques ouvrages en reliure d’époque et beaucoup d’ouvrages  récemment reliés par les Ateliers Laurenchet. A remarquer que beaucoup de lots ne comportent pas un ouvrage unique mais regroupent plusieurs ouvrages et/ou plaquettes.

Pour les pyrénéens et les hispanisants qui s’intéressent à la tauromachie, signalons que la même salle des ventes dispersera, la veille à partir de 10 heures, un important ensemble sur la tauromachie comprenant tableaux, gravures et dessins des XIXe et XXe siècles, affiches anciennes et modernes, livres, sculptures et objets d’art populaire, etc., provenant notamment des collections de MM. Claude Sabatié, Robert Fages, Marc Gauthier et Alain Briscadieu.

 

 

Mars 2019

 

 

Le duc d’Orléans aux Pyrénées en 1839 : ses souvenirs dans la bibliophilie pyrénéenne

Ferdinand Philippe-Louis-Charles d'Orléans (1810-1842) fils aîné du roi Louis-Philippe Ier, fut probablement le plus populaire de ses fils ; il mourut fort jeune d’un accident de calèche à Neuilly-sur-Seine. Si les séjours aux Pyrénées des membres de la famille d’Orléans sont bien documentés, il n’en va pas de même de celui du duc d’Orléans.

     

En septembre 1839, il fit avec sa femme, un grand voyage aux Pyrénées et le 5 septembre il était à Barèges où il visita l’Hôpital militaire ; le lendemain à 8 heures du matin, il débuta l’ascension du Pic du Midi de Bigorre dont il atteignit la crête à 13 heures ; un déjeuner fut servi à tous les ascensionnistes sur le plateau qui couronne le pic. Ensuite, accompagné du Préfet des Hautes-Pyrénées, du lieutenant-colonel Gaullier, de MM. de Lafitte, Maximilien Vialar, Adolphe de La Tour, Antoine Dubois et des guides Teinturier et Peyret, le duc descendit le pic à la course jusqu’à la brèche de Sencours. A Bagnères-de-Bigorre il assista à diverses cérémonies et le lendemain visita les marbrières de Géruzet et Graciette.

                           

L’année suivante, un des co-ascensionnistes du Pic du Midi, Adolphe de La Tour, publia ses Souvenirs d’un touriste dans lesquels il est question notamment du château de Pau et du Canal du Midi, il offrit un exemplaire de son ouvrage au duc d’Orléans avec la dédicace suivante A son Altesse Royale Monseigneur le Duc d'Orléans, hommage et souvenir respectueux de son très humble serviteur et de son hôte au Pic du Midi de Bigorre en septembre 1839. Nous en donnons ci-dessous la superbe reliure en plein chagrin au chiffre couronné de ce prince d’Orléans.

     

Si l’on regarde maintenant du côté des Basses-Pyrénées, aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques, le géomètre en chef du département, Jules Félix Barrau, avait publié des Observations contre le projet de conservation du cadastre… [Pau, Imprimerie et Lithographie de E. Vignancour, 1838], ouvrage fort critique.

     

Il en offrit un exemplaire au duc d’Orléans, accompagné d’une page manuscrite : Hommage à Son Altesse Royale Monseigneur le Duc d’Orléans et du commentaire suivant sur une page de garde : Malheureusement les Ministres ne peuvent tout voir, / Et trop souvent les vérités utiles, ne parviennent à leur regard, / qu’au travers d’un milieu qui les altère. / Cause principale de l’insuccès du cadastre actuel, et du retard de beaucoup d’améliorations. Cet exemplaire, dans une riche reliure de plein veau aubergine avec de larges plaques à froid sur les plats, une dentelle intérieure et toutes les tranches dorées, porte le timbre humide monogrammé de la Bibliothèque de S.A.R. Mgr. Le Duc d’Orléans sur le faux titre.

 

 

Février 2019

 

 

Le Voyage au sommet du Mont-Perdu de Ramond de Carbonnières et sa traduction anglaise (1809)

L’un des Vingt Livres Pyrénéistes les plus Rares : le Voyage au sommet du Mont-Perdu de Ramond de Carbonnières, initialement paru dans le Journal des Mines, N° 83, Floréal, an XI, [pp. 321-350] est le texte pyrénéiste du XVIIIe siècle qui eut la plus riche carrière internationale. Dès 1809 il fut sélectionné pour paraitre dans la célèbre collection anglaise de voyages publiée par John Pinkerton à Londres et traduit dans le Volume IV de A General Collection of the Best and Most Interesting Voyages and travels, pages 711-722, sous titre suivant : Journey to the Summit of Mont Perdu, the highest mountain in the Pyrenees, by L. Ramond, Member of the National Institute ; and read in that Society the 19 Floreal, an 11. Cette édition comporte 17 volumes dont les six premiers consacrés à l’Europe.

              

 

Il fut ensuite republié, toujours dans le Volume IV [pp. 819-831] de l’édition américaine de A General Collection of the Best and Most Interesting Voyages…parue à Philadelphie en 1811, en 6 volumes concernant uniquement l’Europe. Dans les deux éditions il s’agit d’une réelle et fidèle traduction anglaise du texte du Journal des Mines, les photos données ci-dessous sont celles de l’édition de Philadelphie.

Mais ce Voyage au sommet du Mont-Perdu eut une nouvelle notoriété dans les recueils d’ascensions publiés au XIXe siècle. Le plus connu est les Ascensions célèbres de Frédéric Zurcher et Elie Margollé dont l’édition originale française parut en 1867, l’ascension de Ramond y avoisine des récits d’ascensions au Pic du Midi et à la Brèche de Roland ainsi qu’à de nombreuses autres montagnes de tous les continents ; mais le texte publié ici n’est pas le texte littéral donné par Ramond dans le Journal des Mines, c’est un récit très librement adapté du texte original. Il en existe une traduction anglaise parue en 1869, à Londres et à Boston, sous le titre de Mountain adventures in the Various Countries of the World, dans laquelle on trouve l’ascension de Ramond, pp. 127-145 avec le titre suivant : Mont-Perdu. Ascent in 1797 by M. Raymond [sic] et une illustration hors-texte [Mont Perdu]. Soulignons que ce qui est publié est non pas le texte original de Ramond, mais le récit de l’ascension tiré du texte de Ramond.

      

Bien moins connue est la publication de l’ascension de Ramond dans Mountains and Mountain-Climbing. Records of adventure and enterprise among the famous mountains of the world, édité à Londres en 1883 par William Henry Davenport Adam, sous le titre Mont-Perdu [pp. 116-147] avec une illustration de Gustave Doré déjà publiée à la page 375 du Voyage aux Pyrénées de Taine : Ramond’s ascent of Mont Perdu [p. 142]. Cette édition, peu commune, ressemble au de Zurcher et Margollé, dans ce sens que nombre de récits sont communs aux deux ouvrages, mais avec des textes différents. Et pour Ramond, nous avons une nouvelle version de l’ascension au Mont-Perdu, différente à la fois de la fidèle traduction originale de Pinkerton et de celle publiée dans les Mountain adventures de 1869..

     

L’exemplaire dont nous donnons la reproduction ici fut donné comme livre de prix par une école privée anglaise : la High-school Birklands Holland Park Gardens, collège pour jeunes femmes situé à Kensington, spécialisé dans la musique le chant et l’étude du français et dont Mme J. Huxtable était le principal. Relié en plein veau aux armes du collège; il porte un envoi de cette dernière à Gertrude Sd. Brown. Pour ce qui est des Pyrénées, on y trouve aussi -tout comme dans le Zurcher et Margollé- : The Pic du Midi [pp. 99-102, récit de Mirbel, avec 2 illustrations] et The Breche de Roland [pp. 102-116, récit de Jules Pasquier et Mirbel, avec une illustration]. Bref, un livre à posséder dans sa bibliothèque pyrénéiste.

 

 

Janvier 2019

 

 

20 janvier 2019 : 14e Salon du Livre Ancien de Bordeaux

Le dimanche 20 janvier 2019, le 14e Salon du Livre Ancien se tiendra à Bordeaux dans la Salle Capitulaire et sous les arcades de la superbe cour Mably (3 rue Mably) de 10h à 19h. Ce Salon, dont l’entrée est libre, regroupera une trentaine de libraires professionnels venus de toute la France qui présenteront des livres anciens et contemporains, des gravures, des photographies, des autographes et des vieux papiers.

La situation des samedis bordelais a conduit la Ville de Bordeaux à fermer les établissements culturels du centre-ville le samedi 19 janvier, aussi, cette année la Salon ne sera ouvert que le dimanche 20 janvier.

                                                  

Le Salon propose une large gamme de livres allant des plus anciens aux ouvrages récents, du régionalisme, de la littérature enfantine, des ouvrages sur les voyages, sur les sciences et de nombreux autres thèmes. S’y côtoient éditions rares, BD anciennes, cartonnages des romans de Jules Verne, vieux papiers, gravures, belles illustrations, élégantes reliures, etc.

Le salon est organisé par le Syndicat National des Bouquinistes et Brocanteurs (SNBB) et par l’association Les Amis du Livre Ancien et Moderne (ALAM) avec l’aide de la Ville de Bordeaux en partenariat notamment avec France Bleu Gironde et la Société des Bibliophiles de Guyenne.

 

 

Décembre 2018

 

 

Un Catalogue du Musée de Toulouse par Du Mège, relié par Vincens

Un somptueux exemplaire de la Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le Musée de Toulouse ; Par M. Alexandre du Mège, de la Haye [Toulouse, Douladoure, 1828, 144 pp.] a été vendu à Drouot le 7 décembre 2018. Cette Notice était dans une élégante reliure signée de Vincens, célèbre dynastie de relieurs toulousains dont la qualité du travail est reconnue unanimement ; la Notice des tableaux et dessins conservés dans le Musée de Toulouse [Toulouse, Douladoure, 1828, 46 pp.], anonyme mais probablement du même auteur, était reliée à la suite.

     

La reliure de Vincens est en plein maroquin vert à long grain, avec sur les plats un encadrement de filets dorés et de roulette à froid, de larges dentelle et écoinçons à froid, les armes dorées de Charles X au centre de chaque plat [OHR, pl. 2498, fer n° 6], dos orné de palettes, fleurons et fleurs de lys dorés, roulette intérieure, doublure et gardes de papier rose, tranches dorées, coupes ornées. Comme souvent, en raison de la mauvaise qualité du papier, cet exemplaire présente de nombreuses rousseurs.

Cet ouvrage peut paraitre quelque peu à la marge des ouvrages pyrénéens, mais l’Avertissement précise que les objets présentés dans ce catalogue ont été trouvés dans la région pyrénéenne et qu’ils seront expliqués plus en détail dans l’ouvrage à paraitre du même auteur : Archéologie Pyrénéenne [Toulouse, 1858]. On connait une reliure similaire, en maroquin vert aux armes de Charles X, toujours signée de Vincens, sur un Recueil de l’Académie des Jeux Floraux de l’année 1830.

     

Une autre reliure signée P. Vincens [Jean-Barthélémy dit Paul, fils de Jean Vincens], en plein veau glacé cerise, habille un ouvrage bien pyrénéiste celui là, puisqu’il s’agit de la meilleure édition des Oeuvres Complètes de Bertin [Paris, Roux-Dufort aîné, 1824] qui contient sa lettre restée célèbre adressée à son ami et compatriote de l'île de Bourbon, Evariste de Forges de Parny au cours du voyage qu’il fit en 1782 à Saint-Sauveur pour y soigner sa santé compromise : Lettre à Monsieur le Comte de Parn*, écrite des Pyrénées, cette lettre en prose et en vers constitue l’un des premiers écrits pyrénéistes.

 

 

Un rare exemplaire des Observations sur les Alpes de Ramond (1929)

Le 21 janvier 2005, se vendait à Pau un exemplaire broché des Observations sur les Alpes, 1777. Insérées dans la traduction des Lettres de Coxe sur la Suisse (1781), publiées à Toulouse, Editions de la Section des Pyrénées Centrales du Club Alpin Français, 3, rue Bayard. La page de titre portait la date de 1927 et la couverture celle de 1929, qui est la vraie date de publication. Cet ouvrage de format grand in-8° comprend 4 ff.bl.n.ch., 165 pp., 1 f.impr.n.ch. [Table des Matières], 3 ff.bl.n.ch., il est illustré d’une planche hors-texte reproduisant un dessin de Ramond : un paysage Suisse conservé au Musée Pyrénéen de Lourdes, et habillé d’une couverture marron rempliée avec des étiquettes imprimées au dos et sur le plat supérieur.

     

L’ouvrage, qui débute par une présentation de cinq pages de Henri Beraldi, reprend les notes que Ramond avait insérées dans sa traduction des Lettres de Coxe sur la Suisse, elles sont présentées ici dans l’ordre chronologique du voyage de Ramond. Le texte a paru initialement en 21 Suppléments au Bulletin Mensuel de la Section des Pyrénées Centrales du C.A.F., le premier cahier portant le titre avait été livré en 1927 d’où cette date sur le titre, et non la date finale de 1929. Dans le catalogue de janvier de la vente Pierre Caillau-Lamicq, l’expert Bernard Hauvette rappelait l’origine de cette publication et il demandait à propos des Suppléments : y a-t-il eu une couverture propre ? y a-t-il des exemplaires complets de cette version ? Nous pouvons maintenant y répondre : apparemment, il n’y eut pas de couverture propre pour les Suppléments et oui, il existe au moins un exemplaire complet de cette version, dont nous donnons ici la photographie.

     

Par rapport à l’édition destinée à la vente en librairie, le format (petit in-8°) est nettement plus petit ; si corps du texte est le même, l’exemplaire constitué à partir des Suppléments porte en bas à gauche de chaque Supplément la mention suivante : Ramond en Suisse [N° de livraison] Suppl. Bull. Sect. Pyr. Centr. pour les numéros 1 à 14 [pp. 9, 17, 25, 33, 41, 49, 57, 65, 73, 81, 89, 97, 105], à partir du 15e Supplément a été rajoutée la date de parution [pp. 113, 121, 129, 137, 145, 153, 161]. Ce type d’édition, que l’on pourrait qualifier de pré-originale ne comporte pas la planche hors-texte intitulée Paysage Suisse qui fut réalisée en 1929 au format grand in-8° pour les exemplaires vendus en Libraire.

 

 

Les livres pyrénéistes avec l’ex-libris d’Henri Beraldi

Le mois dernier, ont été mis en vente des ouvrages de deux bibliothèques pyrénéistes comportant tous l’ex-libris de leur possesseur. En matière d’ex-libris, il y a deux types de bibliophiles, les uns les apposent sur tous leurs ouvrages quelle qu’en soit la qualité, d’autres ne les collent que sur les ouvrages présentant, selon leurs critères, une qualité bibliophilique suffisante. Henri Beraldi appartenait à cette dernière catégorie, aussi fort peu de ses ouvrages  pyrénéistes portaient son ex-libris. Rappelons qu’une partie de sa bibliothèque pyrénéiste fut donnée à la Bibliothèque Municipale de Toulouse ; une partie seulement car sa famille conserva ou donna à des bibliophiles amis la majorité des ouvrages de qualité bibliophilique. C’est la raison pour laquelle seuls deux ouvrages conservés à la BM deToulouse portent l’ex-libris d’Henri Beraldi.

                   

Henri Beraldi collait généralement son ex-libris au verso du premier contreplat s’il avait fait relier lui-même l’ouvrage, ou bien au recto de la première garde lorsqu’il s’agissait d’un ouvrage qu’il acquérait déjà relié. Dans tous les cas, l’ex-libris était collé en position centrale, environ aux deux tiers de la hauteur de la page ou du contreplat ; il a fait peu d’exceptions à cette règle. Rappelons que les fers des ex-libris d’Henri Beraldi et des membres de sa famille furent dessinés par le relieur Cuzin.

         

A l’heure actuelle on connait 53 ouvrages pyrénéistes avec cet ex-libris : 49 sont dans des collections privées, deux sont, nous l’avons dit, à la BM de Toulouse, un est à la Médiathèque de Pau-Pyrénées et un au Musée Pyrénéen de Lourdes. Bien qu’il n’en ait pas dit grand bien, Henri Beraldi avait mis son ex-libris sur les première (1855) et troisième éditions (1860) du Voyage aux Pyrénées de Taine, toutes deux sur grand papier, l’une reliée par Canape et l’autre par Noulhac. Ces éditions sont dans des collections privées ; l’édition originale a récemment changé de propriétaire, l’histoire mérite d’en être contée : son précédent possesseur souhaitant s’en séparer, soucieux d’enrichir les collections publiques, contacta la bibliothèque publique possédant le plus grand nombre d’ex-libris d’Henri Beraldi. Bien qu’il demandât une somme plutôt symbolique pour un grand papier à provenance prestigieuse relié par Canape [300 €], il fut fort dépité de n’avoir pas de retour, aussi le proposa-t-il, pour une somme moins symbolique mais toujours faible à la bibliothèque privée la plus riche en ex-libris H. Beraldi, inutile de préciser qu’il fut accueilli à bras ouverts. Signalons que cet exemplaire du Voyage aux eaux des Pyrénées, gardé par sa famille en juin 1939 [cf. J. Labarère, Henri Beraldi, II, N° 320], figura en juin 1941 au catalogue du Libraire parisien Leconte, qui le vendit 1 700 anciens francs.

 

 

La deuxième édition du Chausenque offerte par Henry Russell à Maurice Meys (1897)

Henry Russell avait pour habitude d’offrir des livres à ses amis et à sa famille, quelques uns ont survécu et sont aujourd’hui plus que recherchés. C’est ainsi que l’on connait l’ouvrage sur la Tunisie qu’il offrit à son neveu Maurice pour son mariage, Les Mystères de l’Océan qu’il offrit à ses parents, des partitions de musique offertes à Germaine Meys la fille de son photographe et ami Maurice Meys. Il faut remarquer que parmi les ouvrages retrouvés ne figure aucun titre pyrénéen, c’est la raison pour laquelle l’ouvrage qui vient d’être trouvé dans un marché aux puces d’Aquitaine est intéressant à plus d’un titre.

         

Il s’agit de la deuxième édition (1854) d’un grand classique du pyrénéisme : Les Pyrénées ou voyages pédestres dans toutes les régions de ces montagnes de Chausenque, les deux tomes reliés à l’époque en un volume demi-basane fauve, dos lisse avec filets et titre dorés. La première page de garde porte la signature : Henry Russell, suivie de la mention : Pau toujours de la main d’Henry Russell et de la grande arabesque que l’on trouve souvent à la fin des dédicaces de Russell. Plus bas, une autre écriture, probablement celle de Maurice Meys, a ajouté : Offert par Mr le Comte H. Russel [sic] à Mr. Meys ; le 27 7bre 1897. A noter que ce cadeau fut fait quelques jours après le mariage de son neveu Maurice Russell avec Blanche de Cugnac, qui eut lieu le 22 septembre 1897. En haut à droite de la page de titre du premier volume Henry Russell a marqué la date de 1858 à l’encre noire, qui est probablement la date d’achat de l’ouvrage ; c’est aussi la date de ses premières ascensions dans les Pyrénées avant le départ pour son long périple autour du monde.

        

De nombreuses marques au crayon figurent dans les marges de l’exemplaire, il est difficile de dire si elles sont de la main de Russell, de Meys ou d'un possesseur ultérieur. Il faut féliciter le chercheur sagace qui a su trouver cet ouvrage dans le désordre d’un marché aux puces. L’existence de cet exemplaire était connue depuis plus de quarante ans car il avait figuré en juin 1976 au catalogue du libraire parisien Viardot qui intitulait son annonce ainsi : Offert par le plus grand des pyrénéistes : Henry Russel [sic], le vendait 1 750 francs ; long et mystérieux itinéraire des ouvrages, ce n’est qu’aujourd’hui qu’il resurgit chez un marchand itinérant en compagnie de l’édition de 1908 des Souvenirs d’un Montagnard dont la page de titre avait été malheureusement enlevée et un bel exemplaire de La Montagne à travers les âges de Grand Carteret, restes de ce qui fut probablement une belle bibliothèque non identifiée.

 

 

Novembre 2018

 

 

Les ventes aux enchères de livres pyrénéens du mois dernier (Auch et Bordeaux)

Les 12 octobre à Auch (2e vente Alain Bourneton) et 20 octobre à Bordeaux (vente Christian Galau) furent dispersés aux enchères plus d’un millier d’ouvrages pyrénéens dont neuf des Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares. Les résultats montrent une nette maturité des bibliophiles pyrénéistes, lesquels dans leurs décisions d’achat, tiennent particulièrement compte de l’état des ouvrages : les exemplaires en belle condition d’époque ont atteint des prix soutenus, tandis que les exemplaires dans des états moyens ou piteux n’ont parfois pas trouvé preneur quelle que soit leur rareté ; il en est allé de même pour les livres anciens habillés de reliures modernes. Un excellent exemple est montré avec les prix des Observations faites dans les Pyrénées de Ramond, dont deux exemplaires se vendirent le 20 octobre, le premier, relié en deux volumes en pleine basane d’époque -état rare- avec un super-libris doré sur les plats supérieurs, atteignit le prix confortable de 1000 euros alors qu’un autre exemplaire en reliure postérieure vendu immédiatement après, ne trouva preneur qu’à 100 euros.

 

On ne saurait trop souligner que pour conserver sa valeur, un livre doit être dans son état d’origine, qu’il soit broché ou relié ; la conséquence en est que pour protéger un livre ancien broché, un emboîtage est nettement à préférer à une reliure moderne. Seules les plaquettes peuvent faire exception, quelle que soit leur époque elles supportent fort bien de discrètes reliures à la bradel. A côté de l’excellente tenue des prix des ouvrages pyrénéistes en bon état, signalons la faiblesse des prix des albums et, après une baisse récente, un maintien des prix des ouvrages historiques. On trouvera l’ensemble des prix d’adjudication dans La Bourse aux Livres.

                            

Dans les anomalies de prix, signalons deux exemplaires de l’Essai sur la Constitution géognostique des Pyrénées de Charpentier, l’un, complet de la carte se vendit 1 200 euros à Bordeaux (1 503 euros avec les frais), l’autre, incomplet de la carte atteignit 1 500 euros à Auch (1 776 euros avec les frais !!) alors que le prix moyen de ces exemplaires incomplets est de l’ordre de 200-300 euros. Toujours à Bordeaux, il fut remarqué qu’un chargé d’achats par des gestionnaires de collections publiques, enchérissait jusqu’à des sommets -le pyrénéisme s’y prête- souvent contre un autre gestionnaire public enchérissant au téléphone. Le cas de l’édition anglaise de la carte Roussel et La Blottière provoqua quelques remous, car à partir de 1000 euros la compétition entre ces gestionnaires de collections fort proches géographiquement fit monter le prix jusqu’à 2 900 euros, soient 3 634 euros avec les frais !!

Il faut noter que les livres vendus en octobre portaient tous l’ex-libris de leurs propriétaires et dans le cas de la vente d’Auch, le timbre humide Alain Bourneton au titre et à la page 42 ; les ex-libris étaient souvent collés en haut à gauche du premier contreplat. Nous reviendrons, le mois prochain, à propos d’un exemplaire de la Bibliothèque Beraldi vendu il y a quelque temps, sur la position des ex-libris et sur les choix pluriels des bibliophiles, certains mettant leurs ex-libris sur la totalité, d'autres  sur seulement une partie de leurs ouvrages.

 

 

Un rare herbier anonyme des Pyrénées avec de belles compositions florales.

Dans la rubrique précédente nous avons cité les herbiers des Pyrénées dont les auteurs étaient identifiés, et parmi eux, les albums de Bordère étaient ceux qui avaient les présentations de plantes organisées avec un net souci esthétique.

  

Un petit Album de plantes pyrénéennes, sans nom d’auteur, réalisé au XIXe siècle, portant simplement la mention Album sur le plat supérieur, est tout à fait original et d’une grande qualité artistique car il présente à chaque page des compositions florales complexes.

  

Relié en pleine percaline chocolat avec des décors à froid sur les deux plats et titre doré sur le premier plat, ce petit album de 17,1 cm x 10,5 cm est composé de six planches dans lesquelles les plantes sont arrangées en bouquets dans lesquels chaque plante est discrètement numérotée à l’encre ; en face de chaque planche, les noms latins des plantes sont écrits à l’encre noire sur une feuille de papier bleu.

 

 

Un rare herbier de plantes des Pyrénées par Joseph Larriu des Eaux-Bonnes

Vient de passer en vente un rare herbier du XIXe siècle, composé de plantes récoltées aux environs des Eaux-Bonnes, portant sur le cartonnage éditeur recouvert de papier glacé bleu, le titre suivant en lettres dorées : Souvenir des Pyrénées. Herbier de Botanique. Jh Larriu, Minéralogiste et Botaniste à Pau et Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées). L’herbier comprend 20 planches ayant chacune de 6 à 11 plantes ; sous chaque spécimen une étiquette manuscrite porte le nom latin et le nom vernaculaire de la plante et ainsi que le mois et le lieu de récolte. Sur le premier contreplat, une discrète étiquette indique le nombre total de plantes réunies : 167 Plantes.

       

De Joseph Larriu, on sait qu’il avait un magasin au N° 8 de la Place Gramont à Pau où il vendait notamment des herbiers de plantes de montagnes. Deux autres herbiers Larriu sont répertoriés, l’un est au Conservatoire Botanique National des Pyrénées à Bagnères-de-Bigorre, la couverture, qui est dans ce cas recouverte de papier glacé rouge, porte exactement les mêmes informations dans le même encadrement ; il possède en plus une étiquette manuscrite collée en diagonale au premier contreplat : fleurs des montagnes des environs des Eaux-Bonnes (Basses Pyrénées), et en bas à gauche : 113 Plantes. Un autre exemplaire, conservé aux Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques, est curieusement attribué à Pierre Gaston-Sacaze, malgré la mention imprimée Larriu.

       

Pierre-Gaston Sacaze, commercialisait effectivement des herbiers de plantes des environs des Eaux-Bonnes, mais il en réclamait clairement la paternité : ces herbiers portent sur le cartonnage la mention imprimée Souvenir des Eaux Bonnes. Botanique et au premier contreplat l’indication manuscrite que l’herbier a été constitué par Pierre Gaston-Sacaze.

Tous ces herbiers sont très recherchés par les collectionneurs ; les plus répandus sont ceux de l’instituteur de Gèdre, Victor Henri Bordère, qui décéda en 1889. Ensuite, son petit-fils H.S. Bordère, Botaniste-Horticulteur et maire de Gèdre continua la production d’herbiers qu’il commercialisait sous son propre nom. Ces herbiers des Bordère, surtout ceux de Victor Henri, ont indéniablement la présentation des plantes la plus esthétique et la plus artistique.

Pour la région de Luchon, on connait les rares herbiers commerciaux de Charles Fourcade, botaniste et géologue ami de Maurice Gourdon, leur cartonnage éditeur porte : Plantes des Pyrénées. Récompenses aux diverses Expositions, Médaille de Vermeil, Médaille de Bronze grand modèle et Mention Honorable à l’Exposition Universelle 1867. Par M. Fourcade, Naturaliste à Bagnères-de-Luchon ; au premier contreplat une étiquette rappelle les titres -nombreux- de Charles Fourcade. On doit au même un Herbier agricole pour faciliter la connaissance et la culture des plantes utiles, vendu par Sarthe en 1874, contenant de véritables plantes séchées des près et pâturages des Pyrénées accompagnées de textes imprimés collés sur les planches.

 

 

L’auteur anonyme de la rare Relation du voyage de la duchesse de Berry dans le Béarn et le Pays Basque.

Au dernier Salon du Livre Ancien de Bordeaux a été trouvée une rare plaquette in-8° de 28 pages, habillée d’une fragile et élégante reliure d’époque en plein papier violet imitant le cuir de Russie ornée d’un encadrement doré sur les plats, avec titre en long au dos. La page de titre anonyme porte Relation du voyage de S. A. R. Madame, Duchesse de Berri et le titre de départ, plus complet : Relation du voyage de S. A. R. Madame, Duchesse de Berri, dans le Béarn et le Pays Basque. Seules la BnF, la BM de Rouen (Fonds Montbret) et la Médiathèque de Pau dont le Service Patrimoine est particulièrement riche en ouvrages pyrénéens en possèdent un exemplaire. Celui de Pau est le seul à avoir conservé sa couverture imprimée portant : Relation du voyage de S. A. R. Madame, Duchesse de Berry, dans le Béarn et le Pays Basque. Paris, à l’Imprimerie de Béthune, rue Palatine, N° 5, 1828, noter que sur la couverture Berry est écrit avec un y et non pas avec un i.

       

Cependant, avec ou sans couverture, aucun exemplaire répertorié ne renfermait d’élément permettant d’identifier l’auteur de cette relation détaillée du voyage effectué par la duchesse de Berry en juillet 1820, en compagnie de la maréchale de Régio, de la marquise de Podenas et du comte de Mesnard. L’exemplaire trouvé à Bordeaux porte au titre la dédicace suivante : A Madame la marquise de Podenas, hommage de L’auteur, A. Abbadie ; elle permet d’identifier l’auteur comme étant sans conteste Arnaud Abbadie [ou Abadie comme imprimé sur ses autres publications, les noms propres n’ayant à cette époque qu’une orthographe approximative]. Sachant cela, à la relecture du texte, on voit qu’Arnaud Abadie y explique longuement, sans modestie exagérée, qu’il fit hommage de son ouvrage Itinéraire topographique… à la duchesse de Berry, laquelle lui fit remettre une médaille.

           

La dédicace est également intéressante par la personnalité de la dédicataire, Athenaïs du Pouget de Nadaillac (1785-1858), laquelle fut dame d’honneur de la duchesse de Berry qu’elle accompagna dans son voyage en Béarn et au Pays Basque. Elle était fille d’Alexandre du Pouget de Nadaillac (1744-1794), marquis de Nadaillac et de Rosalie de Rancher de La Ferrière (1761-1842), en 1813 elle épousa le marquis Henri de Podenas (1785-1848).

 

 

Octobre 2018

 

 

20 et 21 octobre : XXIIe Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux (33)

Les samedi 20 et dimanche 21 octobre 2018, de 10 h à 19 h , le 22e Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux se tiendra sous les voûtes de la belle Halle des Chartrons, place du Marché des Chartrons ; il regroupera environ 35 Libraires et de professionnels du Livre venus de toute la France ; environ 3 000 visiteurs sont attendus, l’entrée est libre.

            

Ce rendez-vous est l’une des manifestations les plus importantes concernant le livre ancien dans le Sud-Ouest de la France, les amateurs pourront y trouver des ouvrages rares et curieux dans tous les genres : livres anciens, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, ainsi que des gravures, des photographies ou des vieux papiers.

Le Salon est organisé par l’Association ALAM (Les Amis du Livre Ancien et Moderne) et le et le SNBB (Syndicat national des Bouquinistes et des Brocanteurs) en partenariat avec France Bley Gironde, FR3, la Société des Bibliophiles de Guyenne et – nous sommes à Bordeaux- les Vins de Pessac-Léognan.

 

 

20 octobre 2018 : vente de la bibliothèque du pyrénéiste Christian Galau à Bordeaux (33)

Après une longue période de calme plat, ce mois d’octobre est riche en vente de bibliothèques Pyrénéistes. Le 12 octobre il y eut l’importante vente pyrénéiste à Auch, et huit jours après, le 20 octobre à partir de 14 h 30 heures, un bel ensemble de livres provenant de la Bibliothèque Christian Galau, bibliophile et pyrénéiste, sera mis en vente à la salle des ventes Jean dit Cazaux et associés, 280 avenue Thiers à Bordeaux. Le Commissiare priseur Maître Gérard Sahuquet sera assisté de l’expert M. Jean-François Bétis.

       

La vente comprend 459 lots représentant environ 800 ouvrages, dont 241 lots bien pyrénéens provenant de la Bibliothèque Christian Galau, parmi lesquels figurent trois des Vingt livres Pyrénéistes les plus rares :  l’édition originale du Tonnellé, la Description des gîtes de minerai, des forges et des salines des Pyrénées du baron de Dietrich et l'Essai sur la constitution géognostique des Pyrénées de Charpentier. Ces 241 lots comprennent la plupart des grands ouvrages classiques du pyrénéisme, de même que de nombreux albums de lithographies. Les frais en sus des enchères sont de 25,32 %.

Cette vente de livres aura été précédée, le 6 octobre 2018 dans le même salle des ventes, par la mise aux enchères de tableaux et gravures pyrénéens provenant de la même Bibliothèque.

 

 

12 octobre 2018 : vente d’ouvrages pyrénéistes à Auch (Gers)

Le vendredi 12 octobre, à partir de 10h30, une importante vente aux enchères de livres pyrénéistes aura lieu à l’Hôtel des Ventes d’Auch, 129 rue Victor Hugo. Cette vente sera dirigée par le Commissaire-priseur Maître Marcelle Puyol, assistée de M. Jean-Louis Gauzy, Consultant.

La liste de vente contient 306 lots représentant un séduisant ensemble des livres sur les Pyrénées et la chasse, parmi lesquels figurent six des Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares : le Charpentier, l’Ascension au Vignemale du Prince de la Moskowa (exemplaire de la Bibliothèque Henri Beraldi), le Voyage du Bourg des Bains de Barège à Gavernie de Noguès, l’édition originale du Tonnellé, le Darcet : Discours en forme de dissertation sur l'état actuel des montagnes des Pyrénées et enfin, Le Marboré et le Mont-Perdu de Fournier. Il faut noter d’autres raretés comme par exemple le Mémoire sur l’Etat de la Végétation au Pic du Midi de Bagnères de Ramond et quelques prestigieux autographes. L’ex-libris collé sur les contreplats des ouvrages et les nombreux tampons indiquent -si besoin était- la provenance des ouvrages mis aux enchères.

Rappelons que cette salle des Ventes d’Auch, animée d’une main aussi énergique qu’aimable par Maitre Puyol, a vu passer de grandes bibliothèques pyrénéistes : celle de Jean Senmartin, puis plus récemment celle de Gabriel Lacave Laplagne-Barris qui fit l’objet de plusieurs vacations. Les frais en sus des enchères sont de 18,46 %.

 

 

Septembre 2018

 

 

Aux éditions du Pin à Crochets : La Grande Flore Illustrée des Pyrénées de Marcel Saule

Plus de vingt-cinq ans après la première (1991) va paraitre une nouvelle édition monumentale de La Grande Flore Illustrée des Pyrénées de Marcel Saule. La première édition, qui était déjà une somme imposante de connaissances scientifiques, décrivait 1800 espèces illustrées en 330 planches. La nouvelle édition augmentée des plantes des piémonts des deux versants des Pyrénées, concerne 3650 espèces présentées en 520 planches ; elle est le fruit d’un travail immense réalisé au cours de cinquante ans d’études patientes et passionnées. Est-il nécessaire de le préciser, nous sommes ici à des années lumières des (trop) nombreux livres réalisés en quelques mois à l’aide de maints emprunts à des ouvrages déjà parus.

     

Cette somme botanique de 1380 pages, que nous ne saurions trop recommander, est issue de la conjonction de plusieurs talents : celui de son auteur : le botaniste Marcel Saule, celui de la superbe aquarelliste qu’est Hélènre Saule-Sorbé qui a fourni quelques-unes de ses aquarelles pour illustrer 24 pages en couleurs ; celui de Marie Lauribe qui anime et fait vivre avec le plus grand sérieux et la plus belle conscience professionnelle les éditions du Pin à crochets, et enfin, celui du Préfacier Gérard Largier, Directeur du Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, qui a supervisé le texte. Regroupement rare de personnalités dont le talent est le gage du sérieux de cette œuvre monumentale qui fera date. 

L’ouvrage, de format 21 x 30 cm, sera disponible début novembre 2018 et en deux versions : un tirage broché et un tirage de tête relié en plein toile avec jaquette et sous étui, ce dernier étant uniquement vendu par souscription.

 

 

15 et 16 septembre 2018 : Journées européennes du patrimoine

La 35e édition des Journées européennes du patrimoine qui a lieu les 15 et 16 septembre 2018, s'annonce particulièrement riche dans la région pyrénéenne. Elle permet de découvrir ou de redécouvrir les monuments, édifices, jardins qui en font notre histoire. Visites, ateliers, expositions, projections de films, concerts, conférences, permettent de sensibiliser le public à la diversité et à la richesse du patrimoine.

Cette 35e édition qui correspond au centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale est placée sous le thème de L’art du partage. De nombreux sites et monuments seront ouverts sur toute la chaine pyrénéenne avec souvent des animations spécifiques.

 

 

Août 2018

 

 

A Montignac-Lascaux : vente de livres de la bibliothèque du Château de Wideville

Du 20 au 24 août 2018, a lieu la 23e Vente aux enchères publiques de livres anciens et modernes de Montignac-Lascaux en Dordogne. Sur les 2000 lots mis en vente pendant ces quatre journées, de nombreux ouvrages possédaient l’ex-libris du Château de Wideville situé à Crépières dans les Yvelines. Cet ex-libris dont le blason est orné de trois corneilles au naturel qui sont les armes de la famille Galard, surmonté d’une couronne de marquis, est attribué « sans doute » [sic] par le Répertoire Général des ex-libris français à Louis Hector de Galard (1802-1871), comte de Brassac et Prince de Béarn.

Il ne fait aucun doute que cette attribution est erronée, le Galard propriétaire du château de Wideville, était bien un Hector mais il s’agissait de Louis Marie Hector de Galard (1835-1896), marquis de Galard de l’Isle-Bozon marquis de Galard-Magnas, baron de Magnas et auteur d’un ouvrage bien connu : Compte-rendu des séances de l’administration provinciale d’Auch (1887). En 1865, il avait épousé Elisabeth Olive Emmanuelle de Crussol d’Uzès, fille du 12e duc d’Uzès, qui lui apporta le château de Wideville. Devenu veuf en 1877, il partagea son temps entre le château de Wideville et son domaine gersois de Magnas. Ce château construit à la fin du XVIe siècle par Benoit Milon, fut remanié ensuite par la famille Bullion ; Hector de Galard le restaura sous la direction de l’architecte Pierre Clément. Le château fut transmis ensuite à la fille d’Hector, Raymonde de Galard de l’Isle-Bozon (1865-1950) qui le vendit en 1922 à M. de Chavagnac dont les descendants le revendirent récemment au couturier italien Valentino Garavani, tout en conservant la Bibliothèque jusqu'à ce jour.

Parmi les ouvrages portant l'ex-libris du Château de Wideville, signalons pour ce qui est du régionalisme Sud-Ouest, la rare deuxième édition (1646) du Lys du val de Guaraison de Molinier, édition la plus recherchée car la plus complète, reliée en plein veau blond par Belz-Niédrée, le Mémoire à consulter et consultation sur le franc-Aleu du royaume de Navarre (1784) de Polverel, le Notitia utriusque Vasconiae (1638) d’Oihenart relié en plein veau brun postérieur, les deux volumes de la Chronique du diocèse et du pays d’Oloron (1864) de Menjoulet, l’Histoire des troubles de Béarn (1768) du père Ignace Mirasson, etc. Leurs prix sont reportés dans la Bourse aux Livres.

Un dernier mot à propos de l’ex-libris rond (37 mm) gravé sur acier au XIXe siècle, dont nous avons dit qu’il portait une couronne de Marquis (de Galard de l’Isle Bozon), le blason est décrit ainsi : d’or à trois corneilles au naturel (au lieu de sable) qui est de la famille Galard, il faut remarquer que les corneilles ressemblent beaucoup à des cannettes, mais à la fin du XIXe les règles de l’héraldique étaient plus que souples.

         

Nous donnons deux autres documents à propos de Wideville : la gravure de Guillaumot montrant l’état du château en 1620 et l’ex-libris gravé par Agry de la Comtesse de Galard : Marie Josèphe Géraldine Raymonde de Galard de l’Isle-Bozon (1865-1950), fille de Louis Marie Hector de Galard dont il est question plus haut. Sur l’ex-libris, les armes d’alliance portent le double blason des Galard, car Raymonde de Galard avait épousé, le 4 mars 1885, son cousin Philippe Marie Hector de Galard de Saldebru, comte de Galard. Signalons qu’elle traduisit L’Appel de la forêt de Jack London en 1905 ; elle conserva le château de Wideville jusqu'en 1922. Cet ex-libris se trouve sur un ouvrage écrit et publié par son père : Scènes de la vie de province (1892), il est maintenant dans une riche bibliothèque pyrénéenne.

 

 

Un exemplaire très toulousain des Sièges de Saragosse (1840)

Nos amis aragonais et ceux qui s’intéressent aux guerres napoléoniennes dans les Pyrénées connaissent bien l’ouvrage du général Lejeune intitulé Sièges de Saragosse, Histoire et Peinture des Evènements qui ont eu lieu dans cette Ville ouverte pendant les deux sièges qu’elle a soutenus en 1808 et 1809, publié par Firmin Didot en 1840. Il y a très exactement 210 ans, le premier siège de Saragosse par les armées napoléoniennes dura de juin 1808 à août 1808. Le général Lejeune (1775-1848), baron d’Empire, se distingua au cours des opérations du second siège (20 décembre 1808-21 février 1809), qui fut l’une des opérations les plus meurtrières de la Guerre de la Péninsule qu’on a parfois comparée aux batailles de rues lors du siège de Stalingrad. L’ouvrage de Louis-François Lejeune, très documenté, ne fut traduit en espagnol qu’en 1908 [Zaragoza, Escar], puis en 2009 [Zaragoza, Institución Fernando el Católico].

       

Lejeune étudia d’abord la peinture chez Pierre-Henri de Valenciennes qu’il quitta à l’âge de 17 ans pour s’engager comme volontaire dans la Compagnie des Arts de Paris. De 1800 à 1812, il fut aide de camp du maréchal Berthier et participa à toutes les campagnes d’Espagne, son comportement valeureux au second siège de Saragosse lui valu d’être nommé colonel. En 1810 il est fait baron d’Empire. Il quitta l’armée en 1813 après une carrière brillante et se consacra pleinement à la peinture. En 1821, il épousa Louise Clary, nièce de Désirée Clary, reine de Suède après son mariage avec Bernadotte. En 1837, il devient directeur de l’Ecole des beaux-arts et de l’industrie de Toulouse, ville dont il fut le maire de juillet à décembre 1841.

       

L’exemplaire des Sièges de Saragosse dont il est question ici est relié en demi-maroquin cerise, avec un dos très orné de motifs romantiques ; les plats, recouverts d’un papier imitant le cuir de Russie portent un fer doré aux armes de Toulouse avec cette mention : Prix de l’Ecole des Arts de Toulouse. Au premier contreplat cet exemplaire porte une étiquette de remise de prix à en-tête de l’Ecole des Beaux-Arts et des Sciences Industrielles de la Ville de Toulouse, Distribution des Prix du 28 août 1842 ; cette étiquette porte le cachet signature de Pierre Bories, Maire de Toulouse et le timbre humide rouge de la Mairie. Pllus intéressante est la signature autographe qui figure sous la mention Le Directeur de l’Ecole : c’est celle de l’auteur de l’ouvrage, qui signe Baron Lejeune. Mettant en application l’adage disant que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le baron Lejeune, deux ans après la parution de son ouvrage, le remettait comme livre de prix aux élèves méritants de l’école dont il était le directeur.

 

 

Juillet 2018

 

 

Exposition à la Médiathèque intercommunale de la Haute-Bigorre (Hautes-Pyrénées)

Le 6 juillet à 18 heures à Bagnères-de-Bigorre, aura lieu le vernissage de l’exposition intitulée Les porteurs du Pic du Midi de Bigorre, ces sherpas de nos montagnes, en présence de M. Jacques Brune, Président de la CCHB, M. Claude Cazabat, Maire de Bagnères-de-Bigorre et Mme Bernadette Dussert-Peydabay, Vice-Présidente de la CCHB Chargée de la Politique Culturelle.

     

L’exposition, réalisée par Jean-Louis Rey, retrace le rôle des porteurs de la vallée, qui pendant 70 ans, ont permis le fonctionnement hivernal de l’Obervatoire du Pic-du-Midi de Bigorre, portant des charges d’une trentaine de kilogramme sur un dénivelé de 2000 mètres. Cette exposition est organisée à partir de documents et de remarquables photographies originales, prises pour la plupart par le célèbre studio pyrénéen Alix, qui exerça à Bagnères-de-Bigorre pendant tout le XXe siècle ; le fonds photographique du studio Alix  fut légué à la Ville de Bagnères-de-Bigorre par la famille Eyssalet qui gérait ce studio.

       

Rappelons que la Médiathèque de la Haute-Bigorre, qui accueille cette exposition du 6 juillet au 24 août, possède le très riche fonds bibliophilique pyrénéen du toulousain Edouard Privat sur lequel Madame Armelle Guillaume, responsable de la Médiathèque, veille avec passion et compétence.

 

 

Juin 2018

 

 

Un superbe exemplaire des Croquis Pyrénéens de Braylens [1867]

En août 2016 les Actualités du Bibliophile signalaient le passage en vente de la plaquette intitulée Croquis pyrénéens, Cauterets, publiée en 1867 à La Réole (Gironde) par le banquier Camille Braylens. L’ouvrage présenté au mois d’août était dans la reliure en pleine percaline ardoise de l’éditeur.

     

Ce mois-ci, un autre exemplaire vient d’être vendu dans une condition rare ou même exceptionnelle pour ce type de petit guide. En effet, il est relié en plein chagrin bordeaux d’époque, dos à quatre nerfs avec des caissons ornés à la grotesque, une large dentelle d’encadrement sur les plats, une dentelle intérieure, un pointillé doré sur les coupes et toutes les tranches dorées. Un feuillet blanc sur lequel est collée une photo originale de l’auteur avait été ajouté avant le faux-titre au moment de la reliure. La reliure est tout à fait dans le style de celles qu'exécutait à cette époque Garrigues, relieur à Toulouse [11, place Saint-Etienne].

            

Les dimensions de cet exemplaire sont 15,4 x 9,8 cm, nettement supérieures à celles de l’ouvrage en reliure éditeur : 14,9 x 9,5 cm. On peut supposer que ce superbe exemplaire était un exemplaire d’auteur plutôt qu’un exemplaire de présent car il ne comporte pas de dédicace.

 

 

Le 9 juin, vente de livres sur les Pyrénées à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

Le 9 juin 2018 à 14 h 30, un important ensemble d’ouvrages pyrénéens sera vendu à l’Hôtel des Ventes Henri Adam, 22 rue du Docteur Roux à Tarbes. La catalogue comprend 279 lots, tous concernant les Pyrénées : pyrénéisme, histoire locale, albums, cartes, etc...

De nombreux lots regroupent plusieurs ouvrages ou plaquettes, c’est dire la richesse de cette vente qui ne comprend pas moins de 5 des Vingt livres pyrénéistes les plus rares, ce qui est tout à fait exceptionnel, à savoir : le tirage de 1796 du Voyage au Pic du Midi de Pau de Delfau, le Voyage à la Maladetta de Franqueville, le Reise in den Pyrenaen de Parrot, le Voyage au sommet du Mont-Perdu de Ramond, les Reisen allemands de Ramond et Piqué, signalons aussi l’Essai sur la constitution géognostique des Pyrénées de Charpentier, qui est, comme souvent, incomplet de la carte.

On trouve dans cette vente de nombreux ouvrages provenant de la Bibliothèque du Chanoine Doazan, qui passèrent ensuite dans les mains de son frère, le Révérend-Père Louis Doazan ; il y a également quelques exemplaires provenant des ventes Lamicq, comme le rare Parrot de la collection Veltheim, curieusement indiqué comme ayant une provenance Doazan. C'est aussi le cas de l'édition de 1825 du Lüdemann ou encore du Fischer de la collection Veltheim, qui eux aussi sont décrits comme ayant une provenance Doazan et non Lamicq. A noter aussi un important ensemble d’albums et de cartes, beaucoup d’ouvrages ont été reliés par Benoît Dressayre, le sympathique relieur de Mazamet.

Ces ouvrages, qui furent réunis avec passion par un pyrénéiste très érudit, font suite à une première vente réalisée il y a un an dans ce même Hôtel des Ventes de Tarbes, le 25 mars 2017, on retrouve d'ailleurs dans ce catalogue, plusieurs exemplaires ayant figuré dans la vente de 2017.

 

 

Le 6 juin, vente de livres sur les Pyrénées à Toulouse (Haute-Garonne).

Le 6 juin 2018 à 14 h, un Bel ensemble de livres sur les Pyrénées, sera dispersé à l’Hôtel des Ventes Saint-Georges, 7 rue d’Astorg à Toulouse. La liste de vente comprend beaucoup d’ouvrages ou plaquettes classiques tous centrés sur le  pyrénéisme, constituant 90 lots [n° 61 à N° 150], présentés dans une typographie agréable et très lisible. Cet ensemble très homogène provenait d'une seule et même bibliothèque a confirmé l'expert M. Eric Castéran.

On peut remarquer que cette liste distribue avec une grande générosité les qualificatifs de « rare » ou de « très rare », qualificatifs certes subjectifs mais qui perdent de leur impact s’ils sont trop utilisés. Quoi qu’il en soit les bibliophiles pyrénéens, toujours compétents et avertis, ont une notion très précise de la rareté des ouvrages. Ceux d'entre eux qui sont allé voir les ouvrages nous disent que leur état est décrit avec précision et vérité ; il s'avère que ces ouvrages provienent de la bibliothèque du Toulousain et pyrénéiste Jean Rolland, qui fut un contemporain du comte de Saint-Saud.

Ce mois de juin sera riche en ouvrages pyrénéens, puisqu’une autre vente est programmée à Tarbes trois jours plus tard, le 9 juin.

 

 

Mai 2018

 

 

Vente d’archives de Gaston, Albert et Paul Tissandier à Drouot Richelieu

Le 18 avril dernier, une nouvelle vente aux enchères des fonds Tissandier, organisée par AuctionArt, consacrée cette fois aux archives, photographies, courriers, etc., concernant essentiellement  les débuts de l’aviation, a eu lieu à Drouot Richelieu.

       

Dans ce riche ensemble on trouvait de nombreux documents concernant la ville de Pau et les Pyrénées, notamment un important dossier sur le palois Henri Sallenave (1881-1953), pionnier de l'Aviation, fondateur et Secrétaire général de l'Aéro-Club du Béarn, directeur de l'Aérodrome Blériot à Pau, associé avec de Lambert et Paul Tissandier à la Société des Hydroglisseurs de Lambert. Il fut proche du fils de Gaston Tissandier, Paul (1881-1945), pionnier de l’aviation, passionné d’alpinisme et d’automobiles, il organisa avec lui de nombreuses chasses à l’isard dans les Pyrénées. Le dossier mis en vente comprenait 35 lettres et 5 cartes postales de Henri Sallenave à Pau Tissandier, dans lesquelles il était question du développement de l’aéro-club de Pau et de pionniers de l’aviation : Wright, Lassence, Deutsch de la Meuthe, Gordon Benett, Blanc, Latham, Zeus, Blériot, Leblanc, Legagneux, etc.

       

A côté de ces pièces d’archives étaient vendus plusieurs albums de photographies originales, de format in-folio à l’italienne, dont trois albums titrés Montagne, dans lesquels les Pyrénées étaient fort bien représentées. Sur le mode humouristique, il faut noter plusieurs photos d’André Granet (1881-1974) organisateur du premier Salon de la Locomotion aérienne (en 1909), nu sur ses skis.

     

Pour les aspects plus documentaire et plus sérieux, il y avait des photographies, rares, de Toussaint Saint-Martin (1881-1960), célèbre chasseur d’ours pyrénéens et guide de Laruns, qui accompagna plus tard le spécialiste de l’ours Marcel Couturier dans ses nombreuses campagnes pyrénéennes. A remarquer aussi de nombreuses photos de chasses à l’isard, de campements dans les Pyrénées ou de promenades en canot sur les lacs pyrénéens. Bref de précieux documents sur les activités pyrénéennes montagnardes au début du XXe siècle.

 

 

Avril 2018

 

 

Les Carnets de la villa Excelsior aux Eaux-Bonnes et leurs variantes

En février dernier nous évoquions, à propos de la villa Excelsior construite aux Eaux-Bonnes par le bordelais Laurenz Preller dit aussi "Lorenz Preller", les carnets d’excursion relatant la vie montagnarde de cette villa. Dans une collection privée nous avons retrouvé un extrait dactylographié de ces carnets, ayant appartenu à Emile Durègne de Launaguais (1859-1938), bibliophile et Président de la Section du Sud-Ouest du C.A.F., puis à Hubert Dupont, autre bibliophile bordelais, et passa ensuite dans une autre collection où elle fut reliée en demi-chagrin rouge par le relieur parisien D. Montecot (successeur de A. Lavaux).

       

Cet extrait est d’autant plus intéressant qu’il est accompagné de plusieurs feuillets manuscrits de la main de Emile Durègne, fort instructifs ; l’un donne quelques renseignements sur Laurenz Preller, un autre rapporte des éléments intéressants sur les devenirs des carnets de la villa Excelsior : Durègne y rappelle que Mme Verdenal, épouse d’un ancien maire de Pau, était une demoiselle Meunier dont la famille faisait partie des bordelais reçus aux Eaux-Bonnes par L. Preller, et que les "excursions étaient consignées dans des cahiers (I. II. III. IV) que M. Verdenal a confiés à M. Heïd qui veut les analyser après avoir consulté à ce sujet les souvenirs de M. Edmond Cadier qui faisait –lui ou ses neveux les isards- partie de la bande. Ci-incluse la copie d’un de ces cahiers que possède actuellement M. Guibourd de notre section du S.-O". Et l’érudit Durègne de conclure : "L ‘analyse de ces cahiers serait intéressante pour l’histoire anecdotique du Pyrénéisme amateur dans cette période intermédiaire […] intéressante surtout pour les bordelais".

        

Ces 15 feuillets dactylographiés, concernent des excursions au Balaïtous- Panticosa – Boucharo – Gavarnie du 29 août au 4 septembre 1899 avec comme participants les Gaden, L. Preller, M. Vivier, L. Couve, Gustave et Edmond Cadier, puis une excurion au Pic de Sesques, le 12 septembre 1889 (avec les Gaden, L. Preller et L. Couve). Un point fort intéressant est que cette dactylographie fait état et donne la liste des "variantes tirées de la 2ème relation" : pas moins de 28 variantes dont l’ampleur va de quelques mots à plusieurs lignes de texte. Ces variantes sont trop nombreuses pour être des corrections et trop peu nombreuses pour correspondre à une double relation des mêmes excursions, elles montrent qu’il y a eu au moins deux exemplaires de ces récits, similaires mais pas tout à fait identiques. Il serait fort intéressant de comparer les deux exemplaires pour l’ensemble des carnets.

     

Le Guibourd, qui a possédé les carnets après Maurice Heïd, était Roger Guibourd, membre de la section du Sud-Ouest du C.A.F., résidant au 41 de la rue Rodrigues-Pereire à Bordeaux ; il était proche de la famille Gaden très présente dans les excursions reportées dans ces feuillets ; en effet, il déposa plus tard, aux Archives Départementales de la Gironde, un important ensemble de documents concernant la famille Gaden.

 

 

Mars 2018

 

 

Le voyage aux Pyrénées de Puckler Muskau (1836)

Un ouvrage assez rare, partiellement Pyrénéen, vient de passer en vente dans une fine reliure d’époque, avec un timbre sec monogrammé P. M au titre du Tome I portant la devise Hodie Semper :« Aujourd’hui et toujours ». Il s’agit des Chroniques, lettres et journal de voyage, extraits des papiers d'un défunt, publiées en 1836, en deux volumes à Paris, Librairie de Fournier jeune. L’ouvrage est anonyme mais le bulletin annonçant leur parution indiquait que l’auteur était Hermann Ludwig Heinrich, Prince de Puckler-Muskaw.

       

Ces volumes concernent l’Europe, le Tome II est entièrement consacré grand Sud de la France, Cauterets, Lac de Gaube, Beaucens, Vidalos, Toulouse, Carcassonne, Béziers, Nîmes, Marseille, avec environ 150 pages pour les Pyrénées : Bordeaux, Agen, Lectoure, Auch, Tarbes, Argelès, Lourdes, Saint-Sauveur, Gavarnie. Il faut lire notamment les textes sur Gavarnie ou encore sur le haras de Tarbes. A noter aussi qu’il s’agit de l’un des rares ouvrages anciens –peut-être même le seul- a faire référence à la traversée des Pyrénées par Robinson Crusoé, notamment à sa rencontre avec les loups pyrénéens ; Puckler Muskau exprime d’ailleurs une grande admiration pour ce roman qu’il cite fort élogieusement à plusieurs reprises. Ce voyage en Europe a été effectué de mai 1834 à octobre 1835 ; il parut d’abord en 1835, en allemand sous le titre : Semilassos vorletzter Weltgang, erster Gang: Europa.

                 

La traduction française est supposée avoir été faite par Jean Cohen mais elle ne semble pas avoir été approuvée par Puckler Muskauw, d’où la parution anonyme. Cependant, de larges extraits signés de Puckler Muskau avaient été publiés en avant-première dans Le Cabinet de Lecture, 7e année, 2e série, N° 139, mercredi 24 février 1836, pp. 5-9 [correspondant aux pp. 114-127 et 169-189 du Tome II] et N° 146, mercredi 9 mars 1836, pp. 1-4 [correspondant aux pp. 198-238 du Tome II]. Cette traduction  fait partie d’un ensemble regroupant artificiellement cinq volumes : les deux premiers (publiés en 1836) correspondent à l’Europe et les trois derniers (publiés en 1837) à l’Afrique dont l’édition allemande publiée en 1836 porte d’ailleurs un titre indépendant du voyage en Europe : Semilasso in Afrika. La bibliothèque Pierre Cailau-Lamicq possédait les cinq volumes.

 

 

15 mars 2018 : vente aux enchères de livres pyrénéens à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

Le 15 mars 2017, une vente aux enchères de livres anciens, documents, cartes postales, photographie, régionalisme Pyrénées et bandes dessinées, aura lieu à l’Hôtel des Ventes Henri Adams, 22, rue du docteur Roux à Tarbes à partir de 10 h puis de 14 h.

Dans le catalogue de 525 lots, on trouvera le matin, quelques lots de cartes postales des régions pyrénéennes et, l’après midi, 145 lots d’ouvrages pyrénéens, parmi lesquels bon nombre de classiques de base : Ramond, deux ouvrages de Russell, Palassou, Beraldi, Dralet, Dusaulx, etc.

Les frais et taxes en sus des enchères seront de 21 % TTC, plus 3,60 % TTC pour les amateurs qui utilisent les enchères par internet.

 

 

Février 2018

 

 

Paul Guigou, Lorenz Preller et la Villa Excelsior aux Eaux-Bonnes

En 1898, la librairie Plon publiait Interrupta un ouvrage posthume de Paul Guigou (1865-1896), poète post-symboliste  né et mort à Marseille. Le contenu de l’ouvrage n’avait rien de pyrénéen, excepté la Préface de François Coppée de l’Académie Française consacrée à ses rencontres aux Eaux-Bonnes avec l’auteur qui venait y soigner ses poumons et aux promenades qu’ils firent dans les Pyrénées.

Paul Guigou fut secrétaire de la rédaction de la Revue Moderniste, et précepteur des enfants de la comtesse Roger de Martel de Janville (plus connue sous son pseudonyme : Gyp). En 1893, il revint à Marseille au Palais Longchamp, nommé Conservateur du Musée des Beaux-arts sur la recommandation de Puvis de Chavannes. Il ne faut pas le confondre avec le peintre français Paul Camille Guigou (1834-1871).

        

Quel rapport avec le pyrénéisme ? Au cours de ses séjours aux Eaux-Bonnes, Paul Guigou fréquentait la Villa Excelsior que le négociant bordelais Lorenz Preller avait fait construire pour y recevoir des pyrénéistes et des personnalité séjournant aux Eaux-Bonnes. Cette villa servait de base à de nombreuses excursions dont les récits étaient ensuite consignés dans les Carnets de la Villa Excelsior sur lesquels nous allons bientôt revenir à propos des variantes.

Paul Guigou a écrit le récit d’une course faite en 1892, en compagnie de Lorenz Preller, François Coppée, E. Richardin, Jayme de Séguier et Braly : Eaux-Bonnes, Gourette, Lac d’Anglas, Lac d’Uzious, Col du Lavedan. Lors de la publication d’Interrupta ce récit pyrénéen fut oublié ; l'oubli fut réparé par l’un des participants à l’excursion : Edmond Richardin, qui le publia sous forme d’une charmante et rare plaquette de 29 pages, imprimée à Barcelone, intitulée Aux Pyrénées ; c’est probablement dans cet ouvrage que l'on trouve, pour les livres pyrénéens, la première apparition de la photogravure en simili, le fait n’a pas échappé à Henri Beraldi qui l’indique dans les Cent Ans. L’exemplaire de Aux Pyrénées présenté ici est celui de la collection du chanoine Doazan qui possédait aussi Interrupta.

     

Le récit de cette même excursion signé in fine : Paul Guigou a paru aussi ne variatur dans le journal L’Echo [E. Dentu, édit.], sous le même titre : Aux Pyrénées. Avec d'autres auteurs, cette excursion au Col de Lavedan connut son succès littéraire puisque Edmond Richardin, la raconta lui-aussi dans L’Art du Bien Manger, ouvrage de gastronomie dans lequel elle figure à partir de l’édition de 1913 [pp. 386-389]. Edmond Richardin, éditeur de Aux Pyrénées avait de nombreux liens avec les Pyrénées, où il avait acheté une maison de vacances à Lées-Athas, pas très loin d’Osse, le village natal des frères Cadier ; il décéda à Bagnères-de-Bigorre.

     

Mais revenons à Interrupta : l’exemplaire qui vient de passer en vente, relié en demi-vélin blanc, était dans un état hors du commun et très pyrénéiste : il s'agissait d'un exemplaire nominatif, imprimé spécialement sur papier de Hollande pour Lorenz Preller dont il portait l’un des ex-libris ; à la fin avait été ajoutées les colonnes de L’Echo contenant le texte pyrénéen Aux Pyrénées qui complète Interrupta. Etait jointe une carte de visite de François Coppée, adressée à Lorenz Preller, Cours de Gourgues à Bordeaux. Bref, une petite merveille, dans laquelle seule la Préface évoque les Pyrénées, mais cependant très pyrénéiste de par son origine et son contexte.

 

 

Janvier 2018

 

 

Deux expositions sur Francis Jammes (Bordeaux et Pau)

A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Francis Jammes, deux expositions sur ce poète né en Bigorre, qui passa une partie de sa jeunesse à Bordeaux et vécut surtout en Béarn et au Pays Basque, ont été organisées à Bordeaux et à Pau. Toutes deux sont sous la responsabilité scientifique de Jacques Le Gall, Maître de conférences en Langue et Littérature Françaises à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour.

     

A Bordeaux, l’exposition se tient du 4 janvier au 15 mars 2018, à la Bibliothèque municipale Bordeaux-Mériadeck, elle est réalisée à partir collections patrimoniales et contemporaines de la Bibliothèque de Bordeaux, et s’accompagne d’une conférence sur la vie et le parcours de Francis Jammes à Bordeaux par Jacques Legall (jeudi 1er février à 18h30), puis le samedi 3 mars à 14h30, d’une promenade-conférence d'Agathe Rivière Corre, historienne et guide-conférencière de la Ville de Bordeaux.

A Pau, en partenariat avec la Médiathèque Jean-Louis Curtis d'Orthez et l'Association Francis Jammes, la Médiathèque André Labarrère a réalisé une exposition numérique, Francis Jammes poète, qui fait revivre ce poète à partir des richesses conservées aux archives d'Orthez et de Pau. Le riche fonds Francis Jammes se compose de brouillons d'écrivain, poèmes, correspondances, manuscrits, photographies et cartes postales. Cette nouvelle exposition propose aussi d’entendre du Jammes dit par la comédienne Blanche Bottura et mis en musique par Mixel Etchekopar et Jean-Marc Moullet.

Cette exposition numérique est hébergée par Pireneas, le portail de la Bibliothèque Numérique des Ressources Pyrénéennes (BNRP) qui regroupe des documents patrimoniaux essentiellement iconographiques relatifs à l'histoire de Pau et du Béarn, au pyrénéisme et plus largement aux Pyrénées du XVIIIe siècle à nos jours.

 

 

20 janvier 2018 : Une initiative originale de la Bibliothèque du Patrimoine de Pau

Le samedi 20 janvier, de 19 à 22 heures, la Bibliothèque Patrimoniale de Pau, les Archives Communautaires, et la Ville d'Art et d'Histoire organisent, sous une forme très inhabituelle, une Nuit de la Lecture à l’Usine des Tramways, Avenue Gaston Lacoste.

Pour cette manifestation, l’Usine des Tramways, siège des fonds patrimoniaux, sera plongée dans le noir, aussi les visiteurs devront-ils se munir de lampes torches pour visiter et assister à cette soirée décalée au cours de laquelle plusieurs activités seront organisées :

         

- Des Visites dans l'obscurité pour explorer les magasins de conservation à l’aide de lampes torches,

- Une Exposition de documents patrimoniaux, des Lectures surprises au cours desquelles le personnel lira des extraits de ses documents préférés,

- La découverte des métiers de la reliure et de la conservation préventive,

- Des ateliers de coloriage à l’intention des enfants visiteurs,

- Un jeu de l'oie patrimonial au cours duquel les visiteurs puissent tester leur connaissance du patrimoine,

- et enfin un Accompagnement musical par les élèves du Conservatoire de Pau.

Cette manifestation est une première dans le monde pyrénéen, rappelons que la Bibliothèque Patrimoniale de Pau a été sélectionnée comme Bibliothèque de Référence pour la région pyrénéenne.

 

 

Une pièce de Musée dans une vente aux enchères : le contrat de mariage des parents d’Henry Russell

Un exemplaire du contrat de mariage de Thomas John Russell et Ferdinande de Grossolles de Flamarens a été acquis dans une improbable salle des ventes du centre de la France, par un bibliophile aussi érudit que vigilant, et, faut-il le préciser fort chanceux, car il fallait découvrir cette superbe et unique pièce dans une vacation de brocante plus que variée. Mais, n’oublions pas qu’en matière de bibliophilie, la chance est toujours grandement aidée –ou même provoquée- par l’érudition alliée à la passion et à la vigilance.

      

Cette superbe pièce est un manuscrit soigneusement calligraphié en anglais, composé de quatre grandes feuilles de parchemin de dimensions 75 x 75 cm environ, en parfait état de conservation, à l’exception d’un carré de parchemin découpé sur une page. Les feuilles sont attachées ensemble pas des liens les réunissant en bas de page, sur le retour des parchemins, sont des sceaux de cire rouge et les signatures des époux et des témoins. En haut à gauche de chaque page est un timbre fiscal bleu britannique. Les quatre feuilles sont remplies d’un texte anglais très lisible. L’ensemble est plié en neuf pour constituer un paquet de 25 cm de côté, laissant apparaître une partie de texte soigneusement calligraphié et fort esthétique : "Settlement on the Intermarriage of Thomas John Russell Esq.re wih Mademoiselle de Flamerens" [sic].

   

Le contrat de mariage fut rédigé chez le sollicitor Thomas Mills dans son bureau parisien, au 335 de la rue Saint-Honoré. Il a été signé le 16 mars 1833 par Thomas John Russell et son frère Patrick Henry Russell, Ferdinande de Grossolles de Flamarens et Caprais de Grossoles marquis de Flamarens, en présence de Th. Mills et de son clerc Robert Rudston. Un exemplaire du contrat de mariage fut ensuite déposé et enregistré le 6 avril 1833, toujours à Paris chez un notaire français, Maître Lehon. Dans les Lettres Cochinchinoises [Paris, Martinon, 1841], on peut lire que Maître Lehon n’avait ni voiture, ni chevaux, ni train de maison, ni domestiques. Il n’était point marié et n’avait point de maïtresse en ville ; une femme de ménage lui faisait son lit trois fois par semaine et lui cirait quelquefois ses bottes […] aussi Maître Lehon était-il entouré d’une confiance unanime. C’est à qui lui ferait accepter sa fortune… et … il fit une faillite retentissante qui lui valut un court séjour en prison. A sa sortie de prison, il reprit ses fonctions de notaire.

C’est dans les bureaux de Maître Mills que se réunissait le British Charitable Fund , fondé en 1825 pour venir financièrement en aide aux britanniques expatriés, le comité comprenait notamment Lord Stuart de Rothesay, M. Mills, les Rothschild, Luc Callaghan, les Galignani, etc..

        

Dernier point, qui relie physiquement ce document à Henry Russell : au bas du contrat de mariage figure un cachet de cire rouge, répété deux fois, portant la marque d’un sceau bien visible.

Ce sceau, qui représente l'Arbre de Vie celtique, se conserva dans la famille et Henry Russell l’utilisera trois quart de siècle plus tard pour marquer le cachet de cire rouge scellant la dernière lettre qu’il écrivit. Cette lettre émouvante, écrite le 2 janvier 1909, contenait sa confession et fut envoyée à l’abbé Gaurier ; cette pièce, encore accompagnée de l’enveloppe d’envoi cachetée de cire rouge, figure dans l’Exposition virtuelle Henry Russell.

 

 

20-21 janvier 2018 : Salon du Livre Ancien de Bordeaux

Les samedi 20 et dimanche 21 janvier 2018, le 13e Salon du Livre Ancien se tiendra à Bordeaux dans la Salle Capitulaire et sous les arcades de la superbe cour Mably (3 rue Mably) de 10h à 19h.

Ce Salon, dont l’entrée est libre, regroupera une trentaine de libraires professionnels venus de toute la France qui présenteront des livres anciens et contemporains, des gravures, des photographies, des autographes et des vieux papiers. La gamme des livres présentés est large livres anciens et contemporains, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, etc.), elle s’adresse à un large éventail de bibliophiles et de curieux, et va du livre à quelques euros aux ouvrages rares de haute bibliophilie.

Le salon est organisé par le Syndicat National des Bouquinistes et Brocanteurs (SNBB) et par l’association Les Amis du Livre Ancien et Moderne (ALAM) avec l’aide de la Ville de Bordeaux.

 

 

Décembre 2017

 

 

Vente de la bibliothèque cynégétique d’un "European Gentleman" chez Sotheby ‘s, à Londres

Le 2 novembre dernier, la maison de vente aux enchères Sotheby’s vendait à Londres une grande bibliothèque cynégétique : "The Library of a European Gentleman : Hunting, Incunabula, Natural History and Atlases". Toutes les grandes bibliothèques de chasse ont possédé des ouvrages pyrénéens, ce fut le cas de la Bibliotheca Tiliana de Kurt Lindner, de la Bibliothèque Schwerdt, de la Bibliothèque de Marcel Jeanson, de la Bibliothèque Du Verne, sans oublier celle de Mouchon. Bien avant l’époque d’Internet, l’expert Bernard Hauvette avait signalé tout l’intérêt des bibliographies sur la chasse pour les amateurs pyrénéens, en effet on y trouve bon nombre d’ouvrages pyrénéens, souvent rares.

     

Le catalogue de Sotheby’s ne levait pas l’anonymat de l’"European Gentleman" cité au titre, mais la totalité des ouvrages portait l’ex-libris de Hans Dedi. Johannes Hans Dedi (1918-2016), fut un grand bibliophile qui avait réuni une très importante bibliothèque cynégétique. Cet homme d’affaires et marchand allemand, avait épousé Louise Shickedanz, fille de Gustav Shickedansz en 1952, il avait a dirigé le groupe de son beau-père de 1977 à 1988, ce fut un personnage important, vice-président du Présidium de l’Association de commerce extérieur et du commerce de détail allemand, grand croix du Mérite de la République fédérale d’Allemagne. Chasseur passionné il avait rejoint la société de chasse BJV Kreisgruppe Fürth en 1958.

         

Il avait fait relier ses bibliographies sur la chasse en plein ou en demi-maroquin havane, en faisant mettre son monogramme "H D "en queue de reliure. Seules, eurent droit à des reliures en plein maroquin les bibliographies de Thiebaud et de Karl Lindner, les autres étant des demi-maroquins à coins. A signaler aussi dans cette vente, la belle édition de livre sur la chasse de Gaston Phébus réalisée à Grafz (Aurtriche) en 1976, cette édition était complète du très rare troisième volume de présentation, toujours de format in-f°, relié pleine peau de daim, comprenant une partie des miniatures en couleurs de l’ouvrage et d’un Livre de parrainage, en grande partie vierge, débutant par 6 pp. reproduisant les Parrains célèbres : Société de Vénerie, Présidents de chasse, etc…

 

 

Novembre 2017

 

 

Le monogramme des livres de la Bibliothèque de Maître Bernard Chwartz (Toulouse)

Les bibliophiles pyrénéens sont toujours soucieux d’identifier les origines des ouvrages de leur bibliothèque, grâce aux différentes marques, aux ex-libris ou aux monogrammes apposés sur les reliures. Le 27 octobre 2017, l’Etude de Rémy Fournié, vendait à Toulouse des ouvrages provenant de la "Bibliothèque de Maître Bernard Chwartz et à divers, livres anciens et modernes". La liste de vente comportait 284 lots.

      

Le bibliophile Maître Bernard Chwartz possédait une très importante étude de notaire au 50 de l’allée Jean-Jaurès à Toulouse. Bibliophile passionné, il s’était spécialisé dans la gastronomie et le vin, domaines dans lesquels il avait réuni une très importante bibliothèque. Une partie de sa bibliothèque œnologique fut dispersée par la maison de vente aux enchères Alde, salle Rossini, à Paris, les 11 et 12 avril 2011. Il possédait aussi une importante collection de monnaies Mérovingiennes et Carolingiennes conjointement à une bibliothèque de numismatique qui furent dispersées par la maison  Alde, le 18 juin 2009.

            

Bernard Chwartz s’intéressait également au régionalisme pyrénéen, plus particulièrement à l’Ariège et à la Haute-Garonne, ce sont des ouvrages sur ce thème qui viennent d’être vendus à Toulouse. Sur les livres qu’il faisait relier, il faisait apposer son monogramme doré "C. B." soit sur un plat, soit en queue de dos ; nous en donnons ici quelques exemples photographiques. Nous reproduisons également la très curieuse reliure en pleine basane, qui habille les deux volumes de l’ouvrage de Léon Dutil : "La Haute-Garonne et sa région" publié par Privat en 1928.

 

 

Octobre 2017

 

 

21 et 22 octobre : XXIe Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux (33)

Les samedi 21 et dimanche 22 octobre 2017, le 21e Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux, se tiendra sous les voûtes de la superbe Halle des Chartrons, place du Marché des Chartrons, de 10 h à 19 h ; il regroupera une trentaine de Libraires et de professionnels du Livre venus de toute la France ; l’entrée est libre.

Ce rendez-vous est l’une des manifestations les plus importantes concernant le livre ancien dans le Sud-Ouest de la France, les amateurs pourront y trouver des ouvrages rares et curieux dans tous les genres : livres anciens, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, aussi bien que des gravures, des photographies ou des vieux papiers.

Le Salon est organisé par l’Association ALAM (Les Amis du Livre Ancien et Moderne) en partenariat avec et la Fête de la Brocante et du Vin nouveau de la rue Notre-Dame, qui se tient aux memes dates à quelques dizaine de mètres de la Halle des Chartrons.

 

 

17 octobre : Présentation de l’Atlas Historique de Pau à l’Usine des Tramways

Le 17 octobre l’"Atlas historique de Pau", fruit du travail d’une quinzaine de chercheurs, était présenté à l’Usine des Tramways de la Médiathèque de Pau-Pyrénées. Cet ouvrage en deux tomes est le deuxième d’une série de cinq à paraître en Nouvelle Aquitaine, il s’inscrit dans la collection "Atlas historique des villes de France" qui compte 51 volumes. Il est coordonné par le Laboratoire de recherche Ausonius de l’Université Bordeaux Montaigne.

    

Ce travail collectif a été réalisé sous la direction de Dominique Bidot-Germa (Université de Pau et des Pays de l’Adour), Cécile Devos (Inventaire du patrimoine, Ville de Pau) et Christine Juliat (Archives communautaires, Communauté d’Agglomération de Pau-Béarn-Pyrénées). Les deux volumes permettent de  comprendre le développement de la ville de Pau. La démarche scientifique, l’iconographie exceptionnelle et la cartographie basée sur une lecture du cadastre napoléonien montrent Pau et le Béarn sous un jour résolument nouveau. L’Atlas retrace en effet la formation de l’espace urbain des origines protohistoriques à nos jours, grâce à un plan historique et à deux chapitres de commentaires, l’un consacré à la ville, l’autre à 55 monuments.

 

 

"Bruin ou les Chasseurs d’Ours", édition originale ayant appartenu à Anna de Noaille (1863)

Un bibliophile pyrénéen vient de faire l’acquisition d’un intéressant ouvrage sur la chasse, en bonne partie pyrénéen. Il s’agit de "Bruin ou les Chasseurs d'Ours, par le Capitaine Mayne-Reid. Traduit de l'anglais, avec l’autorisation de l’auteur, par A. Letellier et illustré de 8 vignettes" [Paris, Librairie de L. Hachette et Cie, 1863]. Cet ouvrage écrit par Thomas-Mayne Reid, dit le Capitaine Mayne-Reid, est un recueil de récits de chasses dans lequel dix chapitres concernent les Pyrénées, plus exactement les Hautes-Pyrénées : "La Palombière" [Ch. XVIII, pp. 132-139] ; "Les Pyrénées" [Ch. XIX, pp. 140-146] ; "Une singulière avalanche" [Ch. XX, pp. 147-154] ; "Une rencontre avec des muletiers" [Ch. XXI, pp. 155-161] ; "Les ours des Pyrénées" [Ch. XXII, pp. 162-167] ; "Le chasseur d'isards" [Ch. XXIII, pp. 168-173] ; "L'embuscade" [Ch. XXIV, pp. 174-178] ; "Un ours dans un nid" [Ch. XXV, pp. 179-185] ; "Les aigles" [Ch. XXVI, pp. 186-191, 1 ill. à pleine p.] ; "Le feu au nid" [Ch. XXVII, pp. 192-197].

       

Cette traduction, publiée dans la “Bibliothèque Rose” eut de très nombreuses éditions françaises chez Hachette : 1863, 1865, 1867, 1872, 1876, 1880, 1882, 1894, 1895, 1898, 1901, 1905, 1912, 1922, 1926. L'exemplaire en question,  dans une bonne reliure en demi-chagrin rouge d’époque à dos très orné, est doublement intéressant, d’abord par sa date de publication qui est 1863, car Thiébaud, qui le répertorie dans sa “Bibliographie des Ouvrages français sur la Chasse" (colonne 645) annonce “1865” pour l’édition originale, ce qui est inexact, l’originale de cette traduction est celle de 1863 qui est présentée ici. Son autre intérêt est qu’il a appartenu à Anna de Noailles dont il porte le monogramme “A. de  N.” en queue et son ex-libris au premier contreplat.

         

Anna Elisabeth de Noailles (1876-1933), née Bibesco Bassaraba de Brancovan, était une poétesse et romancière française d’origine roumaine, en 1897 elle avait épousé le comte Mathieu de Noailles, quatrième fils du septième duc de Noailles. Son ex-libris dessiné par Raymond Prévost (1891-1974) ) a été gravé sur bois en 1927 à Orléans. Raymond Prévost, dessinateur et peintre d’Orléans, dessina les ex-libris de nombreuses personnalités de l’époque : Georges Bataille, Paul Bourget, Aristide Bruant, Félicien Champsaur, Henri Duvernois, Alain Gerbault le navigateur solitaire, Victor Marguerite, Raymond Poincaré, Georges de Porto-Riche, Colette Willy puis Madame Colette, etc...

 

 

Septembre 2017

 

 

"Minuit et Aurore au sommet du Grand Vignemale", l’exemplaire de l’abbé Hèche, curé de Gèdre.

Le 21 août dernier un intéressant exemplaire du rare ouvrage du baron de Lassus, tiré à 50 exemplaires numérotés à la presse, "Minuit et aurore au sommet du Grand Vignemale" [Saint-Gaudens, Abadie, 1892] s’est vendu sur un site d’enchères internet. Il s’agissait de l’exemplaire N° 16, broché, avec quelques défauts à la couverture, portant la dédicace suivante : "A Monsieur l’abbé Hèche, curé de Gèdre. Respectueux hommage de l’auteur et affectueux souvenir de vingt-quatre heures passées ensemble sur le grand Vignemale et d’une messe inoubliable célébrée au sommet du pic (3298m). Bon Bertrand de Lassus".

Bertrand de Lassus, rappelle dans son ouvrage que trois jours avant cette ascensions, à l’occasion de l’inauguration de la grotte du Paradis, il avait fait célébrer deux messes au sommet du Grand Vignemale, par le R. P. Pascal Carrère, chapelain de Héas et par l'abbé Hèche, curé de Gèdre et dédicataire de cet exemplaire. Un précieux exemplaire donc, bien typé, dont le dédicataire est cité dans le texte à propos de ce pic.

 

 

Août 2017

 

 

En marge de la bibliophilie : le presse-papier d’Henri Beraldi

Nous donnons ce mois-ci les premières photographies du presse-papier d’Henri Beraldi. Cet objet qui a longtemps figuré sur son bureau de la rue de Messine, fut offert par la famille Beraldi à un bibliophile pyrénéen ami qui indiqua sa provenance sur une étiquette collée sur la face inférieure, il se transmit ensuite, de bibliophile à bibliophile jusqu’au bureau sur lequel il est de nos jours.

         

Ce presse papier est constitué d’un socle rectangulaire de marbre rouge de 18 mm d’épaisseur, 72 mm de large et 120 mm de long. La face supérieure est ornée d’une plaque de bronze à décor d’arabesques et d’une poignée de bronze très ornée de 75 mm. Il est en parfait état de conservation ; au cours de plus d’un siècle d’exitence seuls quelques angles du bloc de marbre ont été écornés.

 

 

Juillet 2017

 

 

Faget de Baure, "Essais historiques sur le Béarn" (1818) : l’exemplaire d’Hélène Standish.

Un des plus beaux ouvrages de la bibliothèque Caillau-Lamicq, qui se vendit aux enchères à l’Hôtel Drouot, le 2004 fut les "Essais historiques sur le Béarn" (1818), ouvrage posthume de Faget de Baure : un exemplaire relié en plein maroquin vert par Lefebvre, élève de Bozérian, ayant appartenu à Hélène Standish, née Pérusse des Cars (1847-1933).

       

Cet exemplaire fut vendu à Pierre Caillau-Lamicq par André Wahl, propriétaire de la Librairie des Alpes à Paris, dont il porte la petite étiquette bleue. Lors de la vente aux enchères à l'Hôtel Drouot, il n’aboutit pas dans un bibliothèque pyrénéenne ; il vient de réapparaitre sur le marché du livre et vient d’être acquis par une riche bibliothèque béarnaise, constituée avec beaucoup de goût, il figure également dans l’Exposition Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes.

           

Hélène Standish impressionna fortement Marcel Proust qui la rencontra vers 1907, avec plusieurs autres personnalités comme Laure de Chevigné, la comtesse Jean de Castellane, le comtesse Greffulhe, elle servit de modèle pour bâtir le personnage littéraire de la comtesse de Guermantes. La célèbre scène lors d'une soirée à l’Opéra de Paris, montrant la duchesse et la princesse de Guermantes côte à côte et "s'admirant mutuellement", aurait été inspirée par la vision de Mme Standish en 1912 auprès de la comtesse Greffulhe, dans la loge où Marcel Proust était invité pour la représentation de "Sumurum".

 

 

Juin 2017

 

 

L’Exposition Virtuelle Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes, est mise en ligne

L’Exposition Virtuelle Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes est mise en ligne. Sur plus de 1 300 exemplaires proposés initialement par les bibliophiles et les institutions, 350 Trésors ont été sélectionnés, ce fut un long processus. Les fiches et photographies de ces Trésors seront mises en place progressivement afin de permettre aux bibliophiles d’avoir le loisir de les examiner au rythme de leur mise en ligne. Pour ceux qui regardent régulièrement notre site, la page d'annonce de l'Exposition permet de consulter directement les 20 derniers exemplaires mise en ligne. La comparaison des exemplaires retenus avec ceux qui peuvent exister dans différentes collections fera peut-être émerger de nouveaux Trésors.

Ces jours ci, diverses fonctionnalités ont été ajoutées au site des Amis du Livre Pyrénéen :

(i) Dans les fiches de la "Bourse aux livres", un petit globe bleu a été ajouté lorsque une numérisation de l’ouvrage est disponible en ligne, un clic sur ce globe permet d’accéder à la version numérisée.

ii) Dans l’Exposition Virtuelle Henry Russell, un moteur de recherche à été ajouté. Il permet une consultation plus souple de cette exposition, qui est à ce jour la plus importante réunion de documents sur Henry Russell jamais réalisée.

(iii) Dans la "Bibliothèque numérique" (Espace Club), qui comprend actuellement 706 titres et qui est augmentée régulièrement, un moteur de recherche à été ajouté. Il donne un accès facile aux exemplaires numérisés.

(iv) Dans le chapitre "Bibliophilie", une nouvelle rubrique a été rajoutée, elle est intitulée les Bibliothèques de référence. Cette rubrique est divisée en deux parties : la première concerne les Bibliothèques et bases de données internationales, la seconde présente, avec l’accord de leurs responsables qui en ont rédigé les présentations, les principales ressources bibliographiques institutionnelles des Pyrénées françaises et espagnoles (médiathèques, archives, musées, etc..). Cette seconde partie est en cours d’installation.

 

 

Mai 2017

 

 

Deux rares plaquettes sur l’Aneto et le Vignemale

Lors de la dernière vente aux enchères, le 26 avril à Toulouse, un petit lot de quatre documents a atteint un prix élevé, ce qui fit dire au Commissaire priseur qu’il devait y avoir quelque chose de rare. En effet, il y avait notamment deux petites plaquettes de toute rareté.

       

L’une était un tiré à part "Bulletin de la Société de Géographie de Rochefort" (Année 1884-1885) : "Une ascension au Vignemale", par M. Gustave Regeslsperger, avec un envoi autographe de l’auteur : "A mon ami Dubreuille, souvenirs affectueux, Gve Regelsperger", et un timbre monogramme "E. F." sur la couverture muette. Il s’agit d’une ascension au Vignemale, faite les 6 et 7 août 1884 avec les guides de Cauterets Auguste Pouydehau dit La Jeunesse, Pierre Castagné et Jean Dulmo. Dans cette plaquette de 20 pages, il est abondamment question d’Henry Russell et de ses grottes. Le texte est terminé par une abondante Bibliographie et par une note concernant les pierres foudroyées dans les Alpes.

       

L’autre était un tiré à part de la Revue de Comminges (1913) intitulé "Ascension de l’Anéto par l’Est". Ce rare récit de la quatrième ascension de l’Aneto par l’Est, réalisée le 21 septembre 1909, est signée par les cinq ascensionnistes, à savoir Jean Taillefer, Maurice, Jean et Marcel Roederer et Bertrand Couget. Un possesseur ancien a porté l’indication manuscrite "B. Couget", sur la page de titre.

 

 

Vente aux enchères de livres (Pyrénées – Pays basque) le 13 mai à Saint-Jean-de-Luz

Le 13 mai 2017 à 14 heures, à l’Hôtel des Ventes Côte Basque-Enchères (8, rue Dominique Larréa, St-Jean-de-Luz), les Commissaires Priseurs Maitres Arnaud Lelièvre et Florence Cabarrouy-Lelièvre, proposeront un ensemble d’ouvrages concernant les Pyrénées et surtout le Pays basque, avec notamment de nombreux albums de lithographies et aussi des photographies anciennes.

L’expert de la vente est Jean-François Bétis. Le montant des frais en sus des enchères sera de 21,5 % TTC.Vous pouvez télécharger le catalogue en cliquant ici.

 

 

Vente aux enchères de livres (Pyrénées) le 12 mai à Pau

Le 12 mai 2017 à 14 heures, à l’Hôtel des Ventes Gestas-Carrère (3, allées Catherine de Bourbon, Pau), seront vendus des manuscrits et livres anciens et modernes. La première partie de la vente renferme plusieurs ouvrages anciens classiques sur les Pyrénées. La seconde partie [numéros 352 à 429] concerne la vente de la bibliothèque pyrénéiste de M. Silvio Trévisan.

L’expert de la vente est Mme Cécile Perrin. Le montant des frais en sus des enchères sera de 24,5 % TTC pour les livres et 20 % pour les manuscrits. Vous pouvez télécharger le catalogue en cliquant ici

 

 

Avril 2017

 

 

Le 26 avril à Toulouse : vente aux enchères de livres pyrénéens

Le mercredi 26 avril à partir de 14h30 une vente aux enchères dans laquelle figurent des ouvrages pyrénéens aura lieu à Toulouse, Place Saint-Aubin, 3 boulevard Michelet.

Les ouvrages concernant le Sud de la France et les Pyrénées sont les lots N° 192 à 262, il y a de nombreux classiques de la littérature pyrénéenne et nombre d’entre eux concernent le Comminges. La liste des ouvrages en vente est consultable sur internet.

 

 

Un ouvrage offert par Dralet au Baron Barrairon, Directeur général de l'Enregistrement et des Domaines

De 1801 à 1833 Étienne-François Dralet (1760-1844) fut Conservateur des Eaux et Forêts à Toulouse, après avoir été successivement Administrateur du Directoire du district d’Auch, Chef de bataillon de la garde nationale, juge au tribunal civil du Gers. On lui doit les deux importants volumes de la "Description des Pyrénées" (Paris, 1813) ; outre cet ouvrage, son œuvre publiée, copieuse, comprend notamment "L’art du taupier", (Paris, An VI), "Plan détaillé de topographie suivi de la topographie du département du Gers" (Paris, An IX), "Traité des délits, des peines et des procédures en matière d’eaux et forêts" (Paris, 180), "Traité de l'aménagement des bois et forêts" (Toulouse, 1807), "Traité du régime forestier" (Paris, 1812), "Traité des forêts d’arbres résineux" (Toulouse, 1820), "Traité du hêtre" (Paris, 1824).

     

Les Pyrénées sont souvent présentes dans la plupart de ces ouvrages, c’est notamment le cas pour le "Traité des forêts d'arbres résineux, et des terrains adjacens, sur les montagnes de la France" dont un exemplaire d’hommage vient de passer en vente, il y est longuement question des Pyrénées, de leurs essences forestières et de leur déboisement pour fabriquer des mâts de navires. Cet exemplaire fut offert par Dralet au Baron Barrairon (1746-1820), Directeur général de l'Enregistrement et des Domaines de 1815 à 1820, c'est à dire qu'il dirigeait le service dont dépendait Dralet, car de 1817 à 1820 les Eaux et Forêts furent rattachées au Service des Domaines.

       

L’ouvrage est relié en plein maroquin vert sapin à grain long d’époque, avec un encadrement d’un filet et d’un pointillé autour d’une guirlande de motifs floraux sur les plats, avec des fleurs de lys aux angles, dos lisse orné de doubles filets dorés en place des nerfs, deux caissons ornés à la grotesque d'un grillage de filets ondulés, compartiment central orné de guirlandes et d’un grand fleuron représentant une fontaine ( ?), guirlande en queue, titre doré, coupes et coiffes ornées de filets sinueux, tranches dorées, frise dorée intérieure.

Dralet offrit son exemplaire dans le courant de l’année 1820, le Baron Barrairon n’en profita pas longtemps car il décédait le 5 décembre de la même année et, comme l’indique une note sous la dédicace, en avril 1821, il fut racheté par Mr Marone ( ?). On connait au moins un autre exemplaire, relié dans le même cuir avec de nombreux attributs ornementaux communs avec cet exemplaire du Baron Barrairon, ce qui laisse présager que ces reliures furent commandées par Dralet lui-même pour offrir ces exemplaires en hommage.

 

 

Mars 2017

 

 

25 mars 2017 : vente aux enchères de livres pyrénéistes à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

Le 25 mars 2017, une vente aux enchères de livres de régionalisme pyrénéen et alpin aura lieu à l’Hôtel des Ventes Henri Adams, 22, rue du docteur Roux à Tarbes : à 14 h 30. Les ouvrages présentés concernent essentiellement le pyrénéisme, en fin de catalogue, une trentaine d’ouvrage a trait aux Alpes et aux Vosges.

Dans ce catalogue de 197 numéros figurent quatre des "Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares" : l’édition originale du "Voyage à la Maladetta" de Franqueville, "Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes. Bains et Courses, Itinéraire de Pau à ces Etablissements par un Touriste" de Moreau (1841), l’édition de 1878 des "Souvenirs d’un Montagnard" de Russell dans une belle reliure d’époque de Semet et Plumelle, les "Etudes Géographiques et Excursions dans le Massif du Mont Perdu" de Schrader avec un envoi au pasteur Frossard. Le "Guide to the Pyrenees de Packe", qui est présenté  abusivement comme étant l’un des "Vingt livres pyrénéistes les plus rares", n’est pas, comme pourrait le laisser croire cette attribution, l’édition originale de 1862 mais l’édition « intermédaire » de 1864, ce qui d’ailleurs n’enlève (et n’ajoute) rien à sa rareté.

A noter aussi quelques ouvrages sur la Catalogne de Charles Ducup de Saint-Paul dont un bel ensemble fut vendu il y a quelques années à la salle des ventes de Pau, le 26 juin 1999 [consulter à ce sujet le beau catalogue rédigé par B. Hauvette : Succession de Monsieur Ducup de Saint Paul de Carsalade et Bibliothèque pyrénéenne de M. X...]. Les frais et taxes en sus des enchères seront de 21 % TTC.

 

 

H. Castillon d’Aspet (1874) : un rare ouvrage sur la chasse en Navarre

Un exemplaire de "Los paramientos de la caza par Don Sancho le Sage, roi de Navarre, publiés en l'année 1180" [Paris, Goin, 1874], que son auteur dédia au baron Marc de Lassus, vient d’être acquis en Suisse. Dans sa "Bibliographie sur la chasse," Thiébaud, qui est avare du qualificatif, qualifie l’ouvrage de rare ; effectivement c’est le second exemplaire a être connu en mains privées, le Catalogue Collectif de France répertorie seulement 2 exemplaires : l’un à la BnF, l’autre à la BU de Lettres de Pessac ; à l’étranger, un exemplaire est localisé à la Bibliothèque de la Real Academia Española (Madrid) et un autre à la Yale University Library (New Haven, USA).

   

Cet ouvrage, présenté par H. Castillon d'Aspet comme la première publication d'un manuscrit conservé aux Archives de Pampelune, serait le plus ancien traité occidental sur la chasse. Les premiers doutes sur l’authenticité du texte furent soulevés dès 1877 par José Gutiérez de La Vega ["Alfonso XI, Libro de la Monteria", Madrid 1877, T. II, pp. VIII et suiv.] qui ne retrouva pas le texte original et ne put jamais obtenir de Castillon d’Aspet l’original de la copie qu’il en disait avoir faite en 1836 à Pampelune. Quelques années après, A. Brutails émit les mêmes doutes dans la "Nouvelle revue historique de droit français et étranger" [1884, Vol. 8, pp. 567-571]. Il a été amplement démontré depuis que cet ouvrage est une supercherie littéraire que Castillon d’Aspet a montée en réunissant notamment des fragments des "Fueros" de Navarre, du "Livre de la Chasse de Gaston Phébus", etc.., mêlant des éléments et des personnages des XIIe et XIVe siècles (!!) ; sans la moindre vergogne, il n'hésita pas à dédier cette supercherie au Baron Marc de Lassus. Ce texte illustre bien le crédit plus que relatif qu'il faut accorder aux ouvrages de cet auteur.

     

L’exemplaire qui vient de passer en vente a des origines prestigieuses, il avait été offert par le Baron Marc de Lassus au Baron Dunoyer de Noirmont (1816-1896), auteur de la plus importante histoire de la chasse en France : "Histoire de la Chasse en France, depuis les temps les plus reculés jusqu’à la Révolution" [3 vol., 1867-1868]. L’ouvrage passa ensuite dans la Bibliothèque du comte Greffulhe, en effet la reliure à la du Seuil en plein maroquin vert avec des têtes de cerf en écoinçons est caractéristique des reliures que Petit successeur de Simier réalisait pour les ouvrages cynégétiques du comte Henry Greffulhe (1848-1932), lequel, rappelons le, servit de modèle à Marcel Proust pour le personnage du duc de Guermantes dans la Recherche du Temps Perdu. Le Baron Greffulhe pratiquait la chasse à courre et à la chasse à tir dans son château de Bois-Bourdan près de Melun, il réunit une importante bibliothèque, dont beaucoup d’ouvrages cynégétique, qui fut vendue partiellement le 9/12/1937 à la Galerie Charpentier par Maitre Etienne Ader.

 

 

Février 2017

 

 

Les "Fragmens d'un voyage Sentimental et Pittoresque dans les Pyrénées" (1789) au monogramme de Saint-Amans

Un précieux exemplaire des "Fragmens d'un voyage Sentimental et Pittoresque dans les Pyrénées" (Metz, 1789) vient d’entrer dans la déjà riche bibliothèque d’un érudit bibliophile pyrénéen. Ce volume, comprend outre les "Fragmens d'un voyage Sentimental et Pittoresque" avec les corrections de l’auteur, la "Lettre de M. de Saint-Amans, à M. Malte-Brun… sur l'origine des Boiens" [Paris, 1812], le "Voyage agricole, botanique et pittoresque, dans une partie des Landes de Lot et Garonne, et de celles de la Gironde" [Paris 1812] et un extrait de revue de 1818 contenant la "Suite du Voyage agricole, botanique et pittoresque, dans une partie des Landes." Bref, un regroupement de ses œuvres que Florimond Boudon de Saint-Amans avait l’habitude de réaliser.

      

Ce bel ensemble est dans une reliure pleine basane époque exécutée vers 1820, à dos très orné de motifs dorés avec une pièce de titre de cuir rouge, un large encadrement sur les plats avec fleurons d’angles et au centre des plats le monogramme "SA" caractéristique des ouvrages de la Bibliothèque de l’auteur. Malgré des ors en partie effacés sur les plats, un exemplaire séduisant avec une provenance remarquable. Signalons que l’on connaît un autre exemplaire au chiffre de Saint-Amans, relié avec d’autres plaquettes du même auteur, avec toujours des corrections autographes, et, dans ce cas, son monogramme répété au dos de l’ouvrage, cet exemplaire ayant été relié plus précocement vers 1790 [Voir sa photographie à la rubrique de Janvier 2014].

         

Les  photographies ci-dessus permettent de comparer les corrections manuscrites de la page 51, la photographie de de la page complète est celle de l’exemplaire qui vient de passer en vente, à sa droite sont les notes manuscrites des deux exempalires cités. Il ne s’en était pas vendu d’exemplaire complet des IV pages d’"Avertissement" depuis vingt ans (septembre 1996), en effet, les deux exemplaires vendus depuis cette date (2010 et 2011) étaient incomplets des IV pp. A noter également, que cet exemplaire n’était pas connu lors de la réalisation de l’enquête sur "les Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares", ce n’est qu’aujourd’hui qu’il refait surface après avoir été dispersé avec la bibliothèque de Saint-Amans

 

 

Le permis de chasse (1882) du pyrénéiste Roger de Monts (1850-1914)

Le permis de chasse de Roger de Monts pour l’année 1882 vient d’être retrouvé. Ce pyrénéiste gersois habitait le château de Bellegarde près de Masseube dans le Gers, il a réalisé de nombreuses premières ascensions hivernales dans les Pyrénées (Néthou, Pic de Valibierna, Posets, Munia, Néouvielle, etc.). Son exploit le plus célèbre étant la première ascension du couloir de Gaube en compagnie de son compatriote Bazillac, de Brulle et des guides Célestin Passet et Bernat-Salles (7 août 1889).

     

Ce permis de chasse, un document de dimensions importantes (41,5 cm de haut et 33,7 cm de large), donne les caractéristiques physiques de R. de Monts à l’âge de 32 ans : 1, 70 m, cheveux : noirs, front : découvert, sourcils: noirs, yeux : châtains, nez : long, bouche : moyenne, barbe : noire, menton : rond, visage : ovale, teint : brun. Il faut comparer cette description administrative avec le portrait que nous reproduisons ici, provenant de l’article de Gabriel Laplagne Barris intitulé "Deux gersois pyrénéistes : Roger de Monts et Jean Bazillac", publié dans la "Revue de Comminges" en 1974, dont nous donnons aussi un extrait concernant le devenir du château de Bellegarde après le décès de Mme de Monts.

   

G. Laplagne-Barris y regrette qu’après la mort de sa femme en 1936 "tous les souvenirs du château de Bellegarde, ceux du général de Monts, les carnets de courses du comte Roger… tous cela a été la proie des brocanteurs, tout a été vendu, dispersé et tout a disparu". Quelques documents ressurgissent depuis deux ou trois ans dont, aujourd’hui ce permis de chasse. Reste posée la question du devenir des collections, pyrénéistes ou pas, après le décès de leur propriétaire, question qui s’est souvent posé lors de notre recension des "Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes", et montre clairement qu'il n'existe pas de "meulleure solution", lorsqu'ils sont acquis par des bibliophiles les documents sont très souvent, mais pas toujours, protégés et même restaurés ; lorsqu'ils aboutissent dans des institutions  il en va souvent de même, mais là aussi leur degré de sécurisation et de conservation, dépend grandement du sérieux et des compétences des lignées de responsables successifs.

 

 

Janvier 2017

 

21-22 janvier 2017 : Salon du Livre Ancien de Bordeaux

Les samedi 21 et dimanche 22 janvier 2017, le 12e Salon du Livre Ancien se tiendra dans la Salle Capitulaire et sous les arcades de la superbe cour Mably (rue Mably) de 10h à 19h. Ce Salon, dont l’entrée est libre, regroupera une trentaine de libraires professionnels venus de toute la France qui présenteront des livres anciens et contemporains, des gravures, des photographies, des autographes et des vieux papiers.

La gamme des livres présentés est large, elle s’adresse à un large éventail de bibliophiles et de curieux, et va du livre à quelques euros aux ouvrages rares de haute bibliophilie. Ce salon est organisé par le Syndicat National des Bouquinistes et Brocanteurs et par l’association Les Amis du Livre Ancien et Moderne avec l’aide de la Ville de Bordeaux.

Décembre 2016

 

Le rare "Reise in den Pyrenäen" de Parrot (1823) : exemplaire d’un Archiduc d’Autriche puis de l’Ordre Teutonique

Un bibliophile vient de découvrir chez un libraire de Munich un exemplaire du "Reise in den Pyrenäen" de Parrot (1823) avec une provenance exceptionnelle dont il a su déchiffrer les marques d’appartenance avec une grande dextérité.

Cet exemplaire en parfait état, relié en demi-basane blond époque, porte au dos le monogramme A. V., l’ex-libris de la Bibliothèque d’Eulenberg au premier contreplat et, sur la page de titre, le timbre humide de cette même bibliothèque. L’ex-libris, postérieur à la reliure, est signé E. Krahl le héraldiste Ernst August Krahl (1858-1926), lequel fut chargé de dessiner et peindre les blasons de la cour impériale à partir de 1891 ; l’ex-libris représente le château d’Eulenberg et porte au coin inférieur droit les armes de Grand-maître de l’Ordre Teutonique. L’Ordre Teutonique ou Ordre des Chevaliers Teutoniques est un ordre militaire fondé au XIIe siècle.

      

La forteresse d’Eulenberg se situe en Moravie, en République Tchèque, son nom tchèque est Sovinec, au début du XVIIe siècle, elle fut donnée à l’Ordre Teutonique par l’Archiduc Charles d’Autriche Grand-maître de l’ordre de 1619 à 1624 et devint résidence officielle des grands-maîtres, son importante bibliothèque contenait environ 20 000 volumes. Le timbre humide orné de la croix de l’Ordre Teutonique, porte la mention d’appartenance à un Grand-maître et Grand-commandeur allemand de l’Ordre Teutonique "Hoch – Und Deutschmeisterische Bibliothek Eulenburg".

       

Ces éléments joints au monogramme "A.V.", montrent que l’exemplaire a d’abord appartenu à l’Archiduc d’Autriche Antoine Victor de Habsbourg-Lorraine (1779–1835), 8ème fils de l’Empereur du Saint-Empire Léopold II et de Marie-Louise de Bourbon, infante d’Espagne. Il fut élu archevêque de Cologne et prince-évêque de Münster, il fut vice-roi du royaume de Lombardie-Venise de 1816 à 1818. Donnée importante pour ce qui est de la transmission de cet exemplaire, Antoine Victor fut Grand-maître de l’Ordre Teutonique de 1804 à 1835 ; cet exemplaire du Parrot se transmit ensuite aux autres Grands-maîtres dans la Bibliothèque du Château d’Eulenberg, l’ex-libris a probablement été réalisé lorsque Eugène Ferdinand, Archiduc d'Autriche (1863-1954) en fut le Grand-maître civil de 1894 à1923.

Cet ouvrage qui est des "Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares" est l’un des quatre exemplaires connus détenus en mains privées, c’est dire en peu de mots, la remarquable opportunité de cet achat.

 

 

Un manuscrit du Voyage dans les Hautes-Pyrénées par le comte de Marcellus

Le 29 octobre dernier, un intéressant manuscrit Auguste Demartin du Tyrac, comte de Marcellus a été vendu à l’Hôtel Drouot par la maison des ventes aux enchères Ader. Il était constitué de 3 cahiers cousus in-8° et d’un cahier cousu petit-in-4° avec quelques feuillets intercalaires et quelques feuillets blancs.

Ces petits cahiers ont pour titres respectifs : "Œuvres de Marie-Louis-Auguste Demartin Marcellus. Tome troisième. Idylles" (89 pp.) ; "Œuvres de Marie-Louis-Auguste Demartin Marcellus. Tome quatrième. Voyage aux Pyrénées en 1804" (72 pp.) ; "Essai sur un voyage fait de Cauterèts au Lac de Gaube dans les Pyrénées le 12 août 1805. Voyage au Lac de Gaube" (11 pp.), et enfin : "Idylles", 1811 (94 pp.).

De nombreuses pièces de vers pyrénéennes sont dispersées dans les Idylles (Bagnères, Argelès, etc…) et deux cahiers sont constitués de textes très spécifiquement pyrénéens. Il faut noter que le texte en prose et en vers du "Voyage aux Pyrénées" est très sensiblement différent de l’ouvrage que Marcellus publiera en 1826 sous le titre de "Voyage dans les Hautes-Pyrénées" ; le manuscrit vendu à Drouot comprend 13 chapitres : Pau, Tarbes, Bagnères et ses environs, Médoux, Campan et sa marbrière, le Liéris, Ourdinsède, Lourdes, Argelès, Cauterêts, Luz, Saint-Sauveur, Gavarnie, Barèges, le Tourmalet, Trames-Aïgues, Bagnères de Luchon, etc. Bref, un intéressant et important ensemble pour une belle bibliothèque pyrénéiste

 

 

Novembre 2016

 

 

24 novembre : vente de la Bibliothèque Du Pré de Saint-Maur à Paris

Le 24 novembre 2016, à 14h30, la maison de vente aux enchères Piasa dispersait la belle bibliothèque de Du Pré de Saint-Maur, consacrée aux voyages ; le catalogue était intitulé "Images et paysages d’Europe et d’Orient" ; la vente avait lieu 118, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris.

           

Cette Bibliothèque comprenait de fort beaux livres à planches consacrés à divers pays d’Europe et à l’Orient, parmi lesquels une large quinzaine de plus ou moins rares albums sur les Pyrénées ; tous leurs  prix sont indiqués dans la "Bourse aux Livres" dans les rubriques "Actualités" de ce même site.

Les prix de la majorité des ouvrages, quels que soient leurs thèmes, furent très souvent inférieurs à l’estimation basse de l’expert ; dans beaucoup de cas ils n’atteignirent que 70 à 80 % de cette estimation basse ; seuls quelques uns la dépassèrent. Pour les Pyrénées signalons qu'un fort bel exemplaire de luxe de "Scenery of the Pyrenees" d’Oliver, remarquablement aquarellé fut adjugé 8 500 €, le "Languedoc" des "Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France" de Taylor et Nodier, relié en quatre volumes  en demi maroquin rouge à long grains de l'époque atteignit péniblement 2 000 € ; un exemplaire complet des deux parties des "Souvenirs des Pyrénées" de Jacottet  se vendit 1 400 € alors que la première partie seule, en beau coloris d’époque, se vendit 3 400 €.

 

 

Octobre 2016

 

 

Des ouvrages pyrénéens sur la chasse vendus chez Sotheby’s (Paris)

Le 5 octobre la Bibliothèque Cynégétique du Verne, était vendue chez Sotheby’s, rue du Faubourg Saint-Honoré, pour prix total qui avoisina les deux millions d’euros. Cette célèbre bibliothèque fut constituée, sur plus de 150 ans, par trois générations de bibliophiles chasseurs : Joseph du Verne, officier à la Belle Epoque ; son fils Pierre du Verne, polytechnicien, industriel, maître d’équipage du Rallye-Pique-Avant Nivernais, beau-frère du marquis de Roualle, l’un des plus grands fusils de son époque ; ensuite Nicolle du Verne-Bernis, qui pratiqua la chasse et la reliure, elle compléta la bibliothèque avec son mari le comte Charles de Pierre de Bernis, grand fusil, membre de la Société des Bibliophiles François et son secrétaire pendant 15 ans. Les exemplaires provenaient souvent des plus grandes collections : baron Pichon, Schwerdt, Auguste Veinant, baron de Lassus, Grandjean d'Alteville, etc.

Parmi les merveilles concernant la région pyrénéenne nous remarquerons l’édition originale du "Livre de la Chasse" de Gaston Phébus [Paris, Vérard, 1507], dans une superbe reliure de Chambolle-Duru, en plein maroquin rouge, dos à nerfs, avec doublure de maroquin vert encadrée d’une dentelle dorée, gardes de papier ancien à la colle, deux filets sur les coupes, tranches dorées, cet exemplaire avait figuré dans la Bibliothèque de Hyacinthe-Théodore Baron (1707-1787) puis au "Bulletin Morgand" en 1895. Le prix de vente atteint la somme de 542 875 € avec les frais.

La troisième édition du même ouvrage [Paris, Philippe Le Noir, 1525], toujours relié par Chanbolle-Duru, en plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, dentelle intérieure, deux filets sur les coupes, tranches dorées, provenant de la célèbre Bibliothèque Cynégétique Schwerdt, fut vendu 50 500 € avec les frais.

 

Pour en venir à des prix plus abordables, signalons un très bel exemplaire de "La Chasse aux Palombes, par Messire Henry d'Andichon, curé archiprêtre de Lembeye" [Pau, 1875], finement relié en plein veau blond glacé, dos à nerfs, compartiments ornés de fleurons, pièces d’armes de Schwerdt en pied, pièces de titre et d’auteur de maroquin vert, trois filets encadrant les plats, dentelle intérieure, couverture conservée, non rogné, tête dorée, avec un envoi de Pascal Lamazou : "A Madame le Comtesse Aldebert de Chambrun. Hommage respectueux du ténor béarnais Pascal Lamazou, Paris 1er Janvier 1876", et, autre précieuse provenance, l'ex-libris armorié de Schwerdt au premier contreplat. Fort intéressant exemplaire, car le ténor Pascal Lamazou édita des recueils de Noëls béarnais, tout comme d’Andichon et des chansons basques et béarnaises ; dans son recueil de "Chants pyrénéens" [1869], il avait déjà dédié une chanson : "Air basque de Garat recueilli par Pascal Lamazou", intitulé "Irulia" [La Fileuse], "A Madame la Comtesse Aldebert de Chambrun". La dédicataire de cet exemplaire est Marie Jeanne Godard-Desmarest (1827-1891), épouse de Joseph Adelbert Pineton Comte de Chambrun, député de la Lozère pendant quatre législatures de 1853 à 1876. Marie Jeanne Godard-Desmarest était née à Baccarat en Meurthe et Moselle, elle était la fille d’Emile Aristide Godard Desmarest, administrateur honoraire des Cristalleries de Baccarat et de Anne-Clarisse Labourdette. L’exemplaire a atteint la somme de 1 600 € adjugés (2 020 € avec les frais).

A signaler enfin une rare plaquette imprimée à Toulouse en 1600, inconnue des bibliographes de la Chasse, dont on connaît un seul autre exemplaire conservé à la Bibliothèque Municipale de Lyon : "Edict du Roy, contenant le règlement que sa Majesté veut estre gardé pour le faict de la Chasse. Avec révocation du pouvoir que Sa Majesté a cy devant accordé à certains de porter armes à feu". L’exemplaire passé en vente chez Sotheby’s est relié par Gruel en plein maroquin bleu-nuit, dos à nerfs, compartiments de filets à froid, trois filets à froid encadrant les plats, bordure intérieure dorée rehaussée de fleurons et rinceaux, deux filets dorés sur les coupes, tranches dorées, il provenait originellement de la vente de la Bibliothèque de Lassus [catalogue 1955, N° 105], avec l’ex-libris armorié du Baron Marc de Lassus, son prix : 600 euros adjugés, soit 757 euros avec les frais. Rappelons que beaucoup d’ouvrages de la Bibliothèque de Marc de Lassus étaient relies par Gruel.

 

 

22 et 23 octobre : XXe Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux (33)

Les samedi 22 et dimanche 23 octobre 2016, le 20e Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux, se tiendra sous les voûtes de la superbe Halle des Chartrons, place du Marché des Chartrons, de 10 h à 19 h ; il regroupera une trentaine de Libraires venus de toute la France ; l’entrée est libre.

                                              

Ce rendez-vous est l’une des manifestations les plus importantes concernant le livre ancien dans le Sud-Ouest de la France, les amateurs pourront y trouver des ouvrages rares et curieux dans tous les genres : livres anciens, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, aussi bien que des gravures, des photographies ou des vieux papiers. L’édition 2016 du Salon rendra hommage à Léo Drouyn (1816-1896), architecte, archéologue, peintre, dessinateur, graveur dont l”oeuvre est principalement consacrée à la Guyenne.

Ce Salon est organisé par l’Association ALAM (Les Amis du Livre Ancien et Moderne) en partenariat avec l’Association Bordeaux Quinconces et la Fête de la Brocante et du Vin nouveau de la rue Notre-Dame.

 

 

12 octobre : vente d’une partie de la Bibliothèque A. Bourneton à Toulouse

Le mercredi 12 octobre à 14h30 une partie de la Bibliothèque A. Bourneton sera dispersée par la Maison de Ventes aux Enchères Primadeco, 14, rue du Rempart Saint-Etienne, à Toulouse. Le catalogue, dressé par l’expert Roger Roques, comprend 246 numéros consacrés aux ouvrages pyrénéens : pyrénéisme, histoire, géologie, littérature, thermalisme.

A noter deux des "Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares" : l’édition originale des "Souvenirs d’un Montagnard" (1878), avec un envoi autographe d’Henry Russell (nom du dédicataire coupé) dans un demi-maroquin rouge à coins de Gauché et l’édition originale du Moreau : "Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes" [1841] dans une bonne reliure postérieure. Pour la partie historique, signalons la très rare plaquette intitulée "La victime de l’amour conjugal ou Histoire récente d’une jeune femme trouvée entièrement nue sur les hautes montagnes du canton de Vicdessos" [Toulouse, 1841]. Les frais en sus des enchères, payables par les acheteurs, sont de 23,5 % TTC.

 

 

Septembre 2016

 

 

Rare récit de voyage d’un écossais dans les Pyrénées (Edinburgh, 1907)

Un bibliophile très au fait de la littérature pyrénéiste, dont les recherches sont aussi passionnées que fructueuses, vient de découvrir un très rare récit de voyage dans les Pyrénées écrit par un écossais : Robert Wilfrid Stevenson. Ce petit in-8° de 82 pages imprimé sur vergé, est apparemment une édition privée dont le page de titre porte : "A Holiday in the Pyrenees in 1906. Edinburgh, Printed for Private Circulation, 1907" ; il est imprimé par "T. and A. Constable, printers to His Majesty at the Edinburgh University Press". L’exemplaire qui vient d’être acquis, relié pleine percaline ivoire avec titre doré sur le plat supérieur et sur le dos, est numéroté à la main par l’auteur: c’est l’exemplaire N° 3 avec un envoi à un J. L. Stevenson [un de ses parents ?].

     

Ce récit est bien dans la tradition britannique, nous écrit son découvreur, c'est-à-dire avec le guide Baedecker en main. Son itinéraire avec son ami Keith est des plus classiques: Biarritz avec excursion à Fuenterrabia, Lourdes, Cauterets, puis Luchon via Barèges, Campan, Bagnère-de-Bigorre (en voiture), Tarbes et Montréjeau (en train). Il faut citer les ascensions du Col de la Héougade et du Vignemale avec Dominique Bordenave neveu; puis du Mont Perdu avec Jean Trescazes et enfin de l'Aneto avec Bertrand Courrège et Bernard Salle ; l’ascension du Cabaliros étant faite sans guide. A noter une étonnante partie de golf à Gavarnie, et la rencontre, à la Brèche de Roland, de Féodor de Tchihatchef le fils du vainqueur de l'Aneto qui s'en allait chasser avec ses quatre guides.

Aucun exemplaire de cet ouvrage n’est référencé au "Catalogue Collectif de France" ; au niveau mondial, le "WorldCat" n’en répertorie que trois exemplaires : à la British Library (London), à la National Library of Scotland (Edinburg) et à la University of Strathclyde Library (Andersonian Library, Glasgow). Aucune référence directe ou indirecte à cet ouvrage, n’apparaît dans la littérature pyrénéiste. Bref, une nouveauté dans le domaine pyrénéiste et une rareté.

 

 

Août 2016

 

 

Une Bibliographie (hors-commerce) des Picos de Europa

Il est rare que dans ces Actualités nous traitions de livres neufs ; nous ferons une exception pour un ouvrage qui vient de paraître, intitulé "Bibliografia de los Picos de Europa". Il s’agit d’une Bibliographie fort complète sur cette région qui prolonge la chaine pyrénéenne ; elle représente un travail considérable et original, précédé d’une Préface dans lequel l’auteur fait un point de la Bibliographie du domaine pyrénéen. Cette Bibliographie recense tous les textes, livres ou articles, parus sur les Picos (montagne, faune, flore, tourisme, histoire,…) depuis les origines à nos jours, soient 220 pages d’un texte serré et sans fioritures.

     

Bref, une mine de renseignements précieux à consulter absolument. Son auteur, Luis Aurelio Gonzalez Prieto, docteur de l’Université d’Oviedo, est le meilleur spécialiste actuel des Picos de Europa. On lui doit un ensemble conséquent d'ouvrages sur cette région ; à côté des titres historiques ou politiques, nous distinguerons plus particulièrement son "Historia del montañismo en los Picos de Europa", et de nombreux guides de montagne ou de haute randonnée dans les Picos, les Cordillères espagnoles, l’Aragon, le Mont-Blanc, etc..

Une autre caractéristique de cette excellente "Bibliografia de los Picos de Europa" est qu’elle n’a été tirée qu’à 28 exemplaires, tous hors-commerce, signés et numérotés par l’auteur, destinés à être offerts aux amis de l’auteur : "La Bibliografia de los Picos de Europa se trata de un libro no vénal...", annonce la première page. Que les passionnés des Picos de Europa se rassurent, ils pourront consulter cette Bibliographie actualisée en permanence sur Internet en cliquant ici, ou même la télécharger en cliquant ici.

 

 

Camille Braylens : Croquis Pyrénéens, Cauterets [La Réole, 1867]

Un de nos membres nous envoie les photos d’un petit ouvrage sur Cauterets dont il vient de faire l’acquisition. Il s’agit de "Croquis pyrénéens, Cauterets", publié en 1867 à La Réole (Gironde), par le banquier Camille Braylens, qui fut aussi Conseiller Général de ce canton de 1871 à 1874.

Ce petit ouvrage de 80 pages, peu commun, relate des souvenirs très vivants d’un séjour à Cauterets et des promenades aux alentours. Il est également question de Luz, Saint-Sauveur, Lourdes et Bagnères-de-Bigorre. A noter un fort intéressant chapitre sur l’arrivée et le séjour des fils d’Abd-el-Kader à Cauterets [Chapitre V]. Cet exemplaire est dans une reliure pleine percaline ardoise éditeur avec des plats ornés à froid, un titre doré au dos et sur le plat supérieur ; cet état est rare car la plupart des exemplaires connus sont brochés.

        

Trois exemplaires seulement sont répertoriés au Catalogue Collectif de France, on pourra les consulter aux Archives Départementales des Hautes-Pyrénées (Tarbes), ou encore dans les Bibliothèques Municipales de Toulouse (rue du Périgord) et de Bagnères-de-Bigorre (Fonds Edouard Privat).

On doit aussi à Camille Braylens, un ouvrage plus conséquent : "Un pied en Espagne. Guipuzcoa" [In-8°, 103 pp.], publié en 1865 chez Feret à Bordeaux ; il y est question de Fuenterabia, Irun, San Sebastian, Hernani, Tolosa, Saint-Jean-de-Luz, Bayonne et Arcachon. L’année suivante, il publia toujours à Bordeaux : "A propos d’Un Pied en Espagne. Lettre à un ami" ; texte de dix pages adressé à Monsieur Henry Maret, rédacteur du Charivary.

 

 

Juillet 2016

 

 

Charles de Salverte : la chasse à Pau à la fin du XIXe siècle

Les grands classiques de la chasse pratiquée par les anglais à Pau à la fin du XIXe siècle, sont dus à Charles de Salverte, ou plus exactement Charles Marie Joseph de Baconnière de Salverte (1859-1927) qui signait du pseudonyme Thya Hillaud ; il s’agit de "Leicestershire in France, or the Field at Pau" [Paris 1907] et de "Notes brèves sur la Chasse du Cerf d'escape à Pau" [Paris, 1907] que nous avons signalé dans la chronique précédente.

Le frontispice de ce dernier, fort intéressant, reproduit un tableau d’Allen Seal, au dessous duquel sont dessinés les personnages stylisés avec leur localisation dans le tableau et un numéro qui renvoie à leur identification. Un superbe exemplaire de cet ouvrage, vendu aux enchères à Drouot il y a quelques temps, portait, sur le mors supérieur, un spectaculaire superlibris représentant un cavalier antique avec cape et arc sur un cheval cabré, légendé : Ed io anche cantava l'Amore ; le fer étant signé G. Ripart. Ce même super-libris, non identifié figura aussi sur deux autres ouvrages vendus aux enchères ces dernières années : "La Cynégétique d'Arrien, dit Xénophon le Jeune. Traduit et commenté par Tya Hillaud" [Compiègne, 1909] et sur l’exemplaire unique tiré sur grand vélin De La Rue de "La main enchantée de Gérard de Nerval", illustré par Daragnès [Pichon, 1920]. Les experts des ventes étaient muets sur sa provenance.

            

C’est le bibliophile d'Eure et Loir, expert en ex-libris, Jacques Laget, qui nous en a indiqué l’origine, il s’agit du super-libris gravé pour Charles de Salverte ; les "Notes brèves sur la Chasse du Cerf d'escape à Pau" que nous reproduisons ici était donc l’exemplaire que fit relier son auteur. A noter que Charles de Salverte possédait aussi deux ex-libris papier, l’un [75 x 52 mm] gravé par Georges Alfred Ripart (1971-1935), l’autre [ 90 x 54 mm] par Gardella. On peut s’interroger sur l’origine de ce super-libris : on en retrouve l’épigraphe italienne au début de la dédicace au comte René de Songeons, imprimée dans "Essai sur la Chasse du Daim par Thya-Hillaud" : "Ed io anche cantava l’amore… Et moi aussi, je chanterai mes amours, c’est-à-dire la chasse, et en particulier la chasse au Daim, que nous pratiquons ensemble depuis déjà pas mal d’années en forêt de Compiègne […]. Ton vieux compagnon de vénerie, Thya Hilaud". Cette épigraphe, semble être depuis longtemps dans la famille car elle figure comme telle sur la page de titre d'un ouvrage publié par un des arrière grand-oncles de Charles de Salverte, Anne Joseph Eusèbe Baconnière de Salverte : "Romances et Poésies érotiques" [Paris, Honnert, Morin, An VII], titre et thème auxquels la formule semble mieux adaptée.

            

D’autre part, le même cheval cabré sert de lettrine dans un ouvrage de dessins publié par G. Ripart en 1909 [La "Chapeau de la femme à la chasse", Paris, 1909], dont la Préface est signée Thya Hillaud, la seule différence avec le super-libris est que le cavalier de la lettrine, toujours assis sur une peau de bête, brandit son arc à bout de bras. Quand à la signification du pseudonyme adopté par Charles de Salverte pour signer ses ouvrages cynégétiques, l’auteur lui-même précise que "Thya hillaud" est un vieux mot français, à l’origine de "Tayaut" et "Tally ho".

 

 

Les livres pyrénéens dans les grandes bibliothèques cynégétiques

Les livres anciens de chasses pyrénéennes ne sont pas très nombreux et généralement rares car ils intéressent un double public : les pyrénéens et les très actifs chasseurs bibliophiles. Parmi les bibliothèques cynégétiques prestigieuses, on peut citer celles de Huzard, de Mottin de La Balme, d’Offemont et Gallice, la "Bibliotheca Tiliana" qui était celle de Max Linder, les bibliothèques Mouchon, Philippe Clément, Marcel Jeanson, superbe bibliothèque dont les derniers ouvrages se vendirent en 2005.

Au cours de notre exploration des bibliothèques dans le cadre de la préparation de l’exposition "Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes", nous avons retrouvé quelques ouvrages de chasse sur les Pyrénées, qui après avoir figuré dans de grandes bibliothèques cynégétiques, sont revenus dans les régions pyrénéennes. Il s'agit surtout  de la "Chasse à l'Izard. Glaciers du Balaïtous. Souvenirs et Impressions" [1902] de J. et J. Peyrafitte, de "Cauterets, Hautes-pyrénées, Chasses, Excursions" [1897] par A. Meillon et des "Notes brèves sur la Chasse du Cerf d'escape à Pau" [1907] de Charles De Salverte. Pour l’instant, seuls cinq type de marques de bibliothèques cynégétiques ont été retrouvés sur ces ouvrages.

Le plus ancien ex-libris est celui d’Aimé Mottin de La Balme (1865-1935), dessiné par P. Malher, gravé sur eau-forte par Antoine Monnier, cette vignette de 50 x 56 mm représente un chien tenant dans sa gueule une bécasse. Louis-Aimé Mottin de La Balme, était issu d'une famille bourgeoise du Charolais et de Bretagne, ancien élève de l'Ecole des Chartres, bibliophile, châtelain de Alunay-Guen, Saint-Verguet et Correc, il épousa à Marie Adèle "Jeanne" Lague de Salis (1872-1962) ; il fut fait comte romain par un bref du pape Pie XI de 1922 ; par décret du 25 février 1930 il devint légalement Mottin de La Balme et fit alors ajouter ses armes [trois molettes d’éperon d’or accompagnées en cœur d’une coquille d’argent] surmontées d’une couronne de comte au dos de ses reliures. Sa bibliothèque (vénerie, noblesse, chasse) a été vendue en 1964. Il possédait plusieurs types d’ex-libris, celui que nous reproduisons ici étant réservé à sa bibliothèque cynégétique, les autres étant des ex-libris armoriés.

           

Une autre bibliothèque cynégétique célèbre est la "Bibliotheca Tiliana", qui appartenait à l’allemand Kurt Lindner, lequel est notamment l'auteur de la "Bibliographie der deutschen und der nierderländischen Jagdliteratur von 1840 bis 1850" [1976, in-4°, XXII pp., 838 col., 220 ill.]. Sur sa bibliothèque cynégétique on peut lire : "Bibliotheca Tiliana, Alte Jagdbücher aus aller Welt. Ausstellung aus der Bibliothek Kurt Lindner in der Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel" [1977] ; et le catalogue richement illustré de sa bibliothèque vendue du 5 au 23 Mai 2003 : "Bibliotheca Tiliana, Jagd Bibliothek Kurt Lindner," consacré aux ouvrages cynégétiques en allemand et étrangers. Ses ouvrages portaitent l’ex-libris doré collé au premier contreplat, plus le timbre humide "Bibliotheca Tiliana", apposé à la fois au dos du titre et à la denière page des ouvrages.

           

A noter que l’on connaît un exemplaire de "Chasse à l'Izard. Glaciers du Balaïtous. Souvenirs et Impressions" [1902] de J. et J. Peyrafitte, possédant un superbe pedigree puisqu'il a appartenu successivement à la bibliothèque Mottin de la Balme, qui le fit relier, puis à la "Bibliotheca Tiliana" de Kurt Lindner. L’ex-libris et les armes du premier figurent aussi sur un ouvrage de sciences naturelles pyrénéennes : "Le Desman des Pyrénées" [1891] d’Eugène Trutat.

  

L’ex-libris de Philippe Clément (1922-2002), dessiné par le célèbre peintre animalier Georges Frédéric Rötig figure sur un rare exemplaire de "Notes brèves sur la Chasse du Cerf d'escape à Pau" [1907] de Ch. de Salverte, superbement relié en demi-maroquin à cois, tête dorée. Philippe Clément, chasseur et bibliophile, a multiplié les présidences dans diverses structures concernant les Travaux publics, leur liste occupe une demi-page du "Who’s Who", il était membre du très select "Cercle du Bois de Boulogne" et Président d'honneur du non moins sélect "Automobile Club de France".

       

L’ex-libris de la bibliothèque cynégétique de Pierre Mouchon, le continuateur de Thiébaud avec son "Supplément à la Bibliographie des ouvrages Français sur la Chasse de J. Thiébaud" [1953], représente des armoiries avec au dessous le motto "Cave Muscam Pungit" [traduction : "Méfiez vous des piqûres de mouche"]. A titre plus anecdotique, signalons le curieux ex-libris en couleurs de Josep Monés i Roberdeau (1918-1994) joailler catalan, bibliophile et chasseur, réalisé en mémoire de son chien Chorni, un basset à poil court "vaillant et grand chasseur".

 

 

Juin 2016

 

 

24 juin 2016 : vente aux enchères de dessins, livres, photographies à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

Le 24 juin 2016, une vente aux enchères de photographies, dessins et livres de régionalisme pyrénéen, aura lieu à l’Hôtel des Ventes Henri Adams, 22, rue du docteur Roux à Tarbes : à 11 h puis 14 h 30.

Les dessins présentés sont essentiellement de Charles Zacharie Landelle (1821-1908). Figurent aussi au catalogue de nombreux lots de photographies anciennes et une abondance d’albums photographiques d’Emile Rayssé provenant de la bibliothèque de G. Laplagne Barris. Toujours en provenance de cette Bibliothèque, il faut noter une quinzaine d’albums de dessins de Maurice Gourdon, qui sont probablement les derniers  d’un ensemble volumineux ; ils font suite aux albums de dessins et texte qui furent dispersés lors des ventes aux enchères à d’Auch en 2010 et à ceux qui figurèrent aux vitrines des Libraires d’Ancien.

Dans les ouvrages, dont beaucoup sont présentés en lots, il faut signaler plus particulièrement l’édition originale du guide d’Adolphe Moreau : "Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes" [Pau, Vignancour, 1841] qui est l’un des "Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares". A noter également également de nombreux lots de revues pyrénéennes.

Les frais et taxes en sus des enchères seront de 21 % TTC.

 

 

Mai 2016

 

 

Au retour du Salon International du Livre Rare, Grand Palais (Paris)

Plusieurs bibliophiles pyrénéens sont allés au 28e Salon International du Livre Rare et de l’Autographe, tenu dans la Grande Nef du Grand Palais au mois d’avril dernier ; ils en ont ramené quelques beaux ouvrages pyrénéens et nous en signalent d’autres, vus dans les stands. En premier lieu, l’édition originale du guide publié par Adolphe Moreau en 1841 : "Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes. Bains et Courses. Itinéraire de Pau à ces établissements. Par un Touriste", qui est l’un des "Vingt Livres Pyrénéistes les plus rares" [N° XII], il s’agit de l’un des onze exemplaires recensés en mains privées, relié en demi-basane époque, dos orné : 2 300 euros. A signaler aussi un très bel exemplaire de l’"Essai sur la minéralogie des Monts-Pyrénées" [2e éd., Paris, Didot, 1784] dans une parfaite reliure en plein veau d’époque, à 2 800 euros ; l’édition anglaise de la carte de Roussel et La Blottière : "A map of the Pyrenees and adjacent provinces, With additions from Tofino and Lopez" [London, 1809] à 3 800 euros ; il s’agissait là de prix soutenus mais justifiés par la rareté et l’état des exemplaires.

    

Nos bibliophiles ont vu avec quelque étonnement l’édition originale d’une petite plaquette de Chambéraud : "Guide spécial de la vallée de Luz, Saint-Sauveur, Barèges, Gavarnie, Héas" [1896], quelques rousseurs et mouillures, en reliure moderne de demi-maroquin havane à dos lisse muet, dont le prix affiché en était 1 200 euros, ce qui était très élevé, d’autant plus élevé que l’édition intéressante est, non pas l’originale, mais la seconde édition publiée en 1911,  laquelle est modifiée et augmentée de la reproduction du "Voyage du bourg des bains de Barèges à Gavernie"... de Noguès ; a titre de comparaison, rappelons que cette même édition originale de 1896 s’était vendue 230 euros à l’Hôtel des Ventes de Tarbes en octobre 2011.

     

En marge du pyrénéisme, à signaler un ouvrage remarquable, le beau catalogue in-4° de vente de la Bibliothèque du béarnais Louis Barthou, publié en 1835-36 par la Librairie Auguste Blaizot : quatre volumes de Catalogue, plus le volume d’"Index et tables alphabétiques … suivis des Prix d'adjudication et d'une Table Générale". L’ensemble était relié en cinq volumes demi-maroquin rouge à coins, têtes dorées, non rognés, couvertures conservées, ce qui est déjà une condition rare, car lorsque le 5e volume est présent, il est généralement relié avec le 4e volume qui lui aussi est de faible épaisseur. Cet état est déjà fort intéressant mais ce n’est pas tout. On sait que les 4 premiers volumes correspondant au Catalogue proprement dit ont été tirés à 2 000 exemplaires environ et le 5e volume d’"Index et Tables" à 250 exemplaires seulement ; pour ces 5 volumes, il a été tiré en outre quelques rares exemplaires numérotés sur papier de Chine, probablement une dizaine : l’exemplaire vendu au Grand Palais était l’exemplaire N° 1 tiré sur papier de Chine, il était accompagné de la rare gravure en couleurs que François-Louis Schmied exécuta en hommage à son ami Louis Barthou, gravure que l’on trouve parfois reliée avec le catalogue ; dans cet exemplaire du Catalogue la gravure était en deux états. Bref un exemplaire parfait, auquel avait été ajouté l’ex-libris de Louis Barthou, représentant "La Vérité sortant du Puits".

         

On trouve quelques ouvrages pyrénéens dans le Catalogue Barthou : les bonnes éditions du "Voyage aux Pyrénées" de Taine, les "Trophées" de J. M. de Heredia [parmi lesquels figurent les Sonnets épigraphiques écrits à Luchon], le "Discours" de réception à l’Académie Française du Bigourdan Foch, de nombreux ouvrages de Tristan Derême, des œuvres de Francis Jammes, etc…. le tout dans des états exceptionnels : reliure, manuscrits, courriers et dessins rajoutés. Bref, un ensemble de merveilles que ce catalogue permet d’imaginer.

Pour terminer, signalons trois ouvrages sans rapport avec les Pyrénées, mais reliés par Pagnant aux armes de Gaston de Galard de Brassac de Béarn [voir à ce sujet la chronique de Décembre 2015], chaque volume était vendu 3 800 euros...

 

 

Avril 2016

 

 

Dans la Vallée de Batsurgères : "Six mois de la vie d’un jeune homme" par Viollet Le Duc

Au cours de la recension des "Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes", un exemplaire exceptionnel d’un ouvrage peu commun, intitulé "Six mois de la vie d'un jeune homme (1797)", a été mis au jour. Ce récit auto-biographique fut écrit en 1809 par le littérateur Emmanuel Louis Nicolas Viollet Le Duc (1781-1857), père d’Eugène Emmanuel Viollet le Duc (1814-1879), le célèbre architecte avec lequel les bibliophiles novices le confondent parfois ; il relate un séjour de jeunesse fait dans les Pyrénées en 1787.

Ce récit romancé relate les péripéties d’un long voyage qui va du Val d’Aran à Héas et aux environs de Lourdes dans la Vallée de Batsurguère, il est doublement intéressant en raison des lieux pyrénéens visités et d’une attitude anti-montagnarde caractéristique de l’époque. Le volume a été publié en 1853 dans la "Bibliothèque Elzévirienne" qui regroupait des titres choisis avec soin par le libraire P. Jamet. En haut de chaque page, le titre courant porte "MDCCXCVII". Lorsqu’il est imprimé sur papier ordinaire, cet ouvrage est l'un des moins communs de la "Bibliothèque Elzévirienne", car il fut, semble-t-il, le seul à avoir été tiré à petit nombre : dans le "Catalogue de la Bibliothèque Elzévirienne," daté de 1855, il est indiqué page 19 que ce volume a été "Tiré à petit nombre pour la collection. Prix des exemplaires sur papier ordinaire, 2 fr."

          

Si ces exemplaires sur papier ordinaire sont peu communs, les exemplaires imprimés sur papier fort, un vergé filigrammé, sont, eux, réellement rares : dans son édition de Janvier 1857, le même "Catalogue de la Bibliothèque Elzévirienne "indique page 2 : qu’"il a été tiré de chaque volume quelques exemplaires sur papier fort, qui se vendent le double du prix des exemplaires ordinaires". C’est un de ces exemplaires qui a été recensé, il est toujours dans sa reliure d’origine en percaline rouge de la "Bibliothèque Elzévirienne", et possède l’ex-libris armorié d’un célèbre bibliophile : le baron James de Rothschild (1844-1881) dont le catalogue en cinq volumes, publié de 1884 à 1920, fut organisé par E. Picot. L’exemplaire passa plus tard dans la Collection du Chanoine Doazan. En bref, de bonnes caractéristiques : un texte important, dans la condition rare d'un tirage très limité sur papier fort et provenant d’une bibliothèque prestigieuse.

  

Parmi les autres exemplaires exceptionnels de cet ouvrage, signalons qu’un autre bibliophile célèbre, le duc d’Aumale en possédait un, probablement sur papier de Chine, relié par Capé au chiffre du duc d’Aumale, avec "Le roman bourgeois" de Furetière ; il est maintenant conservé dans la bibliothèque du Château de Chantilly.

 

 

Salon International du Livre Rare, de l’Autographe, de l’Estampe et du Dessin, au Grand Palais (Paris) du 22 au 24 Avril

La 28e édition du "Salon International du Livre Rare, de l’Autographe, de l’Estampe et du Dessin", se tiendra dans la Grande Nef du Grand Palais, à Paris, du 22 au 24 avril 2016 (Métro : Champs Elysées) ; il est organisé par le Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne. Les portes seront ouvertes au public, tous les jours de 11 h à 21 heures et le dimanche de 11 à 20 heures.

C'est actuellement la plus belle manifestation du genre en France et l'une des plus importantes au niveau international, avec 150 exposants venus du monde entier, tous affiliés à la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne et 50 galeristes d'estampe et de dessin, tous membres de la Chambre Syndicale de l'Estampe, du Dessin et du Tableau. Le visiteur pourra y découvrir les rayons d’une immense "librairie", riche de milliers de documents d’une infinie variété : toutes les époques, tous les styles, tous les supports.

L'invité d'honneur de cette édition 2016 sera le Fonds Patrimonial de la "Bibliothèque Heure Joyeuse" qui fut la première bibliothèque consacrée à la jeunesse en France. Elle a constitué, au fil des décennies, un très riche ensemble de livres pour enfants du 16e siècle à nos jours. Vous pouvez consulter le site officiel du Salon en cliquant ICI.

 

 

Mars 2016

 

 

Un rare album avec texte et lithographies sur les environs de Biarritz

Lors de la recension d’ouvrages pour l’Exposition virtuelle "Trésors de Bibliothèques Pyrénéennes", nous avons retrouvé un album sur Biarritz, dont aucun exemplaire n’est répertorié au Catalogue Collectif de France. Il s’agit d’un in-4° oblong intitulé : "Album Offert par la Ville de Biarritz à Sa Très Gracieuse Majesté la Reine Victoria", imprimé à "Biarritz, Imprimerie et Lithographie A. Lamaignère, Rue du Château, 1", en 1889. L’ouvrage était vendu au prix de 3 francs, il comprend 36 pages, une illustration collée in-texte [Cascarotes] et 16 lithographies hors-texte.

   

Ce très rare album est un recueil de 19 itinéraires d’excursions dans et autour de Biarritz : Biarritz, La Rhune, Le Mont Haya, Sordes, Saint-Pé-sur-Nivelle, La Nive, Pas de Roland, Fontarabie. La page de présentation de l’ouvrage est signée Marquis de Folin qui publia deux autres ouvrages sur la région chez le même éditeur : Atlantes et Basques et Pèches et Chasses Zoologiques, recueil d’observations recueillies au Pays Basque et dans les Landes.

   

Pour ce qui est de l"’Album Offert par la Ville de Biarritz", il n'a été répertorié que dans deux bibliothèques privées : celles de Raymond Ritter, Président-Fondateur des Amis du Livre Pyrénéen et d’Hubert Dupont. L’exemplaire recensé pour l’Exposition Virtuelle est l’un de ces ceux-la, il s’agit de l’exemplaire de la Bibliothèque Hibert Dupont, identifiable grâce aux commentaires écrits au crayon par son ancien propriétaire. Il porte aussi les ex-libris de deux possesseurs antérieurs.

 

 

Février 2016

 

 

Une histoire du béarnais Henri IV qui (re)traverse l’Atlantique

Ces deux derniers siècles, nombre de beaux livres, plus particulièrement des ouvrages reliés aux armes royales de France, ont été acquis par des bibliophiles des Etats Unis ; il arrive parfois que quelques uns retraversent l’Atlantique pour revenir vers leur lieu d’origine. C’est de cas de l’édition originale de l’"Histoire du Roi Henry le Grand, composée Par Messire Hardouin de Péréfixe, Evêsque de Rodez, cy-devant Percepteur du Roy", un bel in-4° publiée en 1661 à Paris par Edme Martin. Cette célèbre "Histoire" de Henri IV rédigée à l’intention du jeune Louis XIV eut de très nombreuses éditions et a été traduite en plusieurs langues ; les éditions les plus recherchées sont cette originale qui est rare, et les trois éditions elzéviriennes, de petit format, publiées en 1661, 1662 et 1664, que l’on trouve souvent dans de belles reliures signées du XIXe siècle. Nombre de bibliophiles béarnais en possèdent de beaux exemplaires.

         

L'édition originale dont il est question ici a été acquise chez un Libraire de New-York. Elle est relié en beau maroquin rouge époque, avec les armes de Louis XIV sur chaque plat, les tranches sont dorées, les coupes guillochées ; c’est à dire qu'elle présente toutes les caractéristiques d’un exemplaire de présent.

      

Cet exemplaire possède un ex-libris héraldique ancien non identifié pour l’instant et l’ex-libris en couleurs du célèbre bibliophile américain Lucius Wilmerding (1906-1949), lequel avait réuni une importante bibliothèque comprenant notamment une belle collection de reliures à décor ; ce curieux ex-libris présnte une composition en blanc et bleu sur fond noir avec un beau paysage de montagnes au second plan. Cette Bibliothèque fut vendue au enchères à New-York en 1950-1951 en trois vacations : les 27, 28 et 29 Novembre 1950 , les 5 et 6 Mars 1951 et enfin les 29, 30 et 31 Octobre 1951, le catalogue comprend trois volumes.

 

 

L’ex-libris "Casenavii Equitis"

Au fil des explorations de Bibliothèques à la recherche d’ouvrages pouvant figurer à l’Exposition Virtuelle "Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes", nous avons fréquemment rencontré des livres portant l’ex-libris armorié avec l’inscription "Ex libris Casenavii equitis". Comme bien souvent, il n’est jamais facile d’identifier le possesseur d’un ex-libris, surtout pour les familles dans lesquelles la bibliophilie est  de tradition.

La consultation du catalogue d’exposition "Trésors des Bibliothèques Béarnaises" organisée en 1975 par la Bibliothèque Municipale de Pau, attribuait  cet ex-libris à Antoine de Casenave (1763-1818), né à Lembeye, député à la Convention en 1792, sénateur de l’Empire. Cependant, le style de l’ex-libris est loin de correspondre à cette époque, il est bien plus représentatif de ceux que l’on a dessinés à la fin du XIXe siècle ou même au tout début du XXe siècle, et d'autre part, il se rencontre fréquemment sur des plaquettes reliées en demie toile bleue à la bradel vers 1910-1920. Cependant,  les armes héréditaires portées par cet ex-libris [D'azur, à une barre de gueules chargée du signe des chevaliers légionnaires, accompagnée en chef d'une branche de chêne d'argent et en pointe d'une vache d'or], sont bien celles que Napoléon Ier avait attribuées à Antoine Casenave par lettres patentes du 15 juin 1812, ce qui indique que le possesseur de l’ex-libris est un descendant direct d’Antoine Casenave, dit le Chevalier de Casenave. Quel était donc le possesseur moderne de cet ex-libris ?

Un petit ouvrage intitulé "Antoine Casenave, Député des Basses-Pyrénées à la Convention Nationale", écrit par Maurice Casenave arrière petit-fils d’Antoine de Casenave, fut bien utile pour l’identifier. Plusieurs autres éléments participent à cette identification, (i) vers 1895, l’abbé Dubarat rapporte qu’un bibliophile, le Chevalier de Casenave, lui a donné de précieux renseignements sur des ouvrages anciens concernant le Béarn, (ii) d’autre part l’ex-libris « Casenavii equitis » se retrouve sur des ouvrages ayant appartenu à G. de Lailhaçar, bibliophile basco béarnais (et aussi brésilien), décédé en 1912 ; on peut supposer que ces ouvrages entrèrent dans la bibliothèque Casenave après le décès de G. de Lailhaçar, enfin (iii) rappelons qu’il est fréquent de voir cet ex-libris "Casenavii" au contreplat d’ouvrages reliés vers 1910-1920 : l’ensemble de ces données situe l’activité de ce bibliophile qui a le droit de porter les armes héréditaires d’Antoine de Casenave, entre la fin du XIXe siècle et les premières décades du XXe siècle.

Reportons nous donc à l’arbre généalogique simplifié de cette branche de la famille Casenave, inspiré de l’ouvrage "Antoine Casenave, Député des Basses-Pyrénées à la Convention Nationale". L’examen de la descendance d’Antoine Casenave, premier attributaire des armes, montre que le seul membre de la famille qui corresponde aux critères énoncés plus haut, est son arrière petit-fils Maurice Casenave (1860-1935), diplomate de carrière qui fit de longs séjours en Chine et au Japon.

                                              

Pour revenir au Conventionnel Antoine de Casenave, celui-ci a bien possédé un ex-libris typographique, tout à fait dans le style de la fin du XVIIIe siècle, avant que le "chevalier" ne recoive ses armes de Napoléon Ier ; nous en donnons la reproduction ci-dessus. L'angle supérieur gauche a été partiellement arraché mais l'ex-libris est cependant bien lisible

 

 

Janvier 2016

 

 

23-24 janvier 2016 : Salon du Livre Ancien de Bordeaux

Les samedi 23, et dimanche 24 janvier 2016, le 11e Salon du Livre Ancien se tiendra dans la Salle Capitulaire et sous les arcades de la superbe cour Mably (rue Mably) de 10h à 19h. Ce Salon, dont l’entrée est libre, regroupera une trentaine de libraires professionnels venus de toute la France qui présenteront des livres anciens, des gravures, des photographies, des autographes et des vieux papiers.

     

La gamme des livres présentés dans ce salon annuel est large, elle s’adresse à un large éventail de bibliophiles et de curieux, et va du livre à quelques euros aux ouvrages rares de haute bibliophilie. Ce salon est organisé par le Syndicat National des Bouquinistes et Brocanteurs et par l’association ALAM, avec l’aide de la Ville de Bordeaux.

 

 

Décembre 2015

 

 

En préparation, l’Exposition Virtuelle "Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes"

Après l’Exposition Virtuelle "Henry Russell" qui eut un fort succès et est toujours très consultée, les "Amis du Livre Pyrénéen" préparent une nouvelle Exposition intitulée : "Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes". Cette exposition présentera environ 300 ouvrages (livres, albums, manuscrits), conservés dans des collections publiques ou privées, sélectionnnés dans la meilleure condition connue. Sont concernés, les différents aspects des écrits Pyrénéens : histoire, pyrénéisme, thermalisme, sciences, littérature, etc. Les exemplaires seront retenus selon trois critères qui pourront avoir des degrès variables : (i) l’importance du texte, (ii) ET/OU la rareté de l’ouvrage, (iii) ET/OU une reliure ou provenance(s) exceptionnelles.

Insistons sur le fait qu’il n’est pas nécessaire que ces trois critères soient remplis. A titre d’exemple, nous prendrons deux cas extrêmes. L’un est un texte important mais très commun : Notre Dame de Lourdes d’Henri Lasserre, ce qui en fait l’intérêt principal est que l’exemplaire est habillé d’une somptueuse reliure de Pagnant en plein maroquin, aux armes du Prince de Béarn. L’autre exemple concerne est un texte important et rare, l’édition originale Bellezas del Alto Aragon tel que paru dans son humble brochage d’époque, avec une couverture présentant quelques défauts d’usure, ce qui en fait l’intérêt est l’importance du texte pour la découverte de l’Aragon jointe à la rareté de l’édition. Donc, à des titres variés, voilà deux exemplaires qui méritent d’être retenus.

              

Cette exposition sera transfrontalière ; ont déjà donné leur accord, des Bibliothèques, Musées et Archives des deux versants des Pyrénées : depuis les Pyrénées Atlantiques jusqu’aux Pyrénées Orientales pour le versant Nord et des autonomies espagnoles frontalières pour le versant Sud. Pour les Bibliothèques Privées, sont éligibles toutes les Bibliothèques à thème pyrénéen ; il faut insister sur le fait que l’expérience montre qu’il est toujours possible de trouver un (ou des) trésor(s) quelle que soit la taille de la Bibliothèque, soyez donc vigilants en examinant vos exemplaires.

Pour présenter des ouvrages à cette exposition virtuelle vous pouvez demander un formulaire type de présentation d’ouvrage en envoyant un mail à amis-du-livre-pyreneen@orange.fr, ou bien envoyer une description libre du livre, album ou manuscrit que vous souhaitez proposer, en joignant, si possible, une photographie ou un scan.

Nous espérons que cette nouvelle exposition virtuelle sur le thème des "Trésors des Bibliothèques Pyrénéennes" permettra de faire connaître et de mettre en valeur les richesses du patrimoine bibliophilique des deux versants des Pyrénées. Il n’est pas exclu qu’elle fasse l’objet d’un catalogue papier.

 

 

Un nouvel ouvrage aux armes de Gaston de Galard de Brassac de Béarn

En juillet de cette année, nous présentions dans cette rubrique plusieurs ouvrages pyrénéens reliés aux armes de la famille de Galard de Brassac de Béarn.

Ce mois-ci vient d’être découvert un nouvel exemple de reliure réalisée par Pagnant pour  Laure Henri dit Gaston de Galard de Brassac de Béarn (1840-1893), Prince et Béarn et de Viana. Cette reliure en plein maroquin vert foncé, dos à nerfs orné de filets et de fleurs de lys, avec des plats richement décorés d'un encadrement de filets dorés, avec un semis des meubles des armes et de fleurs de lys, possède les armes de Béarn au centre, une dentelle intérieure dorée et des tranches dorées. Elle habille un ouvrage de législation du XVIe siècle fort célèbre : "Les six livres de la Republique de J. Bodin, Angevin, dédié Monseigneur de Faur, Seigneur de Pibrac, Conseiller du Roy en son privé Conseil".

     

Cet ouvrage n'est pas pyrénéen ; il s’agit de la deuxième édition des "Six livres de la Republique" donnée en 1577 par le libraire Claude Juge à Genève, un an après l’édition originale de Paris, parue en 1576 chez Jacques Du Puys. Cette nouvelle édition comprend de nombreuses modifications imposées par le Conseil de Genève,  rédigées par Simon Goulart. Après la Saint-Barthélemy (1572), face à l'effondrement du royaume de France, Bodin propose sa recomposition dans cet ouvrage publié en langue vulgaire ; cette œuvre magistrale, dans laquelle il élabore la première théorie complète et raisonnée du pouvoir politique moderne, sert encore de référence aujourd’hui aux juristes et philosophes de la politique.

 

Novembre 2015

 

 

Procession à Roncevaux: autour d’une carte postale adressée à Maurice Russell (1907)

Depuis une vingtaine d’années, plusieurs collectionneurs ont fait l’acquisition en divers endroits, de cartes postales adressées à la famille Russell : Frank Russell, Comtesse Frank Russell, Edith Russell, Maurice Russell ; la plupart sont adressées au Château de Fondelin près de Condom, quelques unes, plus rares, à la Villa Christine à Biarritz, à l’Hôtel de Paris à Saint-Sauveur, ou bien au 10 rue Marca à Pau.

La carte postale que nous présentons ci-dessous, adressée au "Comte M. Russell-Killough, Château de Fondelin, Condom, Gers", postée le 7 juin 1907 à Burguete en Navarre, a été acquise à Murcie (Espagne) par un bibliophile aussi avisé que connaisseur ; elle porte les cachet de Burguete, de Valcarlos, de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Condom. Elle fut adressée à Maurice Russell par Marie de Cugnac, épouse de son père Frank, laquelle était tout à la fois sa belle-mère et sa belle-sœur, puisque le père Frank et le fils Maurice avaient épousé deux sœurs (!) : Marie et Blanche de Cugnac.

 

La carte postale est d’une série sur la "Procession de Ronceveaux (Espagne)". Cette curieuse et antique procession dite des croix a lieu depuis des temps immémoriaux chaque mercredi précédant la Pentecôte. Les pénitents, venant de Roncevaux et des villages environnants, couverts d’une tunique et d’une cagoule noires, ceints d’une corde serrée à la hanche, portent une lourde croix de bois qu’ils maintiennent à bout de bras au dessus de leur tête ; disposés sur deux files ils se rendent au Monastère de Roncevaux pour y recevoir la bénédiction. Pierre Loti décrivait ainsi celle de 1898 : "...ce sont des croix comme celles du Calvaire, que des pénitents portent sur le dos et dont ils maintiennent les branches en étendant les bras dans des poses de suppliciés. On commence d’entendre une plainte intermittente, qui s’exhale en lamentation rythmée de cette foule en marche […] pieds nus dans la boue, ils cheminent vite, contrairement à la coutume des lentes processions. Ils sont environ cinq cents, rangés en double file : Ora pro nobis ! Ora pro nobis !... crient-ils tous sur un ton de lugubre appel".

 

On trouve plusieurs variantes de cette carte postale, la plupart portent "Photo Erguy" ou C"liché Erguy à St-Jean-Pied-de-Port", cependant une variante porte "Photo de A. Bergeret et Cie (Nancy) "et une autre : "J. Olivier, Editeur, Saint-Jean-Pied-de-Port (B.-P.)" sans indication de photographe. L’éditeur fut très probablement Albert Bergeret (1859-1932), qui en 1898, s'installa à son compte pour développer son entreprise de cartes postales : les Imprimeries A. Bergeret & Cie.

Les collections bien pensées se caractérisent par le regroupement de documents autour un même thème, l’éminent collectionneur qui a fait cette acquisition possédait le cliché original de cette carte postale, de même qu’une autre vue de la même procession, qui sont reproduites ci-dessus.

 

 

Un séduisant exemplaire du Voyage dans les Hautes Pyrénées de Marcellus (1826)

Un vigilant bibliophile béarnais vient d’acquérir dans l’une des plus grandes librairies parisiennes, un précieux exemplaire du "Voyage dans les Hautes Pyrénées", publié en 1826 chez Firmin Didot par Marie Louis Auguste de Martin du Tirac, comte de Marcellus, Pair de France. Cet in-16 de IV + 166 pages est "un petit [pour le format] livre de pyrénéisme, royaliste, chrétien et solennel" selon Beraldi, il est écrit en prose et en vers. Les acquéreurs d’un exemplaire doivent vérifier qu’il est bien complet des IV pages préliminaires contenant la "Table alphabétique des lieux décrits ou mentionnés dans cet ouvrage".

     

L’exemplaire est dans une fine reliure de veau citron, plats avec filets dorés en encadrement et roulette et fleurons d’angle à froid, dos à nerfs très orné de filets, pièce de titre maroquin rouge, coupes et  bordures  décorées, toutes  tranches dorées. Cette parfaite reliure dans un style très “Charles X” écrit le libraire, imite le bois de citronnier et les incrustations d’amarante, elle est signée de Purgold, successeur de Bozérian. Purgols fut l’un des plus grands relieurs de son temps. Bref, un petit trésor pour une déjà très riche bibliothèque.

 

 

Octobre 2015

 

 

17 et 18 octobre : XIXe Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux (33)

Les samedi 17 et dimanche 18 octobre 2015 le 19e Salon du Livre ancien et moderne de Bordeaux, se tiendra sous les voûtes de la superbe Halle des Chartrons, place du Marché des Chartrons, de 10 h à 19 h ; il regroupera une quarantaine de Libraires venus de toute la France.

Ce rendez-vous est l’une des manifestations les plus importantes concernant le livre ancien dans le Sud-Ouest de la France, les amateurs pourront y trouver des ouvrages rares et curieux dans tous les genres : livres anciens, illustrés, ouvrages documentaires, bandes dessinées, belles reliures, aussi bien que des gravures, des photographies ou des vieux papiers. Le Salon est organisé par l’association ALAM (Les Amis du Livre Ancien et Moderne), avec le soutien de la Ville de Bordeaux.

 

 

Septembre 2015

 

 

20 septembre : Foire aux Bouquinistes et Vide-grenier à Bazas (33)

Le dimanche 20  septembre, la Foire aux Bouquinistes annuelle de Bazas se tiendra sous les arcades de la Mairie, place de la cathédrale. Organisée par l'association du livre ancien "L'entrecôte littéraire bazadaise", cette foire réunit une trentaine d’exposants. Place de la Cathédrale, en face de la foire aux bouquinistes, des voitures anciennes seront exposées.

Le même jour, le vide-grenier annuel organisé par le Club de football de Bazas, se tiendra dans le Hall polyvalent à partir de 9 heures, Voie Communale Auzone : il est prévu 360 mètres d’exposition, avec la possibilité de trouver des livres.

 

 

12-13 septembre : 17e Salon du Livre Ancien et Moderne à Cahors (46)

Le samedi 12 et dimanche 13 septembre, le 17e Salon du Livre Ancien et Moderne de Cahors se tiendra à l’Espace Valentré, Allée des Soupirs, de 10 h à 19 h.

Le thème de ce 17e Salon sera : "La rivière Lot, la navigation et les métiers de la batellerie", il sera accompagné d’une exposition de documents anciens sur l’histoire des gabarres.

Sont attendus, 32 exposants (Libraires, éditeurs, associations, relieurs) venant surtout de Midi Pyrénées et d’Aquitaine. Le prospectus de présentation de ce Salon annonce qu’il y aura 30 000 livres et documents.

 

 

Août 2015

 

 

Un recueil de phototypies sur les environs de Bagnères-de-Bigorre (1911)

En 1911, Henry Dubosq, qui habitait rue d’Alsace-Lorraine à Bagnères-de-Bigorre, publiait une belle série de 12 phototypies concernant des sites pyrénéens peu connus du grand public. Ce recueil s’intitulait : "Hautes Régions des Pyrénées, n° 1. Environs de Bagnères-de-Bigorre, n° 1. Recueil comprenant 12 phototypies des Massifs du : Montaigu, Léviste, Pic-du-Midi, Tourmalet, Col d'Aspin, Et la Région des Lacs".

             

Outre la page de titre, nous donnons la liste des  12 phototypies d’excellente qualité  : 1. Le Massif du Pic du Midi depuis le Lac du Montaigu. - 2. Montagnes des Lacs des Bassias, d'Ourrec et d'Izabit (2464 à 2601m). - 3. Cirque d'Izabit et Pic du Mail de la Sède (2498m). - 4. Cirque d'Izabit, L. Arrouy (2491m) et Léviste (2464m). - 5. Le Lac d'Izabit (1572m). - 6. Le Lac d'Ourrec (1681m). - 7. Le Lac glacé des Bassias (2100m). - 8. Le Massif du Néouvielle (3092m), du Lac glacé d'Oncet (2300m). - 9. Le Monné Rouge (1733m), Col d'Aspin. - 10. Le Pic du Midi (2877m) de Payole. - 11. La Route du Tourmalet l'hiver (1644m). - 12. Le Massif du Tourmalet. Pic de L'Espade (2461m).

Pour cette première série de phototypies, qui fut probablement la seule parue, il existe deux tirages : un tirage de grand luxe qui était vendu 5 francs, comprenant 10 exemplaires avant la lettre [N° 1 à 10] et 40 exemplaires avec la lettre [ N° 11 à 50], sous cartonnage brun spécial reproduit ci-dessus, et un tirage ordinaire qui était vendu 3 francs.

Henry Dubosq, comme il le précise sur la page de titre, avait pris ses vues avec les appareils Mackenstein qui étaient renommés pour leur qualité et leurs capacités à prendre des photographies dans des conditions climatiques extrêmes. Les établissements Henri Mackenstein furent fondés en 1872 et s’installèrent au 15 de la rue des Carmes à Paris, leurs appareils furent fabriqués jusqu’en 1914.

 

 

 

Un rare album de photogravures par Bruckmann : le château de Valmirande (Haute-Garonne)

Un rare album de vues du château de Valmirande, paru en 1905, vient de passer en vente ; il est composé de 15 photogravures de grande qualité, de dimensions 50 x 37 cm, conservées sous un portefeuille éditeur de demi-toile verte, fermé par trois lanières de tissu. La première photogravure porte un texte résumant l’historique de la construction du château et de sa chapelle : "Ce château de Valmirande / a été construit / par Bertrand Marie François baron de Lassus / qui en posa la première pierre le 16 octobre 1893 / Mr l’abbé Bedin alors aumônier du St nom de Jésus / de Montréjeau a béni cette première pierre / Le 3 novembre 1899 son Eminence le Cardinal Mathieu / archevêque de Toulouse / a procédé à la bénédiction générale du château habité / dès le mois d’avril de cette même année / Sa Grandeur Mgr Germain archevêque de Toulouse / a inauguré solennellement la Chapelle / et en a consacré l’Autel le 25 mars 1905 / Tous les travaux ont été exécutés sur les plans / et sous la direction de Mr Louis Garros / architecte de Bordeaux".

        

Les 14 autres photogravures portent en haut à gauche la mention : "Château de Valmirande", en bas à droite la mention : "Photogravure Bruckmann" et en bas au centre : la légende. Le château de Valmirande fut construit à Montréjeau, sur un terrain de 41 hectares, face aux Pyrénées, par le baron Bertrand de Lassus, pyrénéiste ami d’Henry Russell qu’il y reçut fréquemment. Le seul exemplaire de cet album répertorié dans une collection publique est conservé aux Archives Départementales des Hautes-Pyrénées, en raison de cette rareté, nous donnons ci-dessous les reproductions des quatorze vues (sur ces scans publiés ci-dessous, les marges des photogravures ont été réduites)  :

 

     

                                                         "Façade Nord" (2 planches) ; "Façade Sud"

 

 

      

                                                         "Façade Ouest" ; " Hall"

 

 

     

                                                         "Hall et Grand Escalier" (2 planches) ; "Hall premier étage"

 

 

 

     

                                                         "Salons" (2 planches) ; "Petit Salon"

 

 

     

                                                        "Salle à manger" ; "Jardin d’Hiver" ; "Chapelle".

 

Cet album, publié dès la fin de la construction de la chapelle, ne comporte pas de vues des dépendances (écuries notamment), ni du parc qui est l'œuvre des frères Denis et Eugène Bühler, lesquels conçurent aussi le "parc de la Tête d'Or" à Lyon et le "parc Borély" à Marseille. En 1912, le parc fut complété par deux jardins à la française établis par le paysagiste René-Edouard André

 

 

Juillet 2015

 

 

Une carte postale autographe, en espagnol, du Comte A. de Saint-Saud

Un bibliophile du Pays Basque Espagnol, chercheur assidu et chanceux – n’oublions pas qu’en matière de bibliophilie la chance est grandement aidée par le savoir et la persévérance-, vient de faire l’acquisition d’une carte postale autographe du Comte A. de Saint-Saud adressée à Don Salvador Ucelay de Zaragoza.

    

Cette carte, l’une des quelques cartes que Saint-Saud fit imprimer lui-même, rappelle la première ascension qu’il fit au Grand Pic de la Combe de l’Ours (2870 mètres), le 21 août 1902, en compagnie de son fils et filles, de Léon Maury et d’Armand de Gérard. Le récit de cette ascension parut dans le "Bulletin de la Section du Sud-Ouest du C.A.F." [N° 52, 1902, pp. 87 et suiv.]. Voilà le texte : "Esta tarjeta es particular a mi. Hecha con una fotografía mía representa une sierra que subí con mis hijo et hijas, 2 amigos por la 1a vez el mes de agosto pasado. Es un capricho haberla hecho imprentar. Este pico es cerca de la frontera aragonesa. Conozco bien el Aragón pirenaico, habiendo hecho trabajos topográficos en sus sierras durante 25 años. St Saud".

Et sa traduction française : "Cette carte postale est une de mes cartes privées. Faite avec une de mes photographies, elle représente une montagne que j’ai gravie, pour la première fois au mois d’août dernier, avec mon fils, mes filles et deux amis. C’est un caprice de l’avoir faite imprimer. Ce pic est proche de la frontière aragonaise. Je connais bien les Pyrénées Aragonaises ayant fait des travaux topographiques dans leurs montagnes pendant 25 ans. St Saud".

 

 

Plusieurs ouvrages pyrénéens reliés aux armes de la famille de Galard de Brassac de Béarn

Ces derniers mois, plusieurs ouvrages aux armes de plusieurs membres de la très nombreuse famille de Galard Béarn, sont passés en vente, soit chez des libraires, soit dans des ventes aux enchères à Auch ou à Saint-Jean de Luz. Nous ne résumerons que très sommairement l’histoire de cette famille, pour plus de détails il faut se reporter aux quelques 5000 pages des "Documents historiques sur la Maison de Galard" publiés de 1871 à 1876 par J. Noulens, ou à la "Notice héraldique sur les Maisons de Galard et de Béarn" de J. de Jaurgain (1886), ou encore aux très intéressants arbres généalogiques qui figurent sur le site "Geneanet".

     

La maison de Galard, l'une des plus illustre de la Gascogne tire son nom de la terre de Galard, première baronnie du Condomois. Les autres dénominations s’ajoutèrent au cours des générations successives : à la 10e génération, en 1278 Géraud de Galard épousa Eléonore d'Armagnac qui lui apporta la terre de Brassac en Quercy. A la 16e génération, le 12 novembre 1508, François de Galard, épousa Jeanne de Béarn, fille et héritière de Jean III de Béarn, vicomte de Foix et de Jeanne d'Antin. Cette union se fit à la condition que François et ses descendants, joindraient aux nom et armes des Galard, les nom et armes de Béarn. Nous commenterons les titres (récents) de Prince de Béarn et de Viana dans le chapitre concernant Laure Henri Gaston de Galard de Brassac de Béarn.

Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs membres de cette famille, bibliophiles, firent relier des nombreux ouvrages à leurs armes, parmi lesquels bon nombre d’ouvrages pyrénéens. Dans les cinq notices suivantes nous donnerons les marques, fers et ex-libris des bibliothèques des bibliophiles suivants de cette famille (pour accéder à leurs arbres généalogiques cliquer sur les prénoms colorés en marron dans les rubriques ci-dessous) :

1. René Marie Hector (1862-1919), qui descend d’André Hector (1778-1806),

2. Louis Hector (1802-1871), qui descend d’Alexandre Léon (1771-1844) frère d’André Hector,

3. Laure Henri Gaston (1840-1893), fils de Louis Hector,

4. Louis Jean Sanche (1863-1939), autre fils de Louis Hector,

5. Henri Louis (1874-1947), fils de Laure Henri Gaston.

Ci-dessous est un arbre généalogique très simplifié dans lequel les prénoms des bibliophiles cités sont en écrits en lettres capitales.

                                      

 

 

Famille de Galard de Brassac de Béarn 1. La Bibliothèque du Comte René de Béarn (1862-1919)

Le bibliophile le plus célèbre de cette famille fut le Comte René de Béarn (René Marie Hector de Galard de Brassac de Béarn) dont la Bibliothèque vendue à Drouot de 1920 à 1923, fit l’objet d’un riche catalogue en quatre volumes in-4°.

Le Comte René de Béarn faisait relier ses livres par les plus grands relieurs parisiens, notamment Chambolle-Duru, souvent en plein maroquin rouge janséniste doublé de pécari ou de vélin, avec les armes (Olivier, pl. 2137), monogramme et devise ["In via nulla invia"] frappées à froid sur les contre-plats : "cette pratique l’a ruiné" écrit Christian Galantaris dans son "Manuel de Bibliophilie" ; au vu des somptueuses reliures provenant de cette Bibliothèque, on peut bien le croire.

     

Le 11 juin 2015, Maître Marcelle Puyol Commissaire-Priseur à Auch, vendait aux enchères divers ouvrages provenant de cette Bibliothèque, dont les deux superbes "Album vinicole ou vues des châteaux et propriétés produisant des vins des meilleurs crus du Médoc et autres lieux du département de la Gironde" publiés en 1835 à Bordeaux par Gustave de Galard, ils étaient reliés en par Chambolle-Duru en plein maroquin bleu-nuit, les contrepats étant doublés de peau de pécari avec, frappées à froid, les armes au centre et aux angles un monogramme portant sa devise. Dans cette vente figurait aussi un des cinq volumes "Documents historiques sur la Maison de Galard", relié en plein maroquin rouge aux armes des Galard sur les plats, les contreplats, en peau de vélin, étant ornés des armes, monogrammes et devise du comte René de Béarn.

        

Dans le domaine pyrénéen, on connait aujourd’hui plusieurs ouvrages de généalogie de familles béarnaises et de la maison de Béarn dans ce somptueux exemple de reliure, notamment : "Coup d’œil sur la Maison de Béarn" [Beauvais, 1872] ou "Extrait de la généalogie de la maison de Béarn" [Paris, 1862]. Le comte René de Béarn possédait aussi un ex-libris à ses armes dans lequel on retrouve les corneilles de Galard et les vaches de Béarn.

 

 

Famille de Galard de Brassac de Béarn 2. La Bibliothèque de Louis Hector de Galard de Brassac de Béarn (1802-1871)

Louis Hector, fils d’Alexandre Léon Luce de Galard de Brassac de Béarn, qui appartient à une autre branche de la famille, est à l’origine de deux autres générations de bibliophiles. Il habillait ses ouvrages de reliures de qualité, mais leur qualité était loin d’égaler celles que fera exécuter plus tard son fils Laure Henri Gaston. Il ornait les deux plats de ses ouvrages du blason de Béarn surmonté d’une couronne royale, souvent, les initiales "G. B." (pour Galard et Brassac) étaient frappées à froid au bas du premier plat.

   

Dans les ouvrages pyrénéens, on connaît de sa bibliothèque les cinq volumes de l’"Histoire des peuples et des états pyrénéens" de Cénac-Moncaut, reliés par Lesort en plein maroquin rouge aux armes du Béarn.  Plusieurs ouvrages de sa Bibliothèque, reliés aux armes du Béarn, se retrouvèrent dans une partie de la succession de la Duchesse de Gramont, Vicomtesse de Béarn, vendue aux enchères à Arcachon, en mars 2014.

 

 

Famille de Galard de Brassac de Béarn 3. La Bibliothèque de Laure Henri Gaston de Galard de Brassac de Béarn (1840-1893)

Le plus grand bibliophile de cette branche, fut Laure Henri dit Gaston de Galard de Brassac de Béarn de la 27e génération de Galard, décédé à Pau et enterré à Lourdes. Il prit les titres de Prince et Béarn et de Viana et orna son blason des armes de Béarn et de Navarre surmontées d’une couronne royale.

Ces titres princiers sont d’origine espagnole car ils ont été donnés par la reine Isabelle II d’Espagne dans une lettre du 9 juillet 1868, écrite peu avant son abdication ; pour faire bonne mesure, elle y ajouta ceux de duc de Cantabrie et de marquis d’Excideuil. Ci-dessous, nous reproduisons ces grandes armes telles que données par Jean de Jaurgain.

L’on peut s’interroger sur la validité de ces titres, notamment celui de Prince de Viana, qui fut créé en 1423 par Charles III de Navarre pour les héritiers au trône du royaume de Navarre, le premier étant son petit-fils Charles. Le site de la Municipalité de Viana, qui relate la visite de Laure Henri Gaston, affirme qu’il s’était auto-intitulé Prince de Viana. Quoi qu’il en soit, Isabelle II semblait avoir une affection toute particulière pour Gaston de Galard de Brassac de Béarn, qu’elle recommanda, sans succès, au pape Pie IX quelques années plus tard, le 27 novembre 1873 ; le 25 décembre, Pie IX répondit qu’il avait bien reçu le Prince de Béarn, mais qu’il n’avait pas jugé opportun de donner suite au projet présenté par son visiteur.

Gaston de Béarn faisait généralement relier ses ouvrages en plein maroquin aux armes par Edouard Pagnant (1852-1916), élève de Chambolle-Duru. Dans cette condition, on connaît un assez grand nombre d’ouvrages béarnais ou pyrénéens dans ce type de reliure :

- Les deux volumes de la "Descritpion des Pyrénées", par E.-F. Dralet,

- "Le Béarn Histoire et Promenades archéologiques", par Ch.-C. Le Cœur, relié en 2 volumes,

- Les cinq volumes de "Documents historiques sur la Maison de Galard", par J. Noulens,

- "Les sorcières dans le Béarn", par V. Lespy,

- "La sorcellerie en Béarn et dans le Pays Basque",  par Hilarion Barthety

     

- "L'Hôpital et la Maladrerie de Lescar", toujours par Hilarion Barthéty,

- "Notre-Dame de Lourdes" d’Henri Lasserre,

-"Le Trésor de Pau", par G. B. de Lagrèze.

  

Son épouse, Marie de Talleyrand-Périgord (1854-1890), princesse de Chalais faisait également relier ses exemplaires dans de beaux maroquins par Edouard Pagnant, ils portaient dans ce cas ses armes d’alliance

Il y a quelques années un fer à dorer en bronze, portant armes de Gaston de Galard de Brassac de Béarn fut retrouvé chez un antiquaire du centre de la France. D’une grande qualité, ce fer est signé de Delisle ; un éminent bibliophile béarnais habitant l’ancienne capitale du Béarn, l’a fait revivre en l’apposant sur des pleines reliures d’ouvrages béarnais qu’il fit exécuter par le relieur bayonnais J.-M. Durand.

  

Elément très curieux, dans ce fer à dorer, qui a exactement le même dessin et les mêmes dimensions que le fer utilisé par le relieur Pagnant pour les Reliures de Gaston de Béarn, les armes de Béarn et de Navarre sont inversées : dans ce cas les vaches de Béarn sont "parties en premier" (à gauche) et celles de Navarre "au second" (à droite), alors que c’est l’inverse pour les reliures signées de Pagnant. Autre point à souligner, dans tous les cas, les armes de Navarre de Gaston de Béarn devaient être brisées d’une cotice d’argent brochant, indiquant ainsi qu’il s’agit d’une branche cadette : la cotice – que l’on trouve bien sur les armes reproduites par Jean de Jaurgain-, a été "oubliée" sur le fer à dorer.

 

 

Famille de Galard de Brassac de Béarn 4. La Bibliothèque de Louis Jean Sanche Arsieu de Galard de Brassac de Béarn (1863-1939)

Un frère puiné de Laure Henri Gaston : Louis Jean Sanche Arsieu (1863-1939), possédait lui aussi des marques pour les livres de sa Bibliothèque : ex-libris et super-libris. Nous ne connaissons pas, à ce jour, d’ouvrage pyrénéen provenant de cette Bibliothèque, mais la publication de ces lignes en fera peut être surgir. L’ex-libris est sobre, typographique, il porte la mention "Ce livre appartient au Comte Sanche de Béarn".

Sanche de Béarn faisait généralement apposer son monogramme couronné en queue de reliure ; le fer à dorer correspondant a figuré au Catalogue des fers à dorer du relieur Simier, il est reproduit ci-dessous, sur un ouvrage et dans un groupe de fers à dorer (le fer est à peu près au centre de l’image).

          

Des reliures portant en queue une vache de Béarn couronnée pourraient provenir de cette même Bibliothèque, en effet, des ensembles importants d’ouvrages portant soit le monogramme couronné, soit une vache couronnée, furent vendus aux enchères à Evreux le 26 Novembre 2000.

 

 

Famille de Galard de Brassac de Béarn 5. La Bibliothèque de Henri Louis de Galard de Brassac de Béarn (1874-1947)

Un fils de Gaston : Henri Louis de Galard de Béarn comte de Brassac, prince de Béarn et de Viana et de Chalais (ce dernier titre étant hérité de sa mère), semblait utiliser le même fer de reliure armorié que son père Gaston et possédait un ex-libris circulaire, armorié portant la devise "Dei gratia, sum quod sum" ("grâce à Dieu, je suis ce que je suis"). Le 23 Mai 2015, sous le marteau de Maître Arnaud Lelièvre, la maison des ventes Côte Basque Enchères avait mis aux enchères les deux volumes de la "Statistique générale des Basses-Pyrénées", par Ch. de Picamilh [Pau, 1858], reliés deux somptueux volumes en plein maroquin marron, armes des Princes de Béarn au centre de chaque plat, dos à nerfs, double filet doré de coupes, dentelle intérieure, tranches dorées, et portant l’ex-libris du Prince de Béarn, avec un étui bordé pour chaque volume.

      

Si ces reliures sont de qualité, et très semblables –quoique plus sobres- à celles exécutées Edouard Pagnant pour la Bibliothèque de son père, elles ne sont cependant pas signées.

  

Le Catalogue de vente des fers à dorer provenant de l’atelier du relieur Simier, indique, sous le N° 168, un fer aux armes attribuable à Henri Louis de Galard. Pour l’instant, nous n’avons pas retrouvé d’ouvrage pyrénéen portant ce fer, espérons qu’un des lecteurs de cette chronique pourra en signaler l’existence.

 

 

Juin 2015

 

 

Une carte postale de Pau adjugée pour 166 000 euros en Allemagne !!

Le 20 juin, avait lieu la 31e vente aux enchères de la Maison Auktionshaus Christoph Gärtner GmbH & Co à Bietigheim-Bissingen près de Stuttgart. Le lot passé en vente sous le numéro 27 000 était une carte postale de Labouche frères, N° 938 de la série Basses-Pyrénées : "Pau. Vue sur la Ville, prise du Clocher Saint-Martin" ; elle fut adjugée à un "acheteur outre-Atlantique" pour la somme de 166 000 euros à laquelle il fallait ajouter 22 % de frais, soit un prix final de 202 520 euros (sans compter diverses autres taxes mineures…).

La carte était mise en vente par un français : une "personnalité du monde de l’entreprise". S’il s’agissait bien d’une carte postale, ce qui fut vendu en réalité était une œuvre de Pablo Picasso. En effet, le dos de cette carte postale présentait un intérêt majeur, il portait un dessin cubiste intitulé Sainte Apollinaire [le 12 septembre étant la fête de Sainte Apollinaire], signé de Pablo Picasso, Picasso avait écrit l’adresse suivante : "Don Guillermo Apollinaire, 292 Bd St Germain, Paris". Le cachet daté du 5 – 9 – 1918 était celui du train postal de Bedous à Pau. En raison de l’intitulé fantaisiste, et plus probablement de l'absence de timbre, la carte ne fut pas distribuée, mais mise au rebut comme l’indique le tampon "Rebut" appliqué par les postes.

   

Rappelons que, le 12 juillet 1918, Guillaume Apollinaire fut le témoin du mariage de Pablo Picasso avec Olga Kokhlova, première ballerine des Ballets Russes. Il décéda quelques mois après, victime de la grippe espagnole. Le dessin qui figure au dos de la carte postale est très voisin de la peinture "Huile et sable" que l’on peut voir au Guggenheim Museum de New-York. Si la carte postale fut postée des Pyrénées, c’est qu’en cet été 1918, après leur mariage, Picasso et sa femme Olga s’en furent en voyage de noces à Biarritz où ils séjournèrent chez Mme Eugenia Errazuriz dans sa villa "La Mimoseraie". Durant ce séjour, Picasso peignit notamment le tableau célèbre intitulé "Les Baigneuses".

 

 

Delille, "Les trois règnes de la nature" : l’exemplaire de Napoléon Ier à Sainte-Hélène

En Juillet 2014, nous signalions le passage en vente de l’exemplaire aux armes de Michel Marie de Claparède, de l’édition de 1821 des T"rois règnes de la nature" de Jacques Delille, poème en huit chant qui fut un ouvrage phare de la poésie classique de l’Empire. A cet occasion, nous avions rappelé que l’ouvrage avait été retenu par Henri Beraldi en tant qu’ouvrage pyrénéiste, en raison de ses allusions aux eaux thermales des Pyrénées.

Ce 10 juin, un précieux exemplaire de l’édition originale des "Trois règnes de la nature" (2 tomes in-8° publiés en 1808 et illustrés de deux beaux frontispices dessinés par David Sylvestre Mirys) a été adjugé à Paris, Salle Rossini par la Maison de vente Alde, sous le marteau du Commissaire-priseur Jérôme Delcamp. Il s’agissait de l’exemplaire provenant de la bibliothèque de Napoléon à Sainte-Hélène, relié en deux volumes plein veau raciné glacé, roulette dorée autour des plats, dos lisses ornés, tranches mouchetées.

Ces volumes, un peu fatigués, étaient préservés dans une boîte de maroquin vert signée Sangorski & Sutcliffe, à Londres ; ils portaient le rare timbre humide de la bibliothèque de Longwood à Sainte-Hélène, timbre comme toujours difficilement lisible, répété sur les titres des volumes. Il n'est pas utile de préciser la rareté des ouvrages de cette bibliothèque napoléonienne de Sainte-Hélène, le prix d’adjudication fut à la hauteur de la provenance aussi rare que prestigieuse  : les deux volumes ont été adjugés pour 11 500 euros, soit 14 375 euros avec les frais.

 

 

Somptueux exemplaire familial de "Les Pyrénées et le Midi de la France" (A. Thiers, 1833)

Le 29 mai dernier, un somptueux exemplaire de "Les Pyrénées et le Midi de la France" Par A. Thiers, [Paris, Edme et Alexandre Picard, 1833] a été vendu aux enchères à Drouot, par l’Etude Binoche et Giquello. Il s’agissait de l’exemplaire ayant appartenu au Général Antoine [dit : Charles] Charlemagne, relié par Chambolle-Duru en plein maroquin rouge, triple filet doré d’encadrement sur les plats avec le chiffre doré de Charlemagne aux angles, dos à nerfs très orné, dentelle intérieure, double filet doré sur les coupes, tranches dorées sur marbrure.

         

Outre la qualité de sa reliure, cet exemplaire présentait un intérêt notable car il avait appartenu au général de division Antoine Charlemagne, né vers 1820, qui était le neveu de Mme Adolphe Thiers, née Eulalie Elise Dosne. Le général Charlemagne conduisit le deuil d’Adolphe Thiers le 8 septembre 1877 avec quatre autres personnes : François Mignet un ami proche d’A. Thiers et trois autres membres de la famille : le baron Roger, Eugène Roger et Manuel de Garmedo. Trois jours avant, le 5 septembre, il avait assisté à la mise en bière avec François Mignet.

Certaines sources donnent Antoine [dit : Charles] Charlemagne comme étant, non pas un neveu mais un cousin de Mme Thiers. Le Général Charlemagne (1819-1896) fit une grande partie de sa carrière en Algérie, où il commandera le 8e Hussards, il fut promu Général de Brigade lors de la guerre de 1870 et terminera sa carrière comme Inspecteur Général de Cavalerie.

  

On connaît d’autres ouvrages de Thiers dans des reliures similaires avec le chiffre doré du Général Charlemagne aux angles, toujours signées Chambolle-Duru, en maroquin rouge ou bleu : "Collection d'objets d'art de M. Thiers léguée au Musée du Louvre" [Jouaust et Sigaux, 1884, in-f°], ou encore : "Discours parlementaires de M. Thiers" [Paris, Calmann Lévy, 1879-1889, 16 volumes in-8°].

 

 

Mai 2015

 

 

Une lettre d’André Beraldi à propos de son père, de Ramond et de l’Affaire du Collier

Les cinq vacations de la vente de la Bibliothèque d’Henri Beraldi, en 1934-1935, furent l’objet de nombreux comptes-rendus dans les journaux de l’époque. Maurice Feuillet, notamment, publia de longs articles très circonstanciés dans plusieurs numéros de "Toute l’Edition, hebdomadaire technique paraissant le samedi", consacré à la Librairie, l’Edition, la Presse, le Papier et la Papeterie. André Beraldi remercia chaleureusement Maurice Feuillet dans une lettre qui vient d’être retrouvée ; Madame Beraldi lui offrit les deux volumes du "Passé du Pyrénéisme" consacrés à l’affaire du Collier.

       

Dans son courrier, André Beraldi explique comment l’étude de la vie de Ramond de Carbonnières fit passer Henri Beraldi du Pyrénéisme à l’Affaire du Collier et fit entrer ce procès célèbre dans les marges du Pyrénéisme : "Ma Mère vous a remis, je crois, les volumes sur le Procès du Collier, dont je vous avais parlé ; vous ne vous étonnerez pas d’y trouver par moments des sujets purement « montagnards » ; comme je vous l’ai expliqué, le point de départ de ces volumes est l’étude de la littérature de montagne ; chemin faisant, mon Père ayant, par l’intermédiaire de Ramond, rencontré le cardinal de Rohan, Cagliostro etc., s’est amusé à cette digression sur le Collier…"

  

Cette lettre est rédigée sur le papier à en-tête de la Société Générale dont André Beraldi était alors Secrétaire du Conseil d’Administration. Nous donnons aussi le portrait d'Henri Beraldi dans sa Bibliothèque vers la fin de sa vie et un dessin de sa Bibliothèque par Jouas, telle qu'elle était à cette époque là.

 

Avril 2015

 

 

Salon International du Livre Rare et de l’Autographe au Grand Palais (Paris) du 24 au 26 Avril

La 27e édition du "Salon International du Livre Rare et de l’Autographe", se tiendra dans la Grande Nef du Grand Palais, à Paris, du 24 au 26 avril 2015 (Métro : Champs Elysées). Les portes seront ouvertes au public, tous les jours de 11 h à 21 heures et le dimanche de 11 à 20 heures.

Il s'agit dei la plus belle manifestation du genre en France et l'une des plus importantes au niveau international, avec 150 exposants venus du monde entier, tous affiliés à la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne et 50 galeristes d'estampe et de dessin, tous membres de la Chambre Syndicale de l'Estampe, du Dessin et du Tableau.

Après les Archives du ministère des Affaires étrangères en 2014, l'invité d'honneur de cette édition 2015 sera le Service de la Mémoire et des Affaires Culturelles de la Préfecture de Police qui exposera un ensemble de pièces exceptionnelles. A noter également la présence du Département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France, des expositions thématiques, un espace "Découverte du livre ancien", ainsi que des visites guidées quotidiennes pour découvrir la richesse et la diversité des ouvrages présentés par les exposants.

 

 

 

Autographes et plaquettes "Ascensions" d’Henry Russell à l’Hôtel Drouot

Le mercredi 1er Avril 2015, dans la vente Tissandier, salle N° 2 à L’Hôtel Drouot, sous le N° 180 du catalogue : "A la Conquête de l’air, Les frères Gaston et Albert Tissandier Aéronautes et Artistes", figurait un rare ensemble de documents concernant Henry Russell.

Ce lot se composait de 17 lettres et cartes de visite autographes de Russell adressées à Albert Tissandier entre 1880 et 1899 ; d’une lettre autographe d’Albert Tissandier à son frère Gaston datée de "Toulouse 1886" : en chemin pour Gavarnie, il parle de ses aquarelles d’assiettes au ballon, de ses recherches chez les antiquaires pour leurs collections, et de la photographie originale du Projet de statue de Russell à Gavarnie avec un envoi d’Ernest Gabard sur le carton d'encadrement: "Souvenir sympathique à Monsieur Tissandier, E. Gabard, 1910".

Etaient ajoutées à cet ensemble trois plaquettes d’Henry Russell sur ses ascensions au Vignemale, dédicacées à Tissandier : "Ascensions" [Pau, Imprimerie Vignancour. - F. Lalheugue, Imprimeur, 1883], "Histoire et vicissitude de mes grottes du Vignemale" [Pau, Imprimerie Vignancour, Dufau, Imprimeur, 1895], "Ma 30me ascension du Vignemale" [Pau, Imprimerie Vignancour, H. Maurin, Imprimeur, 1898] ainsi que trois numéros du "Bulletin de la Section du Sud-Ouest du Club Alpin Français" portant le timbre humide de la collection Lourde Rocheblave.

Les enchères furent nombreuses, avec beaucoup de demandes par téléphone, l’ensemble fut finalement adjugé pour la somme de 6 000 euros, soit 7 728 euros avec les frais. L’on peut constater encore une fois que les ouvrages ou ensembles de documents pyrénéistes de qualité atteignent toujours des prix très élevés.

 

 

Le fonds Tissandier en vente à Drouot le 1er avril

En 2006, le Libraire-Expert Bernard Hauvette publiait un superbe ouvrage au format in-folio consacré à l’œuvre pyrénéenne d’Albert Tissandier : "En Excursion aux Pyrénées et dans les montagnes d'Europe". Ce livre tiré à 230 exemplaires, reproduisait dans une qualité technique rarement égalée, les articles sur les Pyrénées publiés par Albert Tissandier dans la revue  "La Nature", augmentés d’un riche ensemble de documents inédits : dessins d'A. Tissandier, photographies d'époque, lettres d'Henri Beraldi, d'Henri Russell, etc…., provenant de la collection familiale des Tissandier.

Cet ouvrage, dont on ne soulignera jamais assez la qualité, fit réellement découvrir l’œuvre pyrénéenne des frères Tissandier ; il s’agissait là d’une œuvre de précurseur dont le remarquable intérêt ne fut perçu que par une faible minorité de bibliophiles pyrénéens, aussi la partie non souscrite du stock fut-elle détruite, ce qui en fait aujourd’hui un ouvrage assez rare.

       

Une partie des documents mis au jour par Bernard Hauvette sera dispersée Salle N° 2 à l’Hôtel Drouot, le mercredi 1er Avril 2015 lors d’une vente aux enchères dont le catalogue est intitulé "A la Conquête de l’air, Les frères Gaston et Albert Tissandier Aéronautes et Artistes". L’expert de cette vente organisée par la SVV Pierre Bergé et Associés est Bernard Clavreuil, de la Librairie Thomas Sheller. Dans le catalogue comprenant 286 lots, plusieurs ouvrages intéressent les pyrénéens : des ouvrages d’Henri Beraldi, fort bien reliés avec des envois à Gaston Tissandier : "Bibliothèque d’un Bibliophile" (1885), "Estampes et Livres" (1892) exemplaire truffé dans une reliure de Marius Michel, les sept volumes des "Cent Ans aux Pyrénées" avec un envoi à Paul Tissandier enrichi de courriers et de diverses autres pièces d’Henri Beraldi dans des reliures de S. David puis de Germaux.

                       

Signalons aussi les "Souvenirs des Pyrénées" d’Eugène Cicéri et surtout un remarquable ensemble de 17 lettres et cartes d’Henry Russell adressées à Albert Tissandier entre 1880 et 1899, qui est vendu notamment avec trois brochures "Ascensions", la photographie du Projet de statue de Russell par Gabard, avec un envoi à Tissandier daté 1910. Les Bibliophiles pourront consulter bon nombre de ces documents dans l’Exposition Virtuelle Henry Russell.

 

 

Mars 2015

 

 

Un somptueux exemplaire de dédicace de "La Coutume de Barège" [Noguès, 1760] vendu aux enchères à Paris

Le vendredi 20 février, à 14 heures, la Maison de ventes aux enchères Alde, dispersait en ensemble de livres anciens et du XIXe siècle, dans la salle Rossini tout près de l’Hôtel Drouot. Dans le catalogue de 319 numéros, figurait un chapitre "Pyrénées" comportant une quinzaine d’ouvrages. Sous le numéro 289 était vendu un exemplaire de  "La coutume de Barège" de Nogues, dans une somptueuse reliure de plein maroquin rouge d’époque, avec une large dentelle rocaille de fleurs et de grenades sur les plats, des armoiries au centre des plats, un dos très orné, des coupes ornées de motifs dorés, une roulette intérieure et les trois tranches dorées. Cet exemplaire était à toutes marges, avec des dimensions assez peu usuelles de 11,4 cm  de large x 18,1 cm de haut.

                    

Rappelons que cet ouvrage fut dédié duc de Richelieu dont les armes figurent dans le bandeau ornant le haut de la première page de dédicace. Ce blason comporte les armes de Gènes, qui sont d'argent à la croix de gueules et celles des du Plessis de Richelieu : d'argent à trois chevrons de gueules. Ce sont les mêmes armes dorées que l’on retrouve au centre de chaque plat de cet exemplaire. Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, duc de Fronsac puis 3e duc de Richelieu  (1715), prince de Mortagne, marquis du Pont-Courlay, comte de Cosnac, baron de Barbezieux, baron de Cozes et baron de Saujon, maréchal et pair de France, est né à Paris le 13 mars 1696 et mort le 8 août 1788. Il était l’arrière petit-neveu du Cardinal de Richelieu et filleul de Louis XIV et de la duchesse de Bourgogne. Plus tard, cet exemplaire a appartenu à la bibliothèque du chevalier de Casenave [Maurice Casenave (1860-1935) et non pas Antoine de Casenave (1763-1818)], dont on retrouve l’ex-libris au revers du premier plat.

      

Pour cette "Coutume de Barège, conférée avec les usages, ou Coutume non écrite du Pays de Lavedan, de la Ville de Lourde, de la Baronnie des Angles, Marquisat de Benac, Et autres Endroits dépendants de la Province de Bigorre" [A Toulouse, De l'Imprimerie de Me J. Fr. Desclassan] on connaît deux pages de titre, l’une, sans date qui porte le nom complet de l’auteur :  "Me M. G. Noguès, Avocat en Parlement", et une autre datée de 1760, portant seulement les initiales de l’auteur : "Me M.G.N.***, Avocat en Parlement". L’exemplaire de dédicace possédant un titre avec le nom complet de l’auteur, on peut raisonnablement supposer qu’il s’agit là du premier titre imprimé.

      

Le prix d’adjudication de ce superbe exemplaire atteint un prix conséquent : 4 000 € (4 880 € avec les frais), alors que les autres ouvrages figurant dans cette liste "Pyrénées", dans des états plus que moyens et souvent incomplets, ne furent adjugés qu’à des prix très bas ou même furent invendus. Ce qui confirme une tendance très nette de la bibliophilie universelle en général et de la bibliophilie pyrénéenne en particulier, a savoir que les ouvrages en parfait état ou dans des conditions exceptionnelles atteignent des prix très élevés, tandis que ceux qui présentent des défauts, ou tout simplement un manque de qualité trouvent difficilement preneurs ou partent à des prix souvent dérisoires.

 

 

Février 2015

 

 

26 février 2015 : vente aux enchères de livres pyrénéens, cartes postales, photographies, documents à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

Le 26 février 2015, une vente aux enchères de cartes postales, photographies, gravures, affiches et livres de régionalisme pyrénéen, aura lieu à l’Hôtel des Ventes Henri Adams, 22, rue du docteur Roux à Tarbes : à 10 h puis 14 h.

Pour ce qui est du régionalisme pyrénéen, le catalogue, rédigé par l’expert Michel Convert, comprend 24 lots de cartes postales, 57 lots de photographies, 32 lots de documents et affiches, et 92 lots de livres pyrénéens. Les frais et taxes en sus des enchères sont de 18,47 % TTC pour les livres et de 21 % TTC pour les photographies et documents

 

 

Il y a plus d’un siècle, le pyrénéiste Georges Ledormeur inventait un nouveau frein pour skis

Un de nos correspondants vient de découvrir un document précieux pour l’histoire des débuts du ski aux Pyrénées : le croquis original d’un nouveau frein pour ski, conçu par Georges Ledormeur en 1911. La finalité de ce frein, que Ledormeur a expérimenté pendant l’hiver 1910-1911, était permettre aux skieurs de se déplacer non seulement sur des surfaces glacées, mais de gravir des pentes de neige molle ou de franchir des espaces déneigés sans déchausser les skis.

     

Georges Ledormeur a publié son invention dans le N° 1, de janvier 1912 de la revue "La Montagne" [pages 41-44]. Il y en décrit la conception avec un grand luxe de détails et en publié le croquis. Il détaille aussi ses méthodes d’utilisation sur tous types de terrains.

                        

Le dessin original, est similaire, avec quelques minimes différences, au croquis publié à la page 43 de la revue "La Montagne". Ce dessin original est exécuté au crayon sur une feuille de papier beige de 18,5 cm de large sur 29,5cm de hauteur ; la plupart des légendes sont écrites à l’encre noire, il est signé "G. Ledormeur" au crayon en bas à droite.

G. Ledormeur commente : "C’est ainsi que j’ai pu effectuer des ascensions sur de fortes pentes telles que celles du Lac Bleu au Col d’Aoube, de Barèges au Lac d’Oncet (Pic du Midi) et à la Hourquette dAubert (Néouvielle), à la Hount Blanco, etc., alors que mes compagnons étaient obligés de décrire de nombreux lacets, je gravissais les pentes directement et sans effort, et je coupais au flanc des talus de 40° et 45° […] tandis que les autres skieurs devaient les franchir à pied, les skis sur l’épaule".

 

 

Janvier 2015

 

 

23-24 janvier 2015 : Salon du Livre Ancien de Bordeaux

Les vendredi 23 et samedi 24 janvier 2015, le 10e Salon du Livre Ancien de Bordeaux se tiendra dans la Salle Capitulaire et sous les Arcades de la superbe cour Mably (rue Mably) de 10h à 19h.

                               

Ce Salon regroupera une trentaine de libraires professionnels venus de toute la France qui présenteront des livres anciens, des gravures, des photographies et des vieux papiers. Il est organisé par le Syndicat National des Bouquinistes et Brocanteurs et par l’association ALAM avec l’aide de la Ville de Bordeaux.

 

 

Pour accéder aux informations antérieures à 2015,
consulter les Archives 2008-2014